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L'athéisme est-il pensable ?

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« Analyse du sujet · Eléments de définition * Athéisme = du grec a privatif et théos « dieu ».

La signification ambiguë du « a » qui est soit privatif, soit négatif, prête à plusieurs interprétations de l'athéisme * doctrine niant ou excluant l'existence de Dieu. Marx, Manuscrits de 1844 L'athéisme est aussi conçu comme une attitude pratique : conduite de celui qui se comporte comme si Dieu n'existait pas et se donne pour tâche l'homme à accomplir. Lagneau, Célèbres leçons et fragments * Penser = 1. Acte de saisir immédiatement l'intelligible, dans une intuition pure de tout élément sensible. 2. Acte de rassembler les éléments de la représentation.

Plus spécialement chez Kant : l'acte de ramener la synthèse du divers du sensible à l'unité de l'aperception intellectuelle. 3. La faculté de prendre du recul devant l'existant immédiat ou de s'élever à l'universel. (Hegel, Phénoménologie de l'esprit) · Angles d'analyse * On peut penser que l'homme est un animal naturellement religieux, un animal qui non seulement est porté à croire que « quelque chose » existe au-dessus de lui, quelque chose de plus puissant que lui dont il dépend, mais encore un animal qui désire la certitude de sa croyance.

Ce « quelque chose » au-delà du visible, au-delà du sensible, au-delà du monde, auquel il a tendance à croire, l'homme lui a donné un nom : Dieu.

Partout, dans toutes les civilisations, il y a un ou plusieurs dieux. * Dans cette perspective, il faut donc s'interroger sur la possibilité, à la fois de fait et de droit, de penser l'athéisme en tant que tel, c'est-à-dire comme négation de tout être divin, même dans sa possibilité. * Se demander si l'athéisme est pensable ou non c'est, au fond, s'interroger sur le sens même de son athéisme.

Elle est susceptible de nous intéresser tous, croyants, incroyants, agnostiques, librespenseurs.

Car l'athéisme n'est pas seulement une doctrine à discuter entre philosophes, il est aussi, me semble-t-il, une orientation dans l'existence, une décision sur ce qui importe dans la vie, une attitude qui, condamnée par les uns – l'accusation d'athéisme fut pendant des siècles une véritable excommunication --, revendiquée par les autres, est problématique. Problématique Comment penser l'athéisme, en tant qu'il apparaît comme la négation pure et simple de toute divinité, dans un contexte où la religion semble une attitude naturelle de l'homme en tant qu'il se rapporte à une transcendance ? Quel sens donner à l'athéisme ? Est-il pensable en lui-même et pour lui-même ou n'existe-t-il que dans sa négativité et dans sa relation à la religion elle-même ? C'est ainsi le statut de la conviction non religieuse, en tant qu'elle prétend être une connaissance, qui est comme tel mis à la question.

Se pose alors l'interrogation sur la « valeur » de l'athéisme : est-il une marque de force d'esprit ? Ou un aveuglement ? Une libération ? Ou une aliénation ? Est-ce qu'il conduit au nihilisme ? Plan I- L'athéisme n'est pas pensable en lui-même.

Il suppose l'existence même de ce qu'il nie · · · · L'athéisme ne peut pas se concevoir en dehors d'un rapport à la religion.

Il est une possibilité de l'homme qui est ou a été religieux, qui a formé dans son esprit une idée de Dieu, une idée de l'absolu, et qui a toujours cette idée. « Le premier homme affirmant Dieu doit pouvoir en même temps ne pas y croire.

Douter coexiste avec croire.

Le sentiment religieux habite probablement le même individu travaillé par l'incertitude ou hanté par le refus » (Michel Onfray, Traité d'athéologie).

Le refus athée, en tout état de cause, ne peut s'affirmer ou se réaliser qu'en rupture avec une disposition religieuse présente en l'homme. La croyance aux dieux ou en Dieu peut provenir de la crainte, de l'admiration des phénomènes naturels que nous ne sommes pas en mesure d'expliquer, du sentiment que tout est organisé, ou que tout est prévu d'avance.

Elle peut se nourrir de la hantise de la mort, et servir d'aliment à l'espérance en une autre vie.

Elle peut tenter de se justifier rationnellement, par exemple dans des traités consacrés aux « preuves de l'existence de Dieu ».

Elle est pensée par bien des philosophes, en tout cas, comme une donnée essentielle de l'existence humaine, elle a longtemps fait l'objet d'un consensus, l'athéisme faisant alors figure d'exception, d'écart, pour ne pas dire de folie. Ainsi c'est par rapport à la croyance en dieu que l'athéisme prend un sens.

Il existe « contre »,. »

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