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Le concept de complexe d'infériorité

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« Enfin, quant à ceux qui pensent que toute la science est impossible, ils ignorent également si elle est possible, puisqu'ils font profession de tout ignorer.

Je négligerai donc de discuter avec des gens qui veulent marcher la tête en bas.

Et pourtant, je veux bien leur accorder qu'ils ont sur ce point une certitude ; mais je leur demanderai à mon tour comment n'ayant jamais rencontré la vérité ils savent ce qu'est savoir et ne pas savoir ? d'où leur vient la notion du vrai et du faux ? comment sont-ils parvenus à distinguer le certain de l'incertain ? Tu trouveras que ce sont les sens qui les premiers nous ont donné la notion de la vérité, et que leur témoignage est irréfutable.

Car on doit accorder plus de créance à ce qui est capable par soi-même de faire triompher le vrai du faux.

Or, quel témoignage est plus digne de foi que celui des sens ? S'ils nous trompent, est-ce la raison qui pourra déposer contre eux, elle qui tout entière en est issue ? LUCRÈCE. 1.

La réflexion scientifique des anciens Epicure, maître de Lucrèce, n'a qu'une idée profonde à développer, à travers la logique, la physique et la morale : comment est-il possible de différencier le vrai du faux ? Nous nous établissons sur les évidences sensibles que nous procurent les sensations et nous ressentons des plaisirs ou des douleurs qui particularisent notre réflexion philosophique.

Mais qui a raison ? Nous sommes obligés de nous éclairer par des analogies, et nous déclarons des raisonnements vrais ou faux, selon les critères des sens.

Lucrèce reprend la base même de la notion de vérité, et souligne combien ce genre de témoignage est irréfutable. 2 - Naissance de la science expérimentale Cette logique qui raisonne, qui infère par analogie, qui donc s'explique le présent par sa corrélation avec le passé, ne peut pas nous suffire.

Et le rôle des sens consiste aussi à vouloir nous approcher des faits.

Car, toutes les expériences constituent en elles-mêmes des séries de liens.

Lucrèce pense, comme les Grecs, ou comme les savants du XVIIe siècle, que la physique tient l'explication définitive.

Et il choisit de retirer des sensations entre elles par les lois du mouvement et les lois de la pesanteur.

Toute cette série de phénomènes, désormais regroupés, donne l'impression d'un matérialisme définitif.

Mais en plus, Lucrèce rejoint la morale des Dieux et il exige pour l'homme, la liberté, comme axe central de la morale.

Tout vient des sens, tout s'explique par eux.

Nous restons libres. 3 - Lucrèce et les philosophies sensualistes Ce texte, en effet, prend le problème de la vérité comme Gassendi, au XVII% le fit avec les théories de son temps. Lucrèce estime que les sens, les désirs et les besoins représentent un ensemble qui sera même capable d'être appelé la raison.

Mais cela ne peut nous tromper.

La raison ne serait qu'une espèce de lumière complaisante, mais non pas différente des sens, auxquels il faut accorder toute notre créance.

La philosophie doit donc établir un contrôle sévère des sens qui, seuls, permettent la science : ainsi en France, Condillac ou en Angleterre, John-Stuart Mill. Les philosophies empiristes, surtout en psychologie et en pédagogie, autorisaient des expériences bien curieuses. Montaigne ou Pascal, déjà, avaient connu le privilège d'être objet d'expérimentation, par le parler latin, ou par l'expérimentation en mathématiques.

Mais Mill va plus loin. Il pense qu'il n'y a dans la vie mentale qu'une suite ininterrompue d'impressions successives et que notre vie mentale s'appelle ainsi par cet effort d'organiser un donné vécu en termes de raisons.

En réalité, ce vécu instantané, cette suite constante n'ont rien de très rationnel.

Nous sommes le lieu de l'expérience, « possibilité permanente de sensations ».

Mais rien n'existe qui fonde une quelconque prétention de la raison à une fonction transcendante.

J.

S. Mill s'évertue à montrer que mêmes les principes de causalité ou de finalité ne traduisent en fait qu'une chose, c'est que les humains ont pris l'habitude de relier spontanément telle ou telle série.

Donc, au lieu de prétendre à la vie mentale, ayons la sagesse de parler de l'association d'idées, et d'elle seule.

Malgré cette singularité curieuse et si tranchée, J.

S.

Mill prétend à fonder une morale utilitaire. 4 - La vérité, idéal de la connaissance ? Lucrèce interroge l'honneur sur la vérité.

Il se demande par quel moyen il est loisible de proclamer une chose vraie, une chose fausse, et il préfère la simplicité et l'évidence du témoignage exclusif des sens.

Donc, la raison doit être ramenée à de justes limites, puisqu'elle est issue de cette expérience et non l'inverse. Mais au bout de ce type d'expérimentation, où l'homme perçoit sa puissante originalité ; comment est-il encore possible de parler de vérité, puisque chacun ne pourrait défendre que sa propre relation ? Lucrèce affirme les sens, mais pour quelle vérité ?. »

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