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Le moi n'est-il qu'une illusion ?

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« PREMIERE CORRECTION (à compléter avec la seconde correction ci-dessous) : On a trop tendance à vouloir fonder le moi sur l'évidence interne. Rien d'objectif ne peut être atteint par ce biais.

Il faut donc renoncer à la notion même de moi, issue d'une métaphysique surannée. L'évidence interne est stérile Pour Paul Ricœur, la tradition n'est pas parvenue à développer une théorie solide du moi.

La raison de cet échec vient peut-être du fait que les philosophes ont toujours privilégié le point de vue du sujet.

Pour Ricœur, il faut renoncer à fonder quoi que ce soit sur l'introspection. Le cogito ne tient pas ses promesses René Descartes prouve l'existence du sujet à partir du cogito.

«Je pense, donc je suis».

Cependant, comme le souligne Martial Guéroult (dans Descartes selon l'ordre des raisons), la vérité du cogito est subjective! Le «j'existe» n'est qu'un «j'existe de mon point de vue».

Ce n'est qu'en introduisant Dieu dans l'argument que Descartes échappe à cette difficulté. Le moi n'est qu'une métaphore Friedrich Nietzsche rejette la notion même de sujet ou de moi.

Pour lui, ces mots (à l'instar de l'ensemble du langage) ne sont rien de plus que des métaphores trompeuses [Cours de rhétorique).

Cogito exalté avec Descartes, cogito humilié avec Nietzsche, il apparaît bel et bien que la tradition a échoué dans sa quête du sujet. : Il ne faut pas chercher à construire le moi à partir de l'expérience interne.

Il faut plutôt l'élaborer de façon indirecte, en analysant, dans la vie d'un individu, ce qui fait qu'il reste le même. Une théorie du moi est indispensable Comment parler d'éthique sans postuler un sujet (un moi) auquel on puisse attribuer une responsabilité? La philosophie se doit de proposer une notion claire du sujet.

Dans Soi-même comme un autre, Paul Ricœur tente donc de définir le moi de façon nouvelle, en empruntant des éléments d'analyse à la théorie littéraire. Le sujet est défini par son «caractère» Contrairement à Descartes, qui pose l'existence du moi avant toute forme d'expérience, Ricœur propose une théorie indirecte du sujet.

Ce qui fait la singularité d'un sujet, pour Ricœur, c'est une histoire personnelle - une intrigue -, qui permet de dégager un caractère (goûts, habitudes, aspirations, etc.). La philosophie devient herméneutique C'est le caractère qui constitue le moi d'un individu.

Cependant, cette dernière notion n'est pas une substance. C'est davantage une construction issue d'un travail interprétatif.

Imputer un moi à un individu revient à analyser son histoire personnelle de la même façon que l'on analyse celle d'un personnage de fiction. Paul Ricœur s'attache à constituer une théorie du sujet qui rompe avec la tradition cartésienne, mais qui ne tombe pas non plus dans le nihilisme nietzschéen.

Pour cela, il développe une approche originale, fondée sur le point de vue de l'autre.

Il s'agit de construire le sujet en recherchant le même dans le divers de ses expériences.

Cette théorie du sujet a bien entendu l'inconvénient - par rapport à celle de Descartes - de ne plus être marquée du sceau de certitude absolue.

Le moi devient quelque chose de non substantiel, d'impalpable.

Mais en même temps il acquiert le statut d'objectivité qui lui faisait défaut.

Il est à noter que Paul Ricœur, dans Soi-même comme un autre, jette des ponts entre la philosophie continentale et la philosophie analytique anglo-américaine.. »

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