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Le langage suffit-il pour bien s'entendre ?

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« Analyse du sujet : - L'enjeu du sujet est explicite : il s'agit de savoir si le langage est de taille pour satisfaire à lui seul une certaine exigence qui est celle de « bien s'entendre », c'est-à-dire, sur le plan intersubjectif, de produire une entente mutuelle, une compréhension réciproque entre les sujets concernés. Du coup, cela restreint le champ du sujet à l'usage social du langage.

Il sera moins question du langage comme système de signes, mais du langage en tant que phénomène engageant une relation intersubjective.

Pas d'approche formelle, mais une approche disons « communicationnelle » Problématisation : - - Le sujet semble ainsi paradoxal et naturel : Paradoxal car il est difficile de déterminer d'autres moyen dont on pourrait disposer pour bien s'entendre.

Le langage en tant que moyen d'exprimer nos pensées, rend possible une entente, ne serait-ce que sensible, c'està-dire qu'il engagerait l'entente au minimum comme perception auditive. Cependant, (et cela permet d'envisager le sens précis de l'entente réciproque engagée dans la question), si le langage était suffisant, comment expliquer les guerres ou même simplement les disputes et les malentendus ? Il semble que le langage ne suffise alors pas pour bien s'entendre au sens où l'entente signifie aussi et surtout compréhension et accord.

Du coup, la question se trouve légitimée par un simple constat empirique : les discordes, guerres, malentendus, incompréhensions que nous observons quotidiennement, et qui sont autant de phénomènes de mésententes, justifie que l'on doute de la suffisance du langage à fonder une bonne entente.

Une question à poser sera donc celle de savoir si le langage est en lui-même effectivement responsable de ces phénomènes ou si ce n'est pas plutôt l'usage ou le mésusage que l'on en fait qui doit être incriminé. Ensuite, il convient de remarquer que l'enjeu est ici de « bien s'entendre », c'est-à-dire qu'il s'agit d'une entente mutuelle qui soit de qualité.

Donc, d'une part, on ne pourra pas d'emblée dire que le langage ne permet aucunement de s'entendre (il faudra plutôt montrer en quoi l'entente qu'il permet est ambigüe ou de faible qualité) ; d'autre part, il conviendra de définir cette qualité : à quoi se mesure-t-elle ? 1- LANGAGE ET ACTIVITÉ POLITIQUE S'IMPLIQUANT MUTUELLEMENT, a) Qu'est-ce que bien s'entendre ? LE LANGAGE DOIT SUFFIRE POUR BIEN S'ENTENDRE Le fait de « bien s'entendre » indique, entre au moins deux personnes, le fait d'être en harmonie ou de s'accorder.

Le contraire est la division.

Sur le plan social, cela signifie l'unité de la vie communautaire, l'absence de conflits et de violence entre citoyens ; le contraire est sur le plan politique, la décomposition du « vivre ensemble ». Dans tous les cas, on peut considérer que « bien s'entendre » participe au bonheur, à un état de bien être. b) L'homme est un animal politique Selon Aristote, langage et vie politique s'implique réciproquement : l'organisation collective ou vie sociale des hommes se distingue spécifiquement de celles des animaux en ce que l'homme est doué de logos qui apparaît avec le langage. L'homme est incapable de vivre hors de la cité (il serait alors une bête ou un dieu).

Mais il serait faux de croire que la vie communautaire n'a pour enjeu que la survie : outre la fonction de préserver la vie humaine, la cité comporte une dimension éthique : elle vise le bien vivre, le bonheur, qui signale une certaine qualité de vie.

Or cette qualité est assurée par le langage.

Voyons comment. c) Langage et éthos : communiquer pour être heureux L'homme n'est pas conduit par la nature seulement mais il a en outre à se conduire en raison de sa capacité à déterminer des moyen en vue de fins ; or cette détermination donne un sens moral à ses action (vertueuses ou vicieuses, bonnes ou mauvaises), sens dont l'expression passe par le langage : l'obligation de délibérer (domaine domestique ou politique) fait que la vie dans la polis repose sur le langage comme expression des valeurs. Transition : - - Sans le langage, la vie humaine serait réduite à sa plus simple expression organique (croissance, reproduction) et elle ne serait pas pleine (i.e heureuse, bonne).

Parce que l'homme dispose du langage, il n'est pas qu'un animal grégaire, mais un animal politique.

Aussi il y a entre langage et politique dont la finalité est de « bien vivre » une implication mutuelle : le langage ayant pour fin le « bien vivre » suppose en même temps de s'entendre + de « bien s'entendre » (car comment être heureux dans la discorde ? Comment vivre ensemble et vivre bien si l'on ne s'entend que partiellement ou très mal ?) Cependant, il reste que le langage n'assure pas toujours cette fonction au sens où il semble que les hommes ne parviennent pas à s'entendre, (et donc encore moins à bien s'entendre) c'est-à-dire à fonder un ordre politique stable, sans violence.

Comment l'expliquer ? Le langage est-il alors insuffisant pour « bien s'entendre » ? 2- LE FAIT DE BIEN S'ENTENDRE IMPLIQUE L'IMPOSSIBILITÉ DE DISJOINDRE PENSÉE ET LANGAGE a) La qualité des interlocuteurs. »

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