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L'autre, mon prochain

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« VOCABULAIRE: AMI / AMITIÉ: Lien d'attachement et de sympathie entre deux ou plusieurs personnes, qui ne repose ni sur l'attrait sexuel ni sur la parenté. A.

Le dialogue permet l'accord des esprits Mais ramener toujours la relation avec autrui au conflit ou à la rivalité, c'est oublier qu'il est possible, dans l'amour, dans l'amitié ou simplement dans le dialogue, d'établir avec autrui une communication authentique. À travers les nombreux dialogues qu'il a composés, Platon montre notamment que l'entretien contradictoire est un bon moyen de parvenir à l'accord des consciences.

Pour pouvoir nous entendre les uns avec les autres et vivre en bonne intelligence au sein de la cité, rien de tel que le dialogue, nous suggère Platon.

Non pas un « dialogue de sourds », qui n'est que la juxtaposition de deux monologues (on n'écoute pas ce que dit l'autre, on ne répond pas à ses arguments), mais l'entretien dialectique, au cours duquel chacun expose à l'autre ses raisons et s'oblige à examiner les raisons de l'autre. 1.

L'importance de l'oralité Les dialogues (tous écrits) de Platon mettent en scène Socrate s'entretenant avec des figures dominantes de la vie politique et intellectuelle d'Athènes, à propos de la vertu (Ménon), de l'amour (Le Banquet) ou encore de la rhétorique (Gorgias).

La dimension orale du dialogue est inséparable de la philosophie platonicienne, et Socrate confesse lui-même qu'il est charmé par les discours, car eux seuls sont capables de l'instruire, alors que les champs et les arbres ne consentent rien à lui enseigner.

Le dialogue est la condition essentielle de l'aspect vivant de la pensée.

Pour cette raison, Platon fait allusion dans le Phèdre aux dangers que représente l'invention de l'écriture (mythe de Theuth), car les hommes, au lieu de faire confiance à leur mémoire, s'en remettront aux signes écrits, sacrifiant à la commodité l'aspect vivant de leur mémoire et de leur esprit. 2.

Mythe et dialectique L'aspect sacré de la mémoire est représenté par le mythe.

Si le mythe est un récit inventé, il cache cependant une part de rationalité.

Il est un mode de représentation, d'explication des réalités complexes, et notamment des origines.

Ainsi, la dialectique, c'est-à-dire la recherche des définitions ou de l'essence de chaque chose, est une démarche rationnelle, logique, dont le mythe, comme récit, est le complément dans la recherche de la vérité.

Le dialecticien ne doit pas avoir les yeux tournés vers les réalités sensibles qui l'entourent, mais vers les essences. B.

L'amitié L' amour du prochain, c'est-à-dire de l'autre considéré comme mon semblable, n'est-il pas la condition de toute paix sociale ? Il semble en effet que le souci du bien de l'autre soit à la source de toute fraternité humaine.

Celui qui est mû par l'amour-propre ne considère que ses seuls intérêts, et fait bien plus de cas de lui que de tout autre, observe Rousseau.

En revanche, celui qui aime sincèrement ses semblables prête attention à ceux qui l'entourent et s'efforce de ne pas leur nuire.

C'est ainsi qu'Aristote fait de l'amitié, sentiment de bienveillance active et réciproque, le lien social par excellence.

L'amitié, dit-il, est « ce qu'il y a de plus nécessaire pour vivre » ; nul bonheur n'est pensable si l'on est privé d'amis.

Encore faut-il insister sur le caractère désintéressé de la véritable amitié.

Si l'on aime l'autre pour les avantages qu'on peut tirer de sa fréquentation, c'est toujours soi-même qu'on aime à travers lui (ce qui nous ramène à l'amour-propre) ; les vrais amis au contraire « se souhaitent pareillement du bien les uns aux autres », sans hypocrisie ni arrière-pensée. C.

Le respect Mais quand l'amour repose sur l'attrait sexuel ou même sur la parenté (l'amour qu'on éprouve pour ses frères et soeurs, par exemple), il devient difficile de faire la part entre 1'« amour oblatif» (amour qui donne priorité à la satisfaction des besoins d'autrui) et l' «amour captatif » (amour qui vise à la capture, à la possession de l'autre). Par amour, je peux en toute bonne foi détruire la personnalité de quelqu'un, ou du moins le priver de toute autonomie (si je suis pathologiquement jaloux, par exemple).

Aussi Kant ne considère-t-il comme « sentiment moral » que le respect, en tant que ce dernier est « représentation d'une valeur qui porte préjudice à mon amour-propre ».

Le respect est, d'après Kant, le seul sentiment qui résulte de la détermination immédiate de la volonté par la loi morale.

Respecter l'autre, c'est m'interdire de l'employer comme un pur moyen au service de mes fins ; c'est m'incliner devant ce qui en lui est proprement humain, à savoir le fait qu'il soit capable, comme tout être raisonnable, de se soumettre librement à la législation morale qu'il a lui-même instituée.. »

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