LE DOGMATISME ET LA VÉRITÉ (Pascal)
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LE DOGMATISME ET LA VÉRITÉ
"Qui démêlera cet embrouillement ? La nature confond les pyrrhoniens, et la raison confond les dogmatiques." Pascal,
Pensées, 1669.
Pascal, dans Les Pensées, essaie de convaincre les libertins que la raison humaine a des limites et que la foi nous
donne sous forme de mystères des réponses aux questions métaphysiques.
Le pyrrhonisme est une forme de
scepticisme qui affirme que la vérité est une illusion et que tout n'est qu'apparence.
Mais à bon droit, Pascal fait
remarquer que dans la nature les choses suivent un ordre, ont une cohérence qui ne peuvent s'expliquer par le
hasard.
Quant à ceux qui affirment que tout est révélé dans les Écritures, la raison à l'oeuvre dans les sciences leur
montre que la connaissance objective est possible.
L'âge classique, en donnant à la raison un rôle essentiel, a laissé
croire que l'humanité parviendrait à comprendre l'univers.
Dans cette mesure, il s'est en partie trompé.
Mais
aujourd'hui, les hommes de science rejoignent l'étonnement des poètes devant les beautés de la nature et
n'opposent plus la raison à la rêverie, et à l'imagination.
PASCAL (Biaise).
Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662.
Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxième proposition
du premier livre d'Euclide.
A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.
En 1646, il entre en relations avec PortRoyal et fait sa première expérience sur le vide.
A partir de 1652, commence ce que l'on a appelé la « vie mondaine » de
Pascal.
Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne au jeu, mais poursuit cependant la
réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyse infinitésimale et du calcul des
probabilités.
Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve la nostalgie de Dieu.
Pascal a une
illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur un morceau de papier, qu'il conservera cousu à
l'intérieur de son vêtement.
Il se retire à Port-Royal-des-Champs, et participe avec ardeur à la polémique qui oppose les
Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal (1656-1657).
La guérison de sa nièce, à la suite de
l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rend encore plus convaincu dans sa foi chrétienne.
Il abandonne
ses recherches de mathématiques et de géométrie, et vit désormais dans l'humilité et la souffrance.
Il imagine la création
de carrosses à cinq sols pour le déplacement des pauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.
Il meurt le 17 août 1662.
— Bien entendu, il n'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un
individu paradoxe de l'espèce humaine ».
Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.
Il s'est approché de l'univers
invisible, à tâtons.
Dieu est pour lui « la dernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».
Polémiste, géomètre, physicien,
Pascal est l'un des plus grands écrivains français.
Sa distinction entre l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse est
célèbre.
L'esprit de géométrie, c'est celui qui procède par définitions et déductions rigoureusement logiques et qui s'étend
jusqu'aux plus extrêmes conséquences.
L'esprit de finesse, c'est la « souplesse de pensée » qui permet, face à la
complexité des choses, l'adaptation aux circonstances concrètes.
— Rappelons ici l'argument du pari, dans le problème de
l'existence de Dieu.
Ou bien Dieu est, ou bien il n'est pas.
Or, « il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes
embarqué.
Lequel prendrez-vous donc?...
Votre raison n'est pas plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut
nécessairement choisir.
Voilà un point vidé ; mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix que Dieu
est.
Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.
Gagez donc qu'il est,
sans hésiter...
Tout joueur hasarde avec certitude pour gagner avec incertitude : et néanmoins il hasarde certainement le
fini pour gagner incertainement le fini, sans pécher contre la raison...
Et ainsi, notre proposition est dans une force infinie,
quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il n'y a pareils hasards de gain que de perte, et l'infini à gagner ».
— La grandeur
de Pascal est dans ce combat qu'il a mené, où il a engagé toutes les contradictions de son être, dans cette quête
gémissante de la vérité.
Elle est aussi dans cette sourde inquiétude qu'il a fait naître dans le cœur des hommes, même
dans le cœur de ses adversaires les plus obstinés.
Comme l'a dit un philosophe contemporain, « Pascal a vécu
intensément le combat du chrétien, la lutte avec l'ange de la foi, où la seule victoire est de se reconnaître vaincu.
»
Œuvres principales : Essai pour les coniques (1640), Expériences nouvelles touchant le vide (1647), Récits de la grande
expérience de l'équilibre des liqueurs (1648), Fragment d'un traité du vide (1651, publié en 1663), Discours sur les
passions de l'amour (1652), Traités de l'équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l'air (1654, publié en
1663), Lettres de Pascal à Fermât sur la règle des partis (1654), Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies
(1654, publié en 1666), Entretien avec M.
de Saci sur Epictète et Montaigne (1655, publié en 1728), Comparaison des
chrétiens des premiers temps avec ceux d'aujourd'hui (1655, publié en 1779), Les Provinciales (janvier 1656-mars 1657),
Trois lettres circulaires relatives à la cycloïde (1658), Lettres à Mademoiselle de Roannez (1658), Histoire de la roulette
(1658-1659), Fragments sur l'esprit géométrique et sur l'art de persuader (1659, publié en 1728), Pensées de M.
Pascal
sur la religion et sur quelques autres sujets qui ont été trouvées après sa mort parmi ses papiers (1669)..
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