Le libre-arbitre est-il un mythe ou une réalité ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
Réalité / Réel :
Réalité: * Caractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux
fictions de notre imagination.
* Ensemble des choses et des faits réels.
Réel: * Comme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot
(exemple : un pouvoir réel).
* Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité).
libre arbitre
Capacité de se déterminer par soi-même, pouvoir de choisir.
Seul l'homme possède un libre arbitre ; le comportement
des animaux, lui, est prédéterminé par ce que l'instinct commande.
Mythe
Du grec muthos, « récit, légende ».
Récit fictif relatant en particulier l'origine du monde, et permettant ainsi
d'organiser, au sein d'une société, la compréhension du réel et de justifier l'ordre naturel et social du monde.
Il est évidemment impossible de démontrer l'existence d'une liberté ainsi définie.
En effet démontrer une
proposition c'est en révéler la nécessité, c'est faire voir qu'elle ne peut pas ne pas être posée.
Au contraire, la
liberté, si elle est le pouvoir de faire ou de ne pas faire, de poser des actes imprévisibles, suppose la contingence,
c'est-à-dire l'absence de nécessité.
Alain notait à ce sujet qu'« une preuve de la liberté tuerait la liberté ».
Mais si on ne peut pas démontrer la liberté, peut-être peut-on en faire l'expérience.
D'un mot, on ne prouverait pas,
mais on éprouverait le libre-arbitre.
Toutes les philosophies du libre-arbitre partent de simples descriptions de
l'expérience psychologique ou morale.
Descartes assurait que « la liberté de notre volonté se connaît sans preuves,
par la seule expérience que nous en avons ».
Leibniz invoquait le « sentiment vif interne » du libre-arbitre.
Bergson
découvrait la liberté dans les « données immédiates de la conscience », tandis que Maine de Biran l'avait rencontrée
dans ce « fait primitif » que constitue l'expérience de l'effort musculaire.
Devons-nous adopter les conclusions de ces philosophes? Essayons de les suivre dans leurs analyses.
1° DESCARTES ET LA LIBERTÉ DE L'ATTENTION
Pour Descartes nous faisons dans notre conscience l'expérience d'un librearbitre infini, comme celui de Dieu.
Nous pouvons nous refuser même à
l'évidence, rien que pour manifester la puissance de notre libre-arbitre.
Sans
doute une proposition évidente comme « je pense donc je suis » paraît exiger
mon assentiment.
Mais j'ai toujours la liberté de m'abstenir de la considérer,
d'en détourner mon attention.
Je crois ce que je vois clairement et
distinctement par la lumière de l'entendement; mais je ne vois que ce que je
regarde, et je regarde ce que je veux.
Même l'évidence du vrai est donc
soumise au bon vouloir de ma libre attention.
Mais cette interprétation est très discutable.
En fait l'exercice de notre
attention ne paraît pas indéterminé; je fais attention à ce qui m'intéresse, et
si je suis capable de détourner mon attention d'un objet immédiatement
intéressant, c'est pour la porter sur un objet différent qui directement ou
indirectement m'intéresse aussi.
Il est tout à fait arbitraire d'isoler la
puissance d'attention du contexte de toute ma vie mentale qui en définitive la
détermine.
2° LE SENTIMENT DE L'EFFORT SELON MAINE DE BIRAN
D'après Maine de Biran, c'est l'expérience de l'effort — de l'effort musculaire le
plus banal — qui me révèle le mieux ma liberté.
Par exemple, je soulève cette
chaise à bras tendu.
Bien vite, j'ai mal au bras.
Et pourtant, si je veux, je puis
continuer mon effort.
Je ne suis pas seulement ce corps crispé et douloureux, je suis aussi cette volonté supérieure
au corps, « hyperorganique », qui poursuit son effort malgré la douleur.
Ainsi j'éprouve — au sens plein du mot — ma
liberté contre la résistance et la douleur de mon corps propre.
L'analyse biranienne est exacte mais incomplète.
Certes, dans l'expérience de l'effort, j'ai le sentiment de résister à
une souffrance, de triompher de l'inertie de mes muscles, mais j'ai toujours un motif de faire l'effort, ne serait-ce
que le désir de réaliser une performance athlétique, de battre un record...
ou d'illustrer la théorie de Maine de Biran !
3° L'ACTE GRATUIT
Bossuet indiquait que « pour sentir évidemment notre liberté il faut en faire l'épreuve dans les choses où il n'y a
aucune raison qui nous penche d'un côté plutôt que d'un autre.
«Un penseur du Moyen Age, Buridan, nous
demandait de méditer sur le cas, tragique à ses yeux, d'un âne qui aurait aussi faim que soif et qui serait placé à
distance égale d'un seau d'eau et d'un picotin d'avoine.
L'âne se laisserait mourir de faim et de soif.
Il faudrait qu'il.
»
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