Lucidité et cécité : OEdipe politique

« Lucidité et cécité : Œdipe politique La lecture de Freud nous a trop fait oublier que dans l' écono­ mie de la pensée grecque, le mythe d'Œdipe, ou plutôt sa tragé­die, visait plutôt à faire émerger une réflexion sur l'Histoire et le pouvoir, plus que sur l'attrait du petit garçon pour sa maman.

Le «dialogue», si l'on peut dire, entre Aron et Sartre, est fait pour le remémorer.

Comme le ditjean:Jacques Brochier, il y a, « entre ces deux guetteurs de deux tours fortifiées rivales, un �change de signaux qui ne cessera qu'à leur mort».

Et encore ! Echange asymétrique en apparence, entre un Aron aux aguets de tout ce que Sartre avance, et un Sartre qui toise son ancien condisciple d'un mépris souverain. Raymond Aron (1905-1983), élève de l'École normale supé­rieure en même temps que Sartre et Merleau-Ponty, passe en Allemagne les années d'installation du nazisme.

Mais il est frappé davantage par les pensées de Husserl, de Heidegger ou de Weber, qu'il va contribuer à introduire en France et en parti­ culier auprès de Sartre, dont il décide le séjour à Berlin.

Il s'orientera cependant vers une œuvre historique et sociologique, avec son Essai sur l,es limites de l'objectivité historique et surtout ses Dix-Huit Leçons sur la société industriell,e (1962) et ses Trois Essais sur l'âge industriel (1966), écho de ses leçons en Sorbonne. La symétrie, peut-être plus que de simple coïncidence, avec les Trois Essais sur la sexualité de Freud souligne.... »