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L'artiste est celui qui nous montre du doigt une parcelle du monde ?

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« Analyse du sujet : Artiste : en latin, le terme ars traduit le mot grec technê.

L'art est avant tout une aptitude à faire quelque chose.

Il peut tout aussi bien désigner la technique et le savoir-faire de l'artisan que, dans un sens esthétique, la création artistique.

L'artiste est donc celui dont le talent lui permet de créer.

Son œuvre s'affranchit de l'utile et n'a pas de finalité déterminée à l'avance.

L'artiste transmet sa particularité et son originalité à travers sa création. Montrer du doigt : désigner, attirer l'attention sur quelque chose, faire remarquer, c'est-à-dire amener à la conscience. Monde : ce terme définit l'ensemble de tout ce qui existe, à la fois ce qui nous entoure et dans lequel nous évoluons.

D'un point de vue phénoménologique, le monde désigne une structure de sens que l'homme vise comme horizon de son action et de ses projets avant d'être un objet de connaissance. Une parcelle : en utilisant le terme de « parcelle » pour qualifier le monde, ce sujet montre que l'intérêt de la question n'est pas de s'interroger sur le pouvoir de l'artiste a nous dévoiler le monde dans sa totalité.

Au contraire, la question invite à s'interroger sur la vision subjective de l'artiste, sur son individualité, sur sa faculté à mettre au jour un aspect de monde à travers une approche esthétique toujours personnelle et originale. Problématique : Il s'agit de mettre au jour la relation qui lie l'artiste au monde en s'interrogeant sur le sens de ses créations artistiques.

La question porte sur le statut de l'artiste et sur sa faculté à dévoiler une réalité particulière, une réalité parmi d'autres, sur son pouvoir de souligner, de mettre en valeur un aspect du monde.

Est-il celui dont le rôle est d'attirer notre attention sur une particularité du monde à travers les œuvres qu'il nous donne à voir ? L'usage est de considérer l'art comme un moyen qui stimule l'imagination et le rêve afin de s'évader du monde réel.

Selon cette idée, l'art, au lieu d'ouvrir un accès, un passage possible vers le monde, s'en éloignerait plutôt.

L'art serait une fuite de la réalité, un moyen de s'échapper.

Cependant, il n'est pas possible de réduire l'art véritable à une simple fuite et de restreindre l'artiste à remplir une simple fonction de prestidigitateur ou d'illusionniste.

Ne peut-on pas penser au contraire que, par sa manière d'aborder le monde d'une façon toujours renouvelée et toujours particulière, l'artiste agit comme un révélateur qui réveillerait notre conscience à certains aspects du monde? Ne nous permet-il pas, par son travail, sa réflexion et son inspiration, de découvrir une parcelle du monde qui sans lui resterait dissimulée ou même engloutie par la nécessité et les préoccupations premières de la vie ? Proposition de plan : 1-L'artiste est celui qui nous aide à nous évader du monde en nous transportant dans un monde imaginaire. Platon, La République : l'artiste est un illusionniste qui travestit la réalité et nous détourne du réel. La philosophie de l'art commence avec Platon par une condamnation.

Il faut renvoyer les poètes hors des murs de la Cité.

Socrate rejette les discours écrits pour privilégier la parole, et la peinture n'est tenue que pour une imitation dégradée et inférieure d'une réalité par ailleurs déjà imitée des Idées.

Par ailleurs, poésie, peinture et musique ne sont pas sensées exprimer la beauté.

Si l'art est condamnable, c'est qu'il est fondé sur la mimêsis, l'imitation.

Les choses sont, et elles sont ce qu'elles sont par l'Idée qu'elles incarnent, qu'elles matérialisent.

L'Idée est l'essence ou l'être vrai de chaque chose. L'artisan fabrique des ustensiles en vue d'une Idée, il imite le modèle idéal pour en faire une chose.

Pour tout produire de la sorte, il suffirait de promener un miroir tout autour de nous pour restituer l'image exacte des choses.

La "production" artistique se dit poiein : rendre présent.

Le tableau est un miroir, il ne produit pas les choses dans leur être mais dans leur apparence.

L'artisan quant à lui ne produit pas non plus l'être véritable qui est l'Idée, mais un analogon.

Il y a donc trois degrés à considérer : l'Idée, vraie, naturelle, unique, immuable, parfaite et identique à soi ; les choses ou les objets fabriqués par l'artisan, demiourgos qui incarne l'Idée en de multiples exemplaires ; la peinture des choses qui les reproduit dans leur apparence.

L'artiste est donc plus éloigné de la vérité que l'artisan.

L'art est une imitation du réel, non pas en ce qu'il est, mais en ce qu'il apparaît.

Il n'est capable de produire que des simulacres ou des idoles. Pascal : l'art détourne du réel parce qu'il est une simple copie la nature.

On remarque la copie faite par l'homme plus que l'original créé par Dieu.

Cela représente l'orgueil démiurgique (volonté d'organiser le chaos) des hommes : « Quelle vanité de la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance de choses dont on n'admire point les origines ». Nietzsche : l'art est une illusion : « Nous avons l'art pour ne pas périr de la vérité » le réel est trop dur à supporter sans l'art. Contrairement à Platon, Nietzsche pense que l'art est une illusion salutaire qui s'accomplit au profit de la vie.. »

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