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Le désir est-il la marque de la misère de l'homme ?

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« PROBLEMATIQUE ENVOYEE PAR L'ELEVE: En quoi le désir pourrait-il être la marque de la misère humaine ? Pour cela vous pouvez partir d'une approche simple de la notion de désir.

Le désir se définit tout d'abord par un manque. En effet, celui-ci disparaît avec sa satisfaction.

Désirer c'est donc être sans cesse conduit à prendre la mesure de ce qu'on n'a pas, de ce qu'on ne possède pas.

En ce sens, nous pouvons saisir en quoi le désir peut être la marque de la misère humaine puisqu'il renvoie à sa faiblesse.

Vous pouvez même ici jouer sur le mot misère.

En effet, la misère peut aussi être matérielle et le désir ne ferait que nous renvoyer ainsi qu'à notre misère.

Néanmoins, il s'agit de se demander si on doit en rester à une approche négative du désir.

Le désir ne peut-il pas être aussi la marque de la grandeur humaine ? Sans désir , l'homme agirait-il, l'humanité pourrait-elle progresser ? Ici, vous pouvez penser aux analyses de Rousseau dans la Nouvelle Héloïse lorsqu'il montre que l'absence de désir est synonyme de malheur.

Ici, vous pouvez également vous reporter aux analyses de Spinoza qui renverse radicalement son approche du désir en nous montrant qu'il est créateur de valeur.

Il semble que le désir soit une dimension essentielle de l'existence humaine : ne plus désirer c'est mourir.

Considérer alors que le désir est la marque de la misère humaine, n'est-ce pas juger l'humanité en la comparant à un être infini pour qui le désir n'aurait pas lieu d'être ? Ici, les analyses de Spinoza peuvent vous permettre de montrer en quoi une dévalorisation du désir repose sur une dévalorisation de notre monde.

N'oubliez pas cependant que le désir peut aussi bien conduire au progrès qu'à la destruction.

Il faut alors peut être ici se demander quel rapports nous devons entretenir avec nos désirs. Vous pouvez alors distinguer différents désirs mais aussi montrer la nécessité de distinguer le désir de sa satisfaction.

Nous pouvons avoir des désirs sans faire en sorte qu'ils soient satisfaits. [C'est le désir qui, dans la tradition biblique, a fait de l'homme un être déchu.

L'être qui désire ne dispose pas de lui-même.

Le désir est insatiable.

Il contredit les plus nobles aspirations de l'homme.] Le désir est souffrance - Le bouddhisme ou la négation de tout désir. Le bouddhisme nous propose une sagesse radicale Les trois premières vérités fondamentales enseignées par le Bouddha sont les suivantes : 1.

Toute vie est souffrance. 2.

L'origine de la vie et de la souffrance est le désir. 3.

L'abolition du désir entraîne l'abolition de la souffrance. Nous pouvons présenter ceci par l'équation : vie = Désir = Souffrance. En effet, il n'y a de vie que par le désir, par le désir farouche de survivre, de se défendre contre les autres vivant, de se nourrir, de tuer pour cela, comme on le voit chez tous les vivants, les animaux et les hommes. Le désir fondamental est donc le désir de persévérer dans son être, lé désir d'être et de persister à être un individu, séparé et différent du reste du monde, ou, comme disent les Occidentaux, le désir d'individuation. D ‘autre part, le désir n'est jamais satiable, nous souffrons toujours de désirs inassouvis, que redoublent encore les douleurs physiques de la maladie et de la vieillesse, qui sont le lot des vivants.

Bref, à regarder les choses lucidement, la vie est essentiellement faite de souffrance.

Bien rares sont les moments de vraie joie. Certes, nous avons l'espoir d'arriver un jour au bonheur par la satisfaction de tous nos désirs : c'est d'ailleurs ce qui nous fait vivre, mais ce n'est qu'illusion vaine.

Ce qu'il faut donc, c'est arriver à échapper à la souffrance. Le désir se nourrit du manque Dans le Banquet Platon souligne de manière très marquée cette ambivalence du désir en le décrivant tout d'abord comme manque, le désir est la manifestation en nous de l'aspiration vers quelque chose dont nous avons l'intuition plus ou moins vague, mais que nous ne possédons pas, que nous ne parvenons pas à atteindre. Assimilant le désir à l'amour il en fait le fils d'une mendiante (Pénia, la pauvreté) et de la richesse (Poros, la ressource), cette double origine qui fait du désir un mixte symbolise à la fois le vide en quoi consiste le manque qui le fait naître et la plénitude vers laquelle il tend mais qu'il n'atteint que très difficilement. Voici l'histoire de sa naissance : « Quand Aphrodite naquit, les dieux célébrèrent un festin, tous les dieux, y compris Poros, fils de Mètis.

Le dîner fini, Pénia voulant profiter de la bonne chère, se présenta pour mendier et se tint près de la porte.

Or Poros, enivré de nectar, car il n'y avait pas encore de vin, sortit dans le jardin de Zeus, et, alourdi par l'ivresse, il s'endormit.

Alors Pénia, poussée par l'indigence, eut l'idée de mettre à profit l'occasion, pour avoir. »

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