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Le peuple est-il responsable de l'histoire ?

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« Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée : il s'agira donc d'y répondre par « oui » ou « non », avec toutes les nuances qui s'imposent, au terme d'une argumentation documentée. Les notions du sujet qui posent une difficulté sont celles de « peuple » et de « responsabilité » Le peuple désigne une communauté humaine dont l'unité se construit selon l'entrecroisement de différents critères : culturels, linguistiques, ethniques, etc.

Il se distingue de la nation, communauté dont l'unité est largement historique, au sens où les membres de celle-ci possèdent un héritage ou une origine commune, et s'orientent vers un objectif commun.

C'est ainsi qu'on parle légitimement de nation française mais pas encore de nation européenne. Au sens large, la responsabilité lie deux entités, par exemple lorsque nous disons que « l'orage est responsable des dégâts ».

Dans un sens éthique ou politique, elle est le fait, pour l'individu ou la communauté, de pouvoir répondre de quelque chose (ses actes, ses paroles, etc.).

Aussi l'individu doit-il être libre de ses actes pour en être responsable.

Celui qui agit sous la contrainte ou en état de folie n'est pas responsable. Problématisation : Le premier problème qui se pose est l'application de la notion de responsabilité à une communauté.

En effet, s'il est facilement concevable qu'un individu soit libre et puisse répondre de ses actes, il l'est moins dans le cas d'un groupe d'individus. I – Une communauté peut-elle être responsable ? Le second problème concerne plus directement le rapport d'un peuple à son histoire.

Car même si nous admettions qu'il en est en partie responsable, il en est aussi certainement le produit.

D'où notre question : II – Le peuple n'est-il responsable que de son « futur » ou bien doit-il assumer le poids de son passé ? Proposition de plan : I – Une communauté peut-elle être responsable ? Référence : Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs « La volonté est une sorte de causalité des êtres vivants, en tant qu'ils sont raisonnables, et la liberté serait la propriété qu'aurait cette causalité de pouvoir agir indépendamment de causes étrangères qui la déterminent; de même que la nécessité naturelle est la propriété qu'a la causalité de tous les êtres dépourvus de raison d'être déterminée à agir par l'influence de causes étrangères.

La définition qui vient d'être donnée de la liberté est négative, et par conséquent, pour en saisir l'essence, inféconde ; mais il en découle un concept positif de la liberté, qui est d'autant plus riche et plus fécond.

Comme le concept d'une causalité implique en lui celui de lois, d'après lesquelles quelque autre chose que nous nommons effet doit être posé par quelque chose qui est la cause, la liberté, bien qu'elle ne soit pas une propriété de la volonté se conformant à des lois de la nature, n'est pas cependant pour cela en dehors de toute loi ; au contraire, elle doit être une causalité agissant selon des lois immuables, mais des lois d'une espèce particulière, car autrement une volonté libre serait un pur rien.

La nécessité naturelle est, elle, une hétéronomie des causes efficientes ; car tout effet n'est alors possible que suivant cette loi, que quelque chose d'autre détermine la cause efficiente à la causalité.

En quoi donc peut bien consister la liberté de la volonté, sinon dans une autonomie, c'est-à-dire dans la propriété qu'elle a d'être à elle-même sa loi.

» Comment penser la responsabilité dans son rapport à la liberté ? Les Fondements de la métaphysique des moeurs montrent que la liberté qui fonde la responsabilité de l'individu, et non d'une communauté, doit être pensée en terme d'autonomie de la volonté : celle-ci signifie l'aptitude de l'individu à se donner sa propre loi (autonomie vient de « nomos », c'est-à-dire « la loi » en grec).

La liberté de l'individu consiste alors en une soumission volontaire à une loi. Il demeure cependant un problème : en effet, concernant l'individu, Kant montre que la loi à laquelle celui-ci se soumet librement est dictée par la raison elle-même.

Mais si on admet aisément que la raison est présente en chaque homme, il semble pourtant absurde de parler de la « raison d'un peuple », d'autant plus que les intérêts de chacun de ses membres peuvent entrer en conflit. Il convient donc, avant de traiter le second problème que notre problématique a envisagé, de répondre à la question suivante : II – L'autonomie est-elle propre à penser la responsabilité d'un peuple ? Revenons sur la notion d'autonomie : elle est l'aptitude à se donner sa propre loi.

Un peuple peut bien se donner sa propre loi.

C'est d'ailleurs ce que l'appareil législatif fait lorsqu'il édicte les lois positives.

Mais peut-on affirmer que le. »

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