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Spinoza: La liberté est une illusion

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« VOCABULAIRE SPINOZISTE Liberté: elle n’est pas un acte de la volonté qui n’est qu’une faculté (entité abstraite, en fait inexistante).

La liberté concrète est l’autonomie d’un individu, atteinte lorsque ses actions ne résultent que de causes internes (celles qui résultent de l’essence même de cet individu, c’est-à-dire de son Désir). Le rationalisme cartésien nous montre déjà qu'une volonté infiniment libre, mais privée de raison, est une volonté perdue.

Plus nous connaissons, plus notre liberté est grandie et fortifiée.

Si nous développons notre connaissance au point de saisir dans toute sa clarté l'enchaînement rationnel des causes et des effets, nous saisirons d'autant mieux la nécessité qui fait que telle chose arrive et telle autre n'arrive pas, que tel phénomène se produit, alors que tel autre ne viendra jamais à l'existence.

Pour Spinoza, une chose est libre quand elle existe par la seule nécessité de sa propre nature, et une chose est contrainte quand elle est déterminée par une autre à exister et à agir.

Au sens absolu, seul Dieu est infiniment libre, puisqu'il a une connaissance absolue de la réalité, et qu'il la fait être et exister suivant sa propre nécessité.

Pour Spinoza et à la différence de Descartes, la liberté n'est pas dans un libre décret, mais dans une libre nécessité, celle qui nous fait agir en fonction de notre propre nature.

L'homme n'est pas un empire de liberté dans un empire de nécessité.

Il fait partie du monde, il dispose d'un corps, d'appétits et de passions par lesquelles la puissance de la Nature s'exerce et s'exprime en nous, tant pour sa propre conservation que pour la nôtre.

Bien souvent nous croyons être libres, alors que nous ne faisons qu'être mus, par l'existence de causes extérieures : la faim, la pulsion sexuelle, des goûts ou des passions qui proviennent de notre éducation, de notre passé, de notre culture.

Nul homme n'étant coupé du milieu dans lequel il vit et se trouve plongé, nous sommes nécessairement déterminés à agir en fonction de causes extérieures à notre propre nature.

"Telle est cette liberté humaine que tous les hommes se vantent d'avoir et qui consiste en cela seul que les hommes sont conscients de leurs désirs, et ignorants des causes qui les déterminent." SPINOZA (Baruch).

Né à Amsterdam en 1632, mort à La Haye en 1677. Il apprit l'hébreu, le latin, le français dans les écoles juives et latines, et travailla dans la maison de commerce familiale. Accusé d' « effroyables hérésies », Spinoza échappa de peu à un assassinat en 1656, et fut excommunié de la synagogue la même année.

Il apprit la taille des instruments d'optique, vendit des verres télescopes pour vivre, et s'initia à la philosophie de Descartes.

Il constitua un cercle d'études près de Leyde, travailla intensément de 1663 à 1670, et acquit une réputation considérable.

En 1670, il s'installa à La Haye, partageant sa vie entre la méditation philosophique et la taille des verres pour microscopes.

Il fut chargé en 1673 d'une mission secrète auprès du prince de Condé et du maréchal de Luxembourg.

Sa position devint ensuite de plus en plus difficile.

Il se rendit à Amsterdam, mais renonça à s'y établir.

En 1676, il reçut de nombreuses visites de Leibniz, qui niera plus tard l'avoir rencontré. Malade, il mit de l'ordre dans ses manuscrits, en brûla peut-être.

Il mourut paisiblement et fut enterré dans la fosse commune.

Un don anonyme permit la publication intégrale (le ses manuscrits.

— Il professa un grand libéralisme en politique et se montra rationaliste dans les questions religieuses.

Malgré un certain nombre d'ouvrages, on peut dire que Spinoza fut l'homme d'un seul livre : l'Ethique.

Le caractère géométrique de ce livre permet de définir la pensée métaphysique de Spinoza à l'aide de ses propres définitions : « Par cause de soi, j entends ce dont l'essence enveloppe l'existence, autrement dit ce dont la nature ne peut être conçue qu'existante.

— Par substance, j'entends ce qui est eu soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont.

le concept n'a pas besoin du concept d'une autre chose pour être formé.

— Par attribut, j'entends ce que l'entendement perçoit de la substance comme constituant son essence.

— Par mode, j'entends les affections de la substance, autrement dit ce qui est en autre chose, par quoi il est aussi conçu.

— Par Dieu, j'entends un être absolument infini, c'est-à-dire une substance consistant en une infinité d'attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie.

— Est dite libre la chose qui existe d'après la seule nécessité de sa nature et est déterminée par soi seule à agir.

— Par éternité, j'entends l'existence elle-même, en tant qu'elle est conçue comme suivant nécessairement de la seule définition d'une chose éternelle.

— D'une cause déterminée donnée, suit nécessairement un effet.

— Par corps, j'entends un mode qui exprime, d'une façon définie et déterminée, l'essence de Dieu en tant qu'elle est considérée comme chose étendue.

— Par idée, j'entends un concept de l'esprit que l'esprit forme parce qu'il est une chose pensante.

— La durée est la continuité indéfinie d'existence.

— Par réalité et perfection, j'entends la même chose.

— Par sentiments, j'entends les affections du corps par lesquelles la puissance d'agir de ce corps est augmentée ou diminuée, aidée ou contenue, et en même temps les idées de ces affections.

— Par bon, j'entendrai ce que nous savons avec certitude nous être utile.

— Par mauvais, au contraire, ce que nous savons avec certitude empêcher que nous ne possédions quelque bien.

— Par fin, pour laquelle nous faisons quelque chose, j'entends l'appétit.

— Par vertu et puissance, j'entends la même chose, c'est-à-dire que la vertu, en tant qu'elle se rapporte à l'homme, est l'essence même de l'homme, ou sa nature, en tant qu'il a le pouvoir de faire certaines choses qui peuvent être comprises par les seules lois de sa nature ».

— Telles sont les principales définitions, qui, d'axiomes en corollaires, de propositions en démonstrations et en scolies, guident Spinoza dans sa recherche.

La nature naturante est le monde en tant que substance infinie, c'est-à-dire Dieu.

La nature naturée est le monde au. »

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