Le peuple est-il responsable de son histoire ?
Extrait du document
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On découvre de plus en plus de déterminations sociologiques qui brident la liberté de l'individu et donc du peuple.
Pourtant, l'idée de responsabilité tient une place plus importante que jamais dans la pensée contemporaine.
Alors
que la plupart des gens adhéraient, en occident, à une éthique de la conviction, fondée sur l'amour chrétien,
aujourd'hui Max Weber se fait l'instigateur d'une éthique de la responsabilité.
Celle-ci tente de prendre en compte
les moyens disponibles pour l'individu agissant et la multiplicité des conséquences possibles de son action.
Qu'estce qu'un peuple ? Le substantif peuple est issu du latin "populus".
Il existe une définition sociologique et une
définition politique de ce terme.
Pour la sociologie, il désigne une population à la fois nombreuse et consciente
d'avoir une unité de langue, de culture, d'origine, d'histoire.
Le peuple n'a pas forcément la revendication de devenir
un état, contrairement à la nation.
Quant à la définition politique, la voici : dans le cadre d'un Etat, le terme peuple
qualifie la masse de la population, par opposition ceux qui sont considérés comme l'élite, en règle générale, il s'agit
de l'ensemble des gouvernés, par opposition aux gouvernants.
Selon cette définition, le peuple est souvent
considérées comme irréfléchi et inconscient.
Dans le cadre du sujet, il vaut mieux s'intéresser à la définition
sociologique car ce sujet sous entend que le peuple n'est pas irréfléchi puisqu'il est susceptible d'être responsable
de son Histoire.
Mais qu'est-ce que l'Histoire ? Du grec "historia" qui signifiait "recherche", "relation de ce qu'on a
appris" (terme lui-même issu du grec "historein" : chercher à savoir, rapporter ce qu'on sait), cette discipline a pour
objet la reconstitution et le récit suivi du passé des sociétés humaines, celles-ce étant considérées globalement ou
dans des collectivités particulières, ou encore, même, chez les individus (si ceux-ci ont joué un rôle important dans
le déroulement des événements).
Qu'est-ce que la responsabilité ? Le substantif "responsabilité" est issu du
terme "responsable qui vient du latin "respondere", promettre, s'engager.
Ce mot date de la moitié du XVIIIe siècle.
En général, on appelle "responsabilité" le fait, pour un sujet, de se reconnaître comme la cause d'une action et de
ses conséquences.
La responsabilité est limitée dans la mesure où il y a des contraintes extérieures ou intérieures,
comme des troubles mentaux.
Mais comment le sujet responsable peut-il connaître les circonstances et ou les
conséquences possibles de ses choix ? Emmanuel Levinas postule le primat de l'éthique sur l'ontologie.
C'est
pourquoi, pour lui, le cogito cartésien peut être pensé à partir de la notion de responsabilité : "être moi signifie ne
pas pouvoir se dérober à sa responsabilité".
Jean-Paul Sartre, en revanche, fonde sa morale sur l'idée de
"responsabilité absolue", idée en accord avec celle de la liberté radicale de la conscience (l'Être et le néant) :
"L'homme, étant condamné à être libre, porte le poids du monde entier sur ses épaules : il est responsable du monde
et de lui-même [...] en ce sens, la responsabilité du pour-soi est accablante." ; "Dès l'instant de mon surgissement
à l'être, je porte le poids du monde à moi tout seul sans que rien ni personne ne puisse l'alléger".
Mais cette pensée
semble paradoxale car on est responsable devant quelqu'un et au nom de certaines valeurs, or, si je suis absolument
libre, je suis celui qui fixe ces valeurs.
Alors, dans ce cas, devant qui et au nom de quoi suis-je absolument
responsable ? Une formule célèbre illustre le risque d'adhésion à une idéologie totalitaire pour celui qui croit à une
responsabilité totale de l'individu : "chacun est responsable de tout devant tous".
On peut donc se demander :
dans quelle mesure l'individu est-il responsable de l'histoire à venir de son peuple ?
I.
L'individu, même s'il a le pouvoir politique d'intervenir dans son histoire à venir, se préoccupe avant tout de son
bien être et de sa conservation personnelle immédiats, ce qui est légitime.
C'est pourquoi, seul, il n'a qu'une très
faible responsabilité dans le deroulement de l'histoire.
Cela explique pourquoi Hegel (Leçons sur la philosophie de
l'histoire) écrit que : "L'expérience et l'histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n'ont jamais rien
appris de l'histoire, qu'ils n'ont jamais agi suivant les maximes qu'on aurait pu en tirer."
II.
En agissant pour leur propre bien, le peuple modifie son histoire, en ce sens, le peuple est donc une cause, et est
donc en grande partie responsable, de son histoire.
C'est en ce sens qu'i faut entendre le propos d'Hegel (La Raison
dans l'histoire) " : C'est leur bien propre que peuples et individus cherchent et obtiennent dans leur agissante
vitalité, mais en même temps ils sont les moyens et les instruments d'une chose plus élevée, plus vaste, qu'ils
ignorent
et
accomplissent
inconsciemment.
"
HYPERLINK
"http://citations.aide-enphilo.com/dissertations/7522.htm"" Semblable à Mercure, le conducteur des âmes, l'Idée est en vérité ce qui mène
les peuples et le monde, et c'est l'Esprit, sa volonté raisonnable et nécessaire, qui a guidé et continue de guider les
événements du monde."
III.
Certes l'individu est fortement déterminer par des facteurs biologiques et sociologiques.
Mais son discours, sa
manière de vivre, de consommer, de s'investir dans le politique etc.
sont susceptibles de modifier l'ordre politique de
son peuple; même s'il n'est en rien responsable de nombreux événements dont les causes sont externes à son
peuple, et qui modifient également son histoire.
>>> Seconde correction
Analyse du sujet :
Le sujet prend la forme d'une question fermée : il s'agira donc d'y répondre par « oui » ou « non », avec toutes
les nuances qui s'imposent, au terme d'une argumentation documentée.
Les notions du sujet qui posent une difficulté sont celles de « peuple » et de « responsabilité ».
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