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Le moi s'identifie-t-il à la conscience?

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« Problématique: Faut-il inclure les contenus de l'inconscient et les influences sociales clans ce qui me constitue en propre? Suis-je plus que ce que je crois être actuellement ? Les états de conscience sont changeants.

Est-ce un argument contre l'unité du moi ? Introduction Qu'est-ce qu'avoir conscience de quelque chose ? La définition d'un tel processus semble au moins afficher ce caractère : la conscience est toujours conscience d'un moi.

Lorsque je perçois, je me perçois comme moi me percevant ; mais je ne peux pas dire que je ne perçois « que » moi, exclusivement.

S'il existe une communauté certaine entre le moi et la conscience, s'agit-il d'une identification, c'est-à-dire d'une égalité parfaite, co-extensive, qui amènerait à conclure à l'identité des deux objets ? Et si non, comment un écart entre le moi et la conscience peut-il quand même aboutir à la fondation de la conscience par le moi ? I) la conscience comme synthèse du divers : Kant et Husserl -Kant : la possibilité de l'expérience consciente ne peut se faire que sous la règle d'un « Je » transcendantal (comme condition de possibilité).

Ainsi, à chaque fois que je pense à quelque chose, cette pensée est accompagnée d'une pensée implicite synthétisant l'unité de celui qui pense : le « Je pense » (Critique de la raison pure).

Par conséquent, même si la conscience s'oriente vers l'extérieur, elle est toujours reprise dans une synthèse personnelle et individuelle du moi. "Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise ; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas encore dire le Je, car il l'a cependant dans sa pensée. Il faut remarquer que l'enfant, qui sait déjà parler assez correctement, ne commence qu'assez tard (peut-être un an après), à dire Je; avant, il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.) ; et il semble que pour lui une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je; à partir de ce jour, il ne revient jamais à l'autre manière de parler.

Auparavant il ne faisait que se sentir; maintenant il se pense." Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique (1798), trad.

M.

Foucault, Vrin, 1984. Ce texte de Kant situe très exactement la frontière qui permet de séparer l'homme de l'animal et ce, en posant entre eux une barrière infranchissable. Les animaux ont-ils une conscience? Certes, le monde animal n'est pas homogène, et entre l'abeille, qui manifeste l'instinct le plus aveugle, et les mammifères, qui paraissent exprimer une certaine intelligence, les différences sont telles que la question ainsi posée, dans sa généralité, n'a pas vraiment de sens. Toutefois, l'homme, et lui seul, possède le « Je dans sa représentation», c'est-à-dire la capacité de se représenter lui-même et de se penser comme un «moi», par-delà la multiplicité et la mobilité de ses contenus de conscience et de ses sensations.

Capacité que ne possède aucun autre animal, car l'homme seul a conscience de soi. Telle est la thèse que Kant cherche à défendre ici, et qui a pour conséquence de poser que ce pouvoir « élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre ». Les animaux sont en effet soumis à la puissance des stimuli, c'est-à-dire des stimulations sensorielles vis-à-vis desquelles ils ne se distinguent pas.

Ils sont pris dans le stimulus, et sont pour cela comme dans un présent absolu, celui de son actualité. L'homme, au contraire, ordonne ses sensations autour de la représentation de son moi, ce qui le place non plus dans le monde, mais face au monde.

Dans le premier cas, il aurait fait un avec le stimulus; dans le second, il se distingue de lui et l'objet perçu devient précisément à ce moment-là «ob-jet », c'est-à-dire une réalité placée (jectum) devant (ob) moi.

Ce processus nous autorise alors à dire que «par là, il est une personne» qui se distingue de tous les changements perçus, grâce à l'idée de l'unité et de la permanence de son moi. -Husserl : la conscience est fondamentalement identifiée comme révélation du moi à lui-même dans l'Ego (Méditations cartésiennes).

Dès lors, la conscience qui est mienne fonde non seulement l'unité de mes perceptions, mais également mon identité à moi-même ; je demeure le même tout au long de mes expériences perceptives.

Par conséquent, la conscience est pour Husserl la forme de l'identification du moi de sa propre identité. II) la conscience comme irréductiblement ouverte sur l'autre : Husserl encore et Sartre. »

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