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Le complexe d'Oedipe

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« En droit on ne devrait appeler art que la production par liberté, c'est-à-dire par un libre-arbitre qui met la raison au fondement de ses actions.

On se plaît à nommer une œuvré d'art le produit des abeilles (les gâteaux de cire régulièrement construits), mais ce n'est qu'en raison d'une analogie avec l'art ; en effet, dès que l'on songe que les abeilles ne fondent leur travail sur aucune réflexion proprement rationnelle, on déclare aussitôt qu'il s'agit d'un produit de leur nature (de l'instinct), et c'est seulement à leur créateur qu'on l'attribue en tant qu'art. Lorsqu'en fouillant un marécage on découvre, comme il est arrivé parfois, un morceau de bois taillé, on ne dit pas que c'est un produit de la nature, mais de l'art ; la cause productrice de celui-ci a pensé à une fin, à laquelle l'objet doit sa forme.

On discerne d'ailleurs un art en toute chose qui est ainsi constituée qu'une représentation de ce qu'elle est a dû dans sa cause précéder sa réalité (même chez les abeilles), sans que toutefois cette cause ait pu précisément penser l'effet ; mais quand on nomme simplement une chose une œuvre d'art, pour la distinguer d'un effet naturel, on entend toujours par là une œuvre de l'homme.

KANT. 1 - La connaissance du vivant se rattache à une esthétique singulière, dont Kant évoque la beauté.

Les travaux des animaux ou les objets « naturels », que le hasard peut nous procurer, tout nous présente le vivant comme une forme d'art.

Mais la valeur esthétique de l'art s'associe à la production par l'homme d'une modification.

C'est cette différence à partir du modèle naturel qui constitue l'art.

Ainsi nous vivons, créés ou pas par le Créateur auquel tout serait rattaché, comme aux aguets de l'art possible.

La raison de l'homme s'empare de toutes les productions de la nature, non pour les comprendre, mais pour les changer. Ainsi, la connaissance du vivant renvoie-t-elle au progrès. 2 - Le vivant se singularise par la liberté Nous avons vite décidé que les animaux ne s'organisaient qu'à partir d'instincts et qu'ils reconstituaient, fidèlement, une sorte de programme.

Mais nous avons placé l'homme dans une catégorie particulière, celle de celui qui se singularise par le choix qui lui est proposé.

En effet, il peut reproduire les exigences simples des instincts qui s'expriment en lui.

Mais il peut aussi, et c'est le domaine de l'art et de la liberté, se démarquer, se constituer un ailleurs. C'est cette différence qui constitue l'émergence d'un progrès ou d'un doute.

Car cette interrogation de l'art sur le destin remet en pensée la signification propre du vivant.

Il est curieux que Kant note la fin à laquelle nous délimitons toutes les choses, comme si l'homme ne se met¬tait pas dans les mêmes conditions d'espace et de temps.

Car si la nature révèle une prodigieuse diversité, elle manifeste aussi un sens.

Tout le problème du sens écrit dans la nature délimite les progrès possibles de l'homme.

Nos machines sont à l'image de notre main.

Nous tentons de lui faire faire des choses et nous suppléons par des machines à son incapacité.

Mais dans le domaine de l'intelligence, l'homme se rattache aux mêmes mécanismes. Le vivant est le domaine de la nature, cette sorte de marécage où nous découvrons soudain quelque chose qui pourra nous faciliter une connaissance.

L'homme est lié dans son progrès et son évolution à la découverte approfondie de tout le monde de la vie, quelles que soient les manifestations. 3 - La biologie, modèle définitif Toute l'intelligence des hommes, dès qu'elle est répertoriée par l'une ou l'autre des civilisations montre bien que le vivant et sa complexité sont et doivent être reproduits, sans fin, pour délivrer leurs significations.

Cette constante de la répétition, du travail sur la nature, c'est-à-dire sur le vivant, constitue une des fonctions les plus précieuses de l'art.

L'homme observe l'eau, les rochers et les arbres et tout ce qu'il échafaude reproduit, inlassablement, le fait naturel. • Au xxe dans la même lignée créatrice, nous ne ferions plus comme Vinci ou Kant.

Nous ne regarderions pas les perspectives pour apprendre les connaissances mathématiques.

Mais nous sommes fascinés par le cerveau.

Voilà le « marécage », les milliards de neurones, voilà cette intelligence du vivant que nous tentons de travestir avec des machines, pour produire une intelligence « artificielle ».

Mais, tous les modèles constitutifs se fondent sur cette masse hier inconnue et que nous délimitons, aujourd'hui dans l'expression de P« homme neuronal ». • Si même on invoque le péril génétique, ou les manipulations par les biologistes, c'est que, déjà maintenant, la connaissance du vivant se révèle autre ; et les perspectives à court et long terme de la destinée humaine se métamorphosent.. »

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