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Le langage permet-il seulement de communiquer ?

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« VOCABULAIRE: SEULEMENT: * Sans rien ou personne de plus que ceux qui sont indiqués : Il est resté deux jours seulement. * À l'exclusion de toute autre chose : J'ai fait cela seulement pour lui rendre service. * Marque l'opposition, la restriction : Je voudrais bien y aller, seulement je n'ai pas le temps. COMMUNIQUER / COMMUNICATION: Transmission d'informations ou de signaux à l'aide d'un code.

Echange d'un message entre un récepteur et un émetteur (aussi bien animaux qu'humains). LANGAGE : 1) Faculté de parler ou d'utiliser une langue.

2) Tout système de signes, tout système signifiant, toute communication par signes (verbaux ou non verbaux).

Le langage désigne aussi la totalité des langues humaines. Analyse du sujet. • Le langage désigne la faculté spécifiquement humaine de communiquer au moyen d'un système conventionnel de « signes » (mots) qui renvoie à un système de « significations » (idées). • Communiquer, c'est entrer en relation avec un tiers en lui transmettant une information, un message. • Tel qu'il est formulé (permet-il seulement...), le sujet nous invite à nous interroger sur les autres fonctions du langage. Identification de la problématique. D'une part la communication est plus large que le langage, en ce qu'elle ne présuppose pas nécessairement la pensée consciente : les animaux (les abeilles, les dauphins) communiquent, sans pour autant « se parler ».

D'autre part, nous-mêmes pouvons tout à fait nous passer du langage articulé pour communiquer avec autrui.

Par nos gestes ou nos mimiques, nous échangeons des messages.

S'il est clair qu'on ne peut réduire le langage à un instrument de communication, à quoi d'autre peut-il donc servir ? Proposition de plan I.

La communication semble être la fonction première du langage a.

Par le langage, je rends mes demandes accessibles à autrui et je suis informé des siennes. b.

Le langage est même au fondement du lien social (Aristote). Nous sommes l'espèce parlante ; le langage –soit, dirait-on aujourd'hui, la faculté d'exprimer des pensées à l'aide de signes articulés- est le propre de l'homme, à tel point que cette possession exclusive suffit à le différencier essentiellement des bêtes. Cette thèse n'a rien que de très traditionnel.

Elle remonte au moins à Aristote, qui au livre I de ses « Politiques », immédiatement après avoir signalé que « l'homme est par nature un vivant politique », relève que « seul entre les vivants, l'homme a un langage » (ce dernier terme étant censé traduire le grec « logos »). Ces deux définition de l'homme sont naturellement indissociables.

La possession du langage par l'homme se marque en effet à ceci, tout d'abord, qu'il s'adresse à ses semblables, au milieu desquels il vit, et peut aussi voir son comportement modifié par leurs paroles.

Parler c'est « parler-à » (un autre que moi).

Avoir le langage, c'est aussi pouvoir être affecté par la parole de l'autre.

Cette manière proprement humaine de vivre que détermine la possession du langage serait donc impossible en dehors de la Cité. En même temps, l'existence politique, qui suppose la délibération en commun et la persuasion réciproque, la parole adressée en une langue partagée, n'est à la portée que du vivant parlant.

Certes, des bêtes peuvent trouver le moyen de signaler par des sons leurs sensations douloureuses ou agréables.

Mais, souligne Aristote, seuls les hommes, ces vivants qui contrairement aux autres se tiennent droit, regardent devant eux et émettent leur voix vers le devant, sont en mesure de se manifester mutuellement « l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste ».

Ce qui est proprement user de langage. II.

Mais le langage n'est pas nécessaire à la communication. a.

Les animaux « communiquent » sans utiliser véritablement de langage. b.

Pour communiquer, les hommes recourent à d'autres codes (gestes, mimiques, etc.). Commençons par la première objection.

« Pas de langage sans voix », écrit Benvéniste.

Pourtant nous pouvons parler par gestes ; Descartes avait déjà observé que « les muets se servent de signes en même façon que nous de la voix », de telle sorte qu'ils parviennent non seulement à communiquer entre eux, mais encore à se faire comprendre de « ceux qui étant ordinairement avec eux ont loisir d'apprendre leur langue » (« Discours de la méthode », V). III.

Le langage ne permet pas seulement de communiquer.. »

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