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Le monde extérieur existe-t-il ?

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« Termes du sujet: MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre les hommes. EXTERNE/EXTÉRIEUR (adj.) 1.

— L'opposition externe/interne, extérieur/intérieur représente une relation spatiale intuitive.

2.

— Qui est en dehors de la conscience (monde externe).

3.

— Sens externes : a) ceux dont les terminaisons nerveuses sont à la surface du corps (vue, toucher, etc.) ; b) chez KANT, opposé à sens interne ; SYN.

intuition, dont la forme pure est l'espace. Dans le langage courant le terme « idéaliste » désigne un homme très attaché aux valeurs spirituelles, aux idées. En métaphysique, le terme « idéaliste »' a un sens plus radical : un idéaliste c'est celui qui pense que le monde des choses lui-même est constitué par de pures idées, par des états de conscience : en somme il n'existerait pas de monde matériel, il n'y aurait rien en dehors des idées, des pensées, de la conscience. Descartes est le représentant typique de ce que Kant appellera l'« idéalisme problématique ».

Car il met en question l'existence du monde extérieur, mais provisoirement puisqu'il finit par « dé-montrer » que le monde matériel existe ! Descartes, afin d' « ajuster ses pensées au niveau de la raison », s'efforce de douter de tout ce qui peut, d'une façon ou d'une autre, être révoqué en doute.

Ne puis-je pas douter de tout ce que mes sens me suggèrent ? Mes sens m'ont en effet souvent trompé.

Je puis même douter que « je suis ici auprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains », car il me souvient qu'en rêve j'ai été dupe de semblables images, me figurant être éveillé et agir alors que j'étais « tout nu dedans mon lit ».

Que je veille ou que je dorme, en tout cas 2 + 2 = 4 ! Et pourtant je peux douter aussi des vérités mathématiques si le Diable, si le « malin génie » s'amuse à me tromper! Cependant, « me trompe qui voudra », une chose est certaine, c'est qu'en ce moment même je doute et je pense.

Je ne peux pas douter que je suis en train de douter (c'est ce qu'Alain appellera « l'indubitable doute »). Et si je pense j'existe, du moins à titre d'être pensant.

Tel est le célèbre cogito de Descartes.

A ce moment de l'itinéraire cartésien, je ne sais pas si le monde extérieur existe, je ne sais pas si j'ai un corps, mais je sais que j'existe comme être pensant.

Mais Descartes, poursuivant sa méditation, va se guérir de sa solitude pensante.

En effet, à l'intérieur de son « cogito » il trouve l'idée de parfait qu'il n'a pu se donner lui-même, créature imparfaite.

Donc le Dieu parfait existe et ce Dieu n'a pu me tromper dans mes idées claires et distinctes.

Donc, puisque j'ai une idée claire et distincte de la matière sous la forme de l'étendue géométrique, c'est que la matière, le monde extérieur, la substance étendue existe au même titre que la substance pensante. Berkeley représente au XVIII siècle un idéalisme radical.

Il nie l'existence de la substance étendue dont parlait Descartes.

Pour Berkeley il n'existe pas d'espace en soi, objectif.

Il y a un espace visuel à deux dimensions relatif au sens de la vue, un espace tactile relatif au sens du toucher (c'est l'exploration tactile qui me donne l'idée de la troisième dimension, de la distance).

Donc pas d'espace objectif, mais deux espaces subjectifs, l'un défini par les impressions visuelles, l'autre par les impressions tactiles.

Pour Berkeley, le monde extérieur tout entier se pulvérise en une suite d'états de conscience.

Cette porte haute, peinte en vert, à laquelle je me suis cogné douloureusement, n'est qu'une somme d'états de conscience, un ensemble d«< idées ».

Sa forme, l'étendue qu'elle occupe, sont des sensations; sa couleur verte est une sensation visuelle, le contact de ma main avec elle une sensation tactile, la douleur que j'éprouve après le choc un état de conscience, le bruit que j'entends lorsque je frappe contre la porte un état de conscience.

Ni la couleur ni le son, ni l'étendue ni la force et la résistance ne sont des réalités en soi indépendamment de l'esprit.

Je n'ai plus le droit de dire que j'ai une ou plusieurs idées de la porte puisque la porte n'est qu'un « ensemble d'idées ».

La seule réalité des choses, c'est d'être perçues.

L'être n'est pas extérieur et opaque à la conscience : être c'est simplement être perçu : « esse est percipi ».

Il est vrai que l'être ne se réduit pas à ce qui est passivement perçu et que moi, qui activement perçois, j'existe aussi.

Pour Berkeley, être c'est donc être perçu ou percevoir.

La formule complète de son idéalisme est « esse est percipi vel percipere ». Il n'y a dans le monde que des idées et des esprits.

Voilà ce que soutient Berkeley dans les célèbres Dialogues d'Hylas et de Philonous.

Hylas (dont le nom signifie en grec Matière) croit à l'existence du monde matériel.

Philonous (littéralement ami de l'esprit), c'est le porte-parole de Berkeley qui essaie de démontrer à Hylas qu'il n'existe pas de substance matérielle et que le monde se réduit aux idées de la conscience. Berkeley : « Etre, c'est être perçu » Cette formule de Berkeley peut sembler surprenante puisqu'elle consiste à n'accorder de réalité qu'à ce que nous percevons.

Dire « Etre c'est être perçu », c'est affirmer que rien n'existe en dehors de l'esprit, que toute réalité est un esprit qui perçoit.

Nous avons commencé par noter que la perception est cette activité de l'esprit qui rassemble, qui collecte, or c'est justement la raison pour laquelle Berkeley ne va accorder de réalité qu'à ce qui est perçu.

En effet, il est impossible de séparer, d'isoler une idée des sensations que nous éprouvons.

Par exemple, on ne peut pas parvenir à se représenter l'étendue (ce qu'on se représente étendu dans l'espace) dépourvue de couleur, de même. »

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