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Le bonheur est-il inaccessible à l'homme ?

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« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. Introduction Le bonheur est plénitude durable, satisfaisant la totalité de notre être.

Mais l'homme est un être fini soumis au devenir, il est un être divisé contre lui-même, étant à la fois nature et liberté, désir et raison. Y a-t-il alors contradiction entre l'essence du bonheur et l'essence de l'homme ? Si le désir de bonheur est universel et si un tel désir ne peut être satisfait, la condition humaine est gesticulation tragique. 1) Si le bonheur est plaisir et bien-être sensibles, il est inaccessible à l'homme : sa quête est vaine. a) C'est un bonheur voué aux aléas de la fortune : celui qui s'attache à ce qui ne dépend pas absolument de lui sera nécessairement frustré, car il n'est pas le centre du monde et est loin d'avoir plein pouvoir sur celui-ci. b) Cette quête indéfinie de plaisirs toujours nouveaux est sans trêve : celui qui poursuit avec excès toutes sortes de plaisirs artificiels, tel un «tonneau percé» n'aura jamais de complétude.

Certains plaisirs excessifs sont des douleurs et ils font renaître la douleur du manque qu'est le désir. Il est de bon ton de condamner le plaisir.

Platon, dans le « Gorgias », affirme ainsi qu'une vie réglée contente et satisfaite de ce que chaque jour lui apporte et préférable à une existence inassouvie et sans frein.

L'homme qui entend mener une vie de plaisir est comparable à un tonneau percé qu'il faudrait constamment remplir : à peine satisfait, le désir renaît et avec lui la souffrance.

Mais fixer son attention sur le plaisir, c'est, surtout, s'attarder sur les objets du monde sensible et renoncer au bonheur d'une vie contemplative qui seule peut nous mettre en contact avec l'éternité.

On retrouve cette idée chez Saint-Paul qui affirme que seul le renoncement aux appétits du corps et aux plaisirs suscités par la vie matérielle et sociale permet d'atteindre cette pureté intérieure qui rapproche la créature de Dieu.

Un tel ascétisme repose sur une opposition absolue entre le corps et l'âme, le charnel et le spirituel, et peut parfois aller jusqu'à la mortification du corps. Hegel, de son côté, considère que la jouissance oisive ne peut donner à l'homme la satisfaction complète et définitive, car elle reste purement subjective et n'a pas de « vérité », de réalité objective, révélée à tous.

Vouer sa vie au plaisir, c'est aussi renoncer à créer quelque chose de stable, de durable en dehors de soi, et ne pouvoir donc surmonter son angoisse de la mort. « Gorgias : Veux-tu savoir ce que sont le beau et le juste selon la nature ? Hé bien, je vais te le dire franchement ! Voici, si on veut vivre comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, et ne pas les réprimer.

Au contraire, il faut être capable de mettre son courage et son intelligence au service de si grandes passions et de les assouvir avec tout ce qu'elles peuvent désirer.

Seulement, tout le monde n'est pas capable, j'imagine, de vivre comme cela.

C'est pourquoi la masse des gens blâme les hommes qui vivent ainsi, gênée qu'elle est de devoir dissimuler sa propre incapacité à le faire. La masse déclare donc bien haut que le dérèglement est une vilaine chose.

C'est ainsi qu'elle réduit à l'état d'esclaves les hommes dotés d'une plus forte nature que celle des hommes de la masse ; et ces derniers, qui sont eux-mêmes incapables de se procurer les plaisirs qui les combleraient, font la louange de la tempérance et de la justice à cause du manque de courage de leur âme. Socrate : Mais, tout de même la vie dont tu parles, c'est une vie terrible ![...] En effet, regarde bien si ce que tu veux dire, quand tu parles de ces genres de vie, une vie d'ordre et une vie de dérèglement, ne ressemble pas à la situation suivante.

Suppose qu'il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, un grand nombre de tonneaux.

Les tonneaux de l'un sont sains, remplis de vin, de miel, de lait, et cet homme a encore bien d'autres tonneaux, remplis de toutes sortes de choses.

Chaque tonneau est donc plein de ces denrées liquides qui sont rares, difficiles à recueillir et qu'on obtient qu'au terme de maints travaux. »

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