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Le monde se transforme-t-il ou est-il toujours le même ?

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« [Les Grecs savaient déjà que le monde n'a pas toujours été ce qu'il est.

Cette idée, rejetée par la religion, réapparaîtra au XVIIIe siècle, notamment grâce aux travaux des naturalistes.] Le monde est né d'un élément primordial Les physiciens d'Ionie, entre le VIe et le Ve siècles av.

J.-C, ont pensé que l'univers s'était peu à peu organisé à partir d'un élément primordial.

Pour les uns, cet élément était l'eau, l'air; pour les autres, le feu, la terre.

En tout cas, ces conceptions avaient toutes un point commun: le monde s'est transformé pour devenir ce qu'il est. Ainsi, dans le poème De la nature, où Empédocle pense le monde constitué de quatre «racines» corporelles fondamentales (eau, air, feu, terre), mises en mouvement et combinées par deux principes opposés: l'Amour, principe de rassemblement et d'harmonie, et la Haine, principe de dispersion et de discorde. Héraclite, un physicien énigmatique (que les Anciens eux-mêmes baptisèrent l'Obscur), peut être également rattaché à l'école des Milésiens.

Écrits dans un style poétique et oraculaire, les quelque 130 fragments qui nous sont parvenus de lui révèlent un penseur lui aussi préoccupé de «physique».

Il voit dans le feu le principe de toutes choses: «Ce monde-ci, le même pour tous,/Nul des dieux ni des hommes ne l'a fait./Mais il était toujours, est et sera,/Feu éternel s'allumant en mesure et s'éteignant en mesure.» L'originalité d'Héraclite par rapport aux autres physiciens réside dans le fait qu'il cherche aussi, derrière les modifications des apparences naturelles, à saisir l'unité cosmique résultant de leur contradiction.

En témoigne notamment le célèbre fragment: «Dans les mêmes fleuves nous entrons et nous n'entrons pas./Nous sommes et nous ne sommes pas.» D'autres fragments sont aussi significatifs: «L'opposé est utile, et des choses différentes naît la plus belle harmonie (et toutes choses sont engendrées par la discorde).» Bien qu'il soit présenté trop souvent comme l'apologiste de la «guerre universelle», Héraclite privilégie l'unité résultant des contraires au détriment de leur lutte: «Il faut suivre ce qui est commun à tous,/Mais bien que le Logos [la raison] soit commun,/La plupart vivent comme avec une pensée en propre.» Et la loi divine inspire et domine les lois humaines, comme la loi humaine s'impose à tous les habitants d'une même cité. La tradition biblique s'oppose à l'idée de transformation Il est dit dans l'Ancien Testament que c'est Dieu qui, en six jours, créa le monde.

Cela suppose donc que le monde, depuis cette création divine, a toujours été identique à ce qu'il est.

L'idée de transformation étant contraire au dogme, elle sera rejetée par l'Église pendant presque vingt siècles.

Le créationnisme au sens strict est né au XIXe siècle, en réaction contre le darwinisme.

Ses partisans ne se contentent pas d'affirmer que le monde a été créé par Dieu : ils soutiennent aussi que les théories transformistes s'opposent à la Bible selon laquelle Dieu aurait créé chaque espèce végétale ou animale de façon individuelle. Les naturalistes du XVIIIe siècle bouleversent le dogme Pour Buffon, Cuvier, et surtout Lamarck et Darwin, le vivant, tel qu'il nous apparaît, est le résultat de combinaisons évolutives d'éléments simples. a) Le lamarckisme De quelle nature est cette évolution ? Elle est graduée, va des êtres les plus simples aux plus complexes. Elle est continue.

Les êtres vivants se transforment graduellement, sans ruptures. Elle est uniforme.

L'évolution a un sens et un seul, celui de la complexifé croissante. · Elle a un sens et tend vers une fin.

Le devenir des espèces obéit à un plan d'ensemble voulu par Dieu; lui seul nous permet de comprendre l'étonnante complexité des formes vivantes et le fait qu'elle aille croissant. " Première loi : Dans tout animal qui n'a point dépassé le terme de ses développements, l'emploi plus fréquent et soutenu d'un organe quelconque, fortifie peu à peu cet organe, le développe, l'agrandit, et lui donne une puissance proportionnée à la durée de cet emploi ; tandis que le défaut constant d'usage de tel organe, l'affaiblit insensiblement, le détériore, diminue progressivement ses facultés, et finit par le faire disparaître. Deuxième loi : Tout ce que la nature a fait acquérir ou perdre aux individus par l'influence des circonstances où leur race se trouve depuis longtemps exposée, et par conséquent, par l'influence de l'emploi prédominant de tel organe, ou par celle d'un défaut constant d'usage de telle partie, elle le conserve par la génération aux nouveaux individus qui en proviennent, pourvu que les changements acquis soient communs aux deux sexes, ou à ceux qui ont produit ces nouveaux individus.

" Comme une pareille proposition ne saurait être admise que sur des preuves et non sur sa simple énonciation, essayons de la mettre en évidence par la citation des principaux faits connus qui en constatent le fondement.

(...). »

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