Aide en Philo

Le doute est-il la manifestation de la liberté de l'esprit?

Extrait du document

« Analyse. · · · · · · Notre sujet est d'un abord intéressant ; en effet, il pose c omme possible le fait que le travail ne soit pas toujours une manifestation de la liberté. A insi, la question semble dire qu'il parait évident que le travail soit une manifestation de la liberté. C et aspec t de considération du travail ne va pas dans le sens de l'opinion.

A l'inverse, tout un c hacun se demanderais plutôt si le travail peut être une manifestation de la liberté. Notre travail consis tera donc dans : o Une démonstration de la vérité qu'il existe à dire que le travail est une manifestation de la liberté, et donc d'aller contre l'opinion pour ne se fonder que sur les faits. o Une tentative de démontrer aussi en quoi le travail peut parfois n'être autre c hose qu'une contrainte, mais toujours hors de toute opinion. Notre travail ic i est vraiment philosophique, car il s'agit de rejeter à chaque fois l'opinion pour ne trouver que les arguments de valeur.

Nous ne doutons pas des sentiments des uns et des autres vis -à-vis du travail, mais il s'agit ic i de répondre à deux questions. o La première porte s ur le travail, pourquoi le travail est-il une manifestation de la liberté ? o La seconde nous ramène à notre question : se peut-il que cela ne soit pas toujours le cas ? Il n'y a pas d'ironie à poser c es deux questions.

Nous devons définir, par les arguments néc essaires et utiles la validité de la première affirmation et la mise en cause qui la suit. C e sujet nous permet de donc de nous comporter de façon systématique en rejetant d'une part les opinions et en refondant ce qu'elles disent (le travail peut ne pas être une manifestation de la liberté) de façon argumenté. Problématisation. Lorsque la question du travail se pose pour chacun de nous, al réponse tend souvent à être assez négative : « si on pouvait s 'en passer », ou « quelle contrainte ! ».

Pourtant, ces opinions ne reflètent pas la réalité de ce qu'est le travail.

Par lui, nous nous arrachons à la terre et à la nature.

Nous parvenons à devenir indépendants.

Le travail est une manifestation de la liberté.

C ependant, nous sommes en droit de nous demander si c'est toujours le cas ? Tout d'abord, il nous faudra comprendre clairement pourquoi le travail es t une manifestation de la liberté ? Ensuite, il nous faudra comprendre en quoi il peut ne pas l'être ? Enfin, nous rechercherons les causes qui permettent de détourner le travail de son sens premier. Proposition de plan. 1. Pourquoi le travail est-il une manifestation de la liberté ? · · · · Le travail se définit comme étant une activité humaine destinée à transformer certaines ressources matérielles ou symboliques en vue de satisfaire directement ou non des besoins individuels ou collec tifs. Dans cette définition, nous voyons que le travail est une réponse à un besoin : qu'il s'agiss e de manger ou de mieux vivre, le travail permet de contenter ce bes oin. M ais en plus de cela, le travail est une transformation de la matière, une modification à l'usage de l'homme.

P ar le travail, l'homme parvient à se dédouaner de la nature. De plus, il parvient à se cons truire et à se réaliser.

P ar le travail, l'homme en arrive à s e définir.

Il modèle la nature pour ne plus en dépendre. Hegel, avec la célèbre dialectique du maître et de l'es clave montre que le travail est le chemin de l'autonomie. « C 'est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même.

Dans le moment qui correspond au dés ir dans la conscience du maître, ce qui parait échoir à la conscience s ervante, c 'est le côté du rapport inessentiel à la chose [...].

M ais c'est justement pourquoi cette satisfaction est elle-même uniquement un état disparaissant, car il lui manque le côté objectif ou l a s u b s i s tance.

Le travail, au contraire, est désir réfréné, disparition retardée : le travail forme.

Le rapport négatif à l'objet devient forme de cet objet même, il devient quelque chose de permanent, puisque justement, à l'égard du travailleur, l'objet a une indépendance.

C e moyen négatif, où l'opération formatrice, est en même temps la singularité ou le pur être-pour-soi de la c o n s c i e n c e .

C et être-pour-soi, dans le travail, s'extériorise lui-même et pas s e d a n s l'élément de la permanence la c o n s c ienc e travaillante en vient ainsi à l'intuition de l'être indépendant, c omme intuition de soi-même.

» H egel. · · · 2. Derrière ce texte difficile de H egel, nous pouvons voir ce que s ignifie le mot travail pour l'homme.

C 'est le moyen de parvenir à la liberté, de ne plus dépendre de la chose. Si Hegel est une référenc e à ce sujet, nous devons comprendre que, de façon générale, le travail est vu comme une libération de l'homme, un acte en vue de l'autonomie. P ourtant, il existe, peut-être, des moments ou des lieus où le travail est tout sauf une manifestation de la liberté. Comment peut-il ne pas l'être ? · Nous avons vu que pour Hegel, le travail est toujours une manifestation de la liberté.

P ourtant, nous devons nous demander si c'est réellement toujours le cas.

Et celui qui nous apporte ici une réponse négative est M arx. « En quoi cons iste l'aliénation du travail? D'abord dans le fait que le travail est extérieur à l'ouvrier, c'est-à-dire qu'il n'appartient pas à son essence, que donc, dans son travail, celui-ci ne s'affirme pas mais se nie, ne s e s e n t p a s à l'aise, mais malheureux, ne déploie pas une libre activité physique et intellectuelle, mais mortifie son c orps et ruine son esprit.

» Marx. · · M arx ne c onteste pas le fait que le travail puisse être une manifestation de la liberté.

Il faut être clair sur c e point.

C e qu'il conteste, c'est la façon de faire travailler. Le travail manufacturier, dans lequel l'homme utilise l'outil, es t un travail permettant cette liberté, car l'homme est l'origine de l'ouvrage. M ais dans les manufactures, l'homme devient une force, un outil.

En ce sens, il n'est plus dans un axe d'amélioration de s oi par le travail. «Dès que l'homme, au lieu d'agir avec l'outil sur l'objet de travail, n'agit plus que comme moteur d'une machine-outil, l'eau, le vent, la vapeur peuvent le remplacer, et le déguisement de la force motrice sous des muscles humains devient purement accidentel.» Marx. · · · Nous le voyons ici, la manifestation de la liberté dans le travail est soumise à une condition : c elle de la productivité.

Nietzs che, lui aussi, manifestait une réticence à voir dans tout travail une liberté. C e n'est p a s p a r c e qu'un travail est dur ou difficile qu'il n'est pas facteur de liberté, mais bien parce qu'il n'a pour objectif qu'une compétitivité qui fait pas ser l'homme de fin à moyen. A insi, le travail connaît des instants durant lesquels il n'est pas une manifestation e la liberté.

C 'est une aliénation du travail, comme le dit M arx, un changement dans la fin même de c e qu'est le travail. Conclusion. Nous avons vu que Hegel posait le travail c omme étant la manifestation même de la liberté.

P ourtant, si s on principe est effectivement valable, nous avons a u s s i pu voir, avec M arx, que cette manifestation n'était pas toujours acquise.

En effet, le travail peut être aliéné, et ne plus orienter l'homme vers l'accomplissement de soi.

Si l'argument de Hegel est valable, il doit sans cesse être remis au devant des pens ées, au risque de quoi el travail peut en effet devenir une prison.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles