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Le monde a-t-il besoin de moi ?

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« Définition des termes du sujet Ce sujet porte sur notre place dans le monde et sur le sens de notre existence au sein de ce monde, et pose cette question sous l'angle particulier de la nécessité.

Le « monde » est ici compris comme l'ensemble de ce qui nous entoure, de ce qui entoure tout être humain ; autrement dit, ce n'est pas le monde compris objectivement comme l'ensemble de la réalité matérielle, mais le monde tel que le perçoit chacun.

Il inclut alors la réalité matérielle telle qu'elle est perçue par nous, mais aussi ce que nous comprenons du fonctionnement de cette réalité, les affects qu'elle nous inspire, etc.

Avoir besoin de quelque chose, c'est reconnaître que cette chose nous est nécessaire, que nous ne pouvons pas nous en dispenser.

« Moi » doit être compris ici dans un sens indéterminé – la question est alors : « le monde a-t-il besoin de telle existence humaine en particulier, quelle que soit cette existence ? ». La réponse peut sembler assez évidente : je ne suis nécessaire à rien dans le monde, le monde peut fonctionner sans moi.

Pourtant la seconde question qui se pose est celle du sens de ce monde si je n'en fais pas partie.

Deux pistes sont alors ouvertes : le première consiste à considérer que je suis l'être qui donne son sens au monde, en ce qu'il le perçoit et le conçoit – le monde tel que je le perçois et le conçois a donc besoin de moi pour exister.

La seconde est un élargissement de la première : le monde n'existe objectivement que par la somme de toutes les consciences humaines.

Alors, le monde a besoin de toutes les consciences humaines pour accéder réellement à l'existence ; sans elles, il existe matériellement mais il n'y a aucune instance pour le penser, pour en avoir une conscience globale, ou pour en produire un concept.

Le monde a donc besoin de toutes les consciences humaines pour exister autrement que comme amas de matière – il a donc, entre autres, besoin de moi. Proposition de plan I.

Pour le monde, je ne suis rien ; il n'a pas besoin de moi pour fonctionner Cette première partie voudrait examiner la position qui consiste à dire que le monde n'a pas besoin de moi dans la mesure où je n'influe que de manière négligeable sur son fonctionnement global, et que cette influence négligeable pourrait être exercée par un autre que moi : mon être en particulier n'est pas nécessaire au monde.

Le stoïcisme, par exemple, invite à adopter cette position de grande modestie face au monde – cf.

le texte de Marc-Aurèle. Marc-Aurèle, Pensées « Jette tout, ne garde que ce peu de chose.

Et encore souviens-toi que chacun ne vit que dans l'instant présent, dans le moment.

Le reste, c'est le passé ou un obscur avenir. Petite est donc l'étendue de la vie; petit, le coin de terre où l'on vit; petite, la plus longue renommée dans la postérité; elle dépend de la succession de petits hommes qui vont mourir très vite et qui ne connaissent ni euxmêmes ni ceux qui sont morts il y a longtemps » Transition : deux moyens sont possibles pour dépasser cette position : le premier consiste à considérer que la minuscule parcelle du monde que nous sommes lui est nécessaire en ce qu'elle fait partie d'un grand ensemble de parcelles.

Le second envisage le rapport particulier que l'homme entretient avec le monde, en ce qu'il est un rapport conscient capable de représentation et de conceptualisation.

Si l'on combine ces deux moyens, on parvient à l'idée que l'homme comme espèce, comme ensemble d'individus, est nécessaire au monde par le rapport singulier qu'il entretient avec lui. II.

La singularité du rapport de l'homme au monde L'homme est le seul individu capable d'avoir un rapport conscient, intellectuel, représentatif ou conceptualisant aux choses qui l'entourent.

Cela lui donne des capacités techniques toujours en progrès, qui lui permettent de transformer le monde – cela lui permet aussi de penser son rapport au monde, de faire exister le monde non seulement comme accumulation de matière mais comme concept.

Il est le seul à pouvoir penser quelque chose comme « le monde ».

En ce sens, le monde a besoin de lui. Sophocle, Antigone « Il est bien des merveilles en ce monde, il n'en est pas de plus grande que l'homme. Il est l'être qui sait traverser la mer grise, à l'heure où soufflent le vent du Sud et ses orages, et qui va son chemin au milieu des abîmes que lui ouvrent les flots soulevés.

Il est l'être qui tourmente la déesse auguste entre toutes la Terre, la Terre éternelle et infatigable, avec ses charrues qui vont chaque année la sillonnant sans répit, celui qui la fait labourer par les produits de ses cavales. Les oiseaux étourdis, il les enserre et il les prend, tout comme le gibier des champs et les poissons peuplant les mers, dans les mailles de ses filets, l'homme à l'esprit ingénieux.

Par ses engins il se rend maître de l'animal sauvage qui va, courant les monts, et, le moment venu, il mettra sous le joug et le cheval à l'épaisse crinière et l'infatigable taureau des montagnes. Parole, pensée vite comme le vent, aspirations d'où naissent les cités, tout cela, il se l'est enseigné à lui-même,. »

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