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Le mal est-il nécessaire à l'homme ou non ?

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« Discussion : Le mal ne connaît pour nous que des acceptions négatives, il est donc a priori ce que l'on redoute, ce que l'on rejette, et l'idée d'un monde dans lequel on n'aurait pas à en éprouver les contraintes ne peut guère nous apparaître que comme une définition du paradis.

Comment peut-on comprendre qu'il nous soit alors « nécessaire » ? La perspective de cette « nécessité », en ce qu'elle heurte notre bonne conscience, nous semble évidemment choquante et tout le travail va consister à montrer comment nous sommes constitués par et pour ce mal que nous déplorons par ailleurs. Suggestion de plan : Première partie : Mal et bien irréductiblement liés... La philosophie a toujours opposé le Bien et le Mal du point de vue de la morale.

On ne peut pas penser l'un des deux termes sans l'autre, aussi bien dans la philosophie antique que moderne.

Ainsi le mal est conçu dans son opposition au bien.

Dans ce sens, on pourrait dire qu'il est nécessaire à l'homme car il est interne à la conception même du bien.

Car comment pourrait-on déterminer ce qu'est le bien s'il ne s'opposait pas au mal ? Il est donc nécessaire pour que l'homme puisse confronter ces deux termes, il est nécessaire qu'il puisse rejeter l'un pour accepter l'autre. Par exemple si j'ai un choix à faire entre deux attitudes, comment savoir laquelle appartient à la conception du Bien si je ne connais pas le mal ? Mais de quel ordre est cette connaissance ? "Et il est certain que ce sont nos sentiments, et non la raison, qui distinguent le bien et le mal en morale [...]." D. Hume.

Il apparaît qu'aucune perspective spécifiquement rationnelle ne parvienne à approcher les notions, et qu'en fait nous en ayons une perception plutôt intuitive, profondément déterminée en outre par notre appartenance culturelle. Mais il faudrait tenter de déterminer de quel mal il s'agit, est-ce un mal physique ou moral ? Si l'on pense le mal, non pas dans sa dimension métaphysique mais comme un mal physique, une figure de la douleur, on retrouverait encore la même opposition.

Il ne peut y avoir de mal physique sans bien être et de bien être sans douleur.

Parce que si je ne sais ce qu'est la souffrance, je ne peux pas savoir que l'état dans lequel je suis est celui du bien être.

C'est d'ailleurs l'unique moment, celui où je souffre, durant lequel je m'aperçois qu'auparavant j'étais bien.

On a l'impression que l'homme a besoin de douleur aussi bien physique que morale pour qu'il prenne conscience que l'état précédent était soit du bonheur soit du bien être. Deuxième partie : ...D'où la nécessité du mal ? Il y a donc une certaine volonté chez l'homme d'éprouver la souffrance, une quête du mal, qui lui permet de s'assurer qu'il est heureux.

Ainsi le mal devient une catégorie existentielle.

« Vivre, c'est essentiellement dépouiller, blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposer durement ses formes propres, l'assimiler ou tout au moins [...] l'exploiter.

» Nietzsche, Par-delà le bien et le mal.

Il y a une espèce de naïveté ou de fausse naïveté à vouloir représenter le monde comme le lieu d'une possible expérience du bien.

Il en va de l'expérience même de la vie d'être un combat, et le fait que la naissance elle-même ne soit pas un avènement heureux mais une lutte physique pour la conquête de l'existence prouve que dès les premiers instants le nourrisson est soumis à cette loi universelle.. »

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