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Le déterminisme est-il un fatalisme ?

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« [La loi de la cause et de l'effet gouverne tous les phénomènes, qu'ils soient physiques, organiques, intellectuels, moraux. L'homme n'est pas maître de son destin. Il ne peut que le subir.] La science est déterministe Comme l'écrit le mathématicien Henri Poincaré, la «science est déterministe; elle l'est a priori; elle postule le déterminisme parce que, sans lui, elle ne pourrait être.

Elle l'est aussi a posteriori; si elle a commencé par le postuler, comme condition indispensable de son existence, elle le démontre ensuite en existant, et chacune de ses conquêtes est une victoire du déterminisme» (Dernières pensées). Tout effet a une cause Plus l'homme avance dans les chemins de la connaissance, plus il se rend compte que les phénomènes obéissent à des principes déterministes.

N'importe quel état des choses est déterminé par un état antérieur et, à son tour, en détermine un autre après lui.

Que l'on songe ici à une boule de billard qui en percuterait une autre.

Toute cause est un effet et tout effet est une cause.

Il n'est point d'objet ni de fait dans l'expérience qui ne puisse pas être rattaché à un autre comme à sa cause. La causalité est un principe de l'entendement Le principe de raison suffisante. On le formule ainsi : « Tout ce qui est a sa raison d'être.

» Selon la formule de Leibniz : « Rien ne se fait sans raison suffisante.

Autrement dit, rien n'arrive sans qu'il soit possible...

de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi et non autrement.

» Ce principe revient à affirmer que le pourquoi de tout phénomène peut être prouvé. Le principe de raison suffisante postule que tout ce qui se passe s'explique, a sa « raison d'être » (on entend par raison d'être les conditions qui expliquent un événement, qui le rendent intelligible).

La raison humaine est caractérisée par une impérieuse exigence d'intelligibilité, une exigence de comprendre chaque phénomène en le rattachant à d'autres phénomènes. Le principe de causalité. Sa formule est : « Tout phénomène a une cause et les mêmes causes, dans les mêmes circonstances, produisent les mêmes effets.

» Ce principe de causalité affirme qu'il y a de l'ordre dans la nature, qu'il y a des successions de phénomènes qui se produisent de manière presque identique. A ce principe de causalité se sont peu à peu substitués, dans les sciences expérimentales, la notion de loi et le principe du déterminisme. Le hasard n'existe pas. C'est une illusion subjective.

Il n'y a de hasard que par rapport à une interprétation humaine.

Si un pot de fleurs en tombant tue un passant, c'est un «hasard» fâcheux en ce sens que l'action apparaît délibérée alors qu'elle ne l'est pas.

Mais il n'y a rien d'indéterminé dans ce type de hasard, puisque la chute du pot de fleurs est explicable.

Le hasard n'est rien d'autre qu'un phénomène imprévisible mais non pas indéterminé. Pour le savant la notion de déterminisme équivaut en pratique à celle de prévisibilité.

Louis de Broglie nous dit que pour le physicien « il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés à l'instant présent ou aux instants antérieurs jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure ». On parlera de hasard pour désigner un fait qui échappe à tout pouvoir humain de le déterminer d'avance, un fait imprévisible, sans pour cela vouloir dire que le fait attribué au hasard est un fait sans cause.

Par exemple, j'ai gagné un lot à la loterie nationale C'est un hasard.

Mais soulignons avec Vassails que « Loin de signifier l'absence de relations, de lois nécessaires, le hasard manifeste au contraire leur trop d'abondance, leur trop de complexité eu égard à nos possibilités pratiques d'information et de prévision.

» Le hasard n'est pas la contingence, il se réduit à mon ignorance d'un déterminisme qui existe.

Et comme l'avait vu Spinoza, le hasard n'est pas l'absence de nécessité, mais l'ignorance de la nécessité. L'homme n'est pas libre L'évolution a fait de l'homme un être qui pense.

Première fatalité.

Deuxième fatalité: en tant qu'être pensant, il s'aperçoit que rien ne dépend de sa volonté.

La moindre de ses idées a une cause déterminante.

Il lui faut. »

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