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Le langage et la pensée ?

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« Termes du sujet: LANGAGE : 1) Faculté de parler ou d'utiliser une langue.

2) Tout système de signes, tout système signifiant, toute communication par signes (verbaux ou non verbaux).

Le langage désigne aussi la totalité des langues humaines. PENSÉE: Faculté de connaître, de comprendre, de juger, de raisonner, qui est censée caractériser l'homme, par opposition à l'animal.

Synonyme d'entendement, de raison. PENSER: Exercer une activité proprement intellectuelle ou rationnelle; juger; exercer son esprit sur la matière de la connaissance; unir des représentations dans une conscience. Le mot et la chose • Prenons une chose x : x est une pomme.

Je n'ai plus en face de moi une réalité singulière, mais un exemple qui entre sous un concept, le concept de pomme.

Celui-ci s'applique à toutes les pommes que je ne verrai jamais.

Dès que je parle, dès que j'ai appris le nom des choses, ne vais-je pas me détourner de ce qui fait la singularité des choses, n'entretenir qu'un rapport indirect avec elles ? Quel mot pourrait désigner ce que j'ai en face de moi et rien d'autre : est-ce le mot « ceci », ou bien « ici », ou encore « maintenant » ? • Dans la Phénoménologie de l'esprit, Hegel nous convie à une expérience : écrivons le mot « maintenant » sur une feuille de papier.

Maintenant, il fait jour, c'est midi.

Laissons cette feuille sur notre bureau et reprenons-la plus tard : maintenant, c'est la nuit.

La vérité du maintenant a changé, alors que le maintenant se maintient tel qu'en luimême.

Des mots comme « ici », « maintenant », ne désignent finalement que des universaux*, non la pure singularité de la certitude sensible. Au-delà de la réalité immédiate • Mais n'est-ce pas le propre de tout mot ? « C'est dans le mot que nous pensons », écrit Hegel, car le mot nous donne accès à l'universel.

C'est aussi pour cette raison que parler de sa souffrance, par exemple, c'est déjà en sortir, la mettre à distance de soi, car elle ne sera plus une réalité singulière irréductible mais un exemple de souffrance en général.

Cette souffrance entre alors en relation avec toutes les souffrances passées et à venir de l'humanité. • Le langage crée un écart entre la singularité du senti et l'universalité du conçu.

De cet écart naît l'interrogation, donc la pensée.

Celle-ci cherche à dépasser le langage vers la réalité mais au sein d'un monde signifiant et intelligible. CITATIONS: Socrate conçoit la pensée comme : « Un discours que l'âme se tient à elle-même sur les objets qu'elle examine.

» Platon, Théétète, Ive s.

av.

J.-C. « Les sons émis par la voix sont les symboles des états de l'âme, et les mots écrits les symboles des mots émis par la voix.

» Aristote, De l'Interprétation, Ive s.

av.

J.-C. « Selon que notre idée est plus ou moins obscure, L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire arrivent aisément.

» Boileau, L'Art poétique, 1674. « On croit ordinairement [...] que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable.

Mais c'est là une opinion superficielle et sans fondement; car, en réalité, l'ineffable, c'est la pensée obscure, la pensée à l'état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot juste.

» Hegel, La Phénoménologie de l'Esprit, 1807. Pour Hegel, il n'y a pas de pensée véritable hors du langage.

« C'est dans les mots que nous pensons », dit-il plus haut ; par les mots, le sujet pensant objective en quelque sorte ses pensées et les rend accessibles à sa propre conscience. « La langue est [...] comparable à une feuille de papier : la pensée est le recto et le son le verso; on ne peut découper le recto sans découper en même temps le verso.

» Saussure, Cours de linguistique générale, 1916 (posth.) « Nous échouons à traduire entièrement ce que notre âme ressent: la pensée demeure incommensurable avec le langage.

» Bergson, Sur les données immédiates de la conscience, 1889. « La pensée n'est rien d'intérieur, elle n'existe pas hors du monde et des mots.

» Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, 1945. « Le signe n'est pas l'enveloppe qu'un pur hasard attribuerait à la pensée, mais son organe nécessaire et essentiel.

» Ernst Cassirer, La Philosophie des formes symboliques.. »

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