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Le concept d'EXPERIENCE en philosophie.

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Le mot est d'un usage courant, il a également un sens philosophique; dans les deux cas, il désigne la rencontre de l'esprit et d'une réalité extérieure, qui l'enrichit en lui apportant une information ou une formation.    L'attrait de l'expérience    Celui qui «parle d'expérience» ne s'est pas contenté d'être le témoin de ce qu'il relate. Il y a pris part. Les risques courus, la déception ou le succès rencontrés, voilà ce qui donne du poids à ce qu'il raconte. L'expérience apparaît donc comme une manière de vivre pleinement l'existence, et il n'est pas étonnant que la recherche soit devenue un thème de réflexion chez les existentialistes. Chez Kierkegaard, par exemple, le stade esthétique se définit précisément comme une vie toute remplie par la quête des expériences: jouir de l'existence, c'est être constamment à l'affût du montant privilégié. Toute expérience est bonne à condition de ne se laisser prendre par aucune. Le séducteur remplit son existence de ses multiples aventures. Il ne s'attache à aucune d'elles.   

« EXPÉRIENCE Le mot est d'un usage courant, il a également un sens philosophique; dans les deux cas, il désigne la rencontre de l'esprit et d'une réalité extérieure, qui l'enrichit en lui apportant une information ou une formation. L'attrait de l'expérience Celui qui «parle d'expérience» ne s'est pas contenté d'être le témoin de ce qu'il relate.

Il y a pris part.

Les risques courus, la déception ou le succès rencontrés, voilà ce qui donne du poids à ce qu'il raconte.

L'expérience apparaît donc comme une manière de vivre pleinement l'existence, et il n'est pas étonnant que la recherche soit devenue un thème de réflexion chez les existentialistes.

Chez Kierkegaard, par exemple, le stade esthétique se définit précisément comme une vie toute remplie par la quête des expériences: jouir de l'existence, c'est être constamment à l'affût du montant privilégié.

Toute expérience est bonne à condition de ne se laisser prendre par aucune.

Le séducteur remplit son existence de ses multiples aventures.

Il ne s'attache à aucune d'elles. Savoir et expérience Chez Kierkegaard, la collection des expériences rares, qui caractérise le stade esthétique, est abandonnée dès qu'on cherche à approfondir sa conception de l'existence au stade éthique.

Qu'y a-t-il donc de superficiel dans l'expérience qui justifie une telle défiance? Sans doute l'homme d'expérience n'est pas seulement celui qui a été partie prenante dans l'existence: il s'y est aussi enrichi.

Mais le savoir qu'on a tiré de l'expérience se réduit à quelques recettes bien générales et bien discutables aussitôt que formulées.

Il faut que chacun fasse ses expériences car les enseignements qu'on en tire ne se communiquent pas.

Autrement dit, la valeur de l'expérience peut être considérable pratiquement, elle n'en est pas moins très réduite théoriquement.

Les découvertes les plus simples ne lui sont pas redevables depuis des millénaires, les hommes ont fait l'expérience de la chute des corps pesants; il a fallu attendre Galilée pour en apprendre quelque chose.

Si l'on passe du champ de la physique au champ de la politique, on trouvera que l'expérience est toujours aussi opaque.

Vivre une révolution, cela ne nous ouvre pas les yeux sur la réalité historique.

L'expérience confirme les préjugés de notre classe.

Ce qu'elle nous apprend, c'est pour la plupart ce que l'idéologie de notre classe nous a toujours dit.

L'expérience n'est alors que la confirmation d'une erreur. Empirisme et rationalisme On peut alors poser le problème philosophique de l'expérience qui va animer le débat entre empirisme et rationalisme. Ce conflit-débat voit s'opposer Socrate et Polos dans le «Gorgias» de Platon, Hume et Kant; Bachelard cherchera à travers toute son oeuvre à découvrir un terrain d'entente entre empirisme et rationalisme: c'est le sens de son rationalisme appliqué.

Doit-on considérer l'expérience comme principe ou problème? L'empirisme y trouve l'origine de toutes nos connaissances, ce qui fait problème et qui est à la source de nos erreurs étant la façon dont nous organisons le donné de l'expérience pour en faire un savoir.

Pour le rationalisme, au contraire, l'expérience ne nous apprend rien.

Elle est précisément ce qui demande à être expliqué.

Pis encore, ce qu'elle nous suggère sur sa propre nature n'est qu'illusion.

Expliquer, c'est toujours aller au-delà des apparences.

Comment faire révéler à l'expérience son sens, c'est le problème de l'expérimentation.. »

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