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L'artiste a-t-il besoin d'un modèle ?

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« Définition des termes du sujet: MODÈLE: Le terme recouvre des réalités et des utilisations différentes selon les disciplines dans lesquelles il intervient.

Au sens courant, il est ce qu'on imite (modèle de comportement, de vêtement, etc.) ; au sens scientifique, il est plutôt ce qui imite, ou évoque.

Il désigne alors la représentation simplifiée, qui recourt fréquemment au symbolisme mathématique, des relations et des fonctions intervenant entre les éléments d'un ensemble ou d'un système.

De ce point de vue, on peut affirmer que l'élaboration de modèles est devenue une pratique présente dans toutes les disciplines scientifiques.

Au XXe siècle, la modélisation se déploie particulièrement dans les recherches relevant du structuralisme. Parce qu'il schématise, le modèle autorise une compréhension plus précise ou efficace.

Mais, dans la mesure où il laisse de côté les qualités propres des éléments constituant l'ensemble auquel il correspond, il ne peut être confondu avec la réalité. BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. L'oeuvre a-t-elle besoin d'un modèle dans la réalité ? L'artiste a-t-il besoin, pour commencer, de se référer à une autre oeuvre, à un autre artiste ? A-t-il besoin d'un modèle à suivre (pour son apprentissage, par exemple) ? Dire que le modèle est réel, c'est dire que l'art est figuratif.

Cependant, même dans le cas de l'art figuratif, on ne peut pas omettre le style de l'artiste, qui fait son originalité et qui n'est pas donné comme tel dans la nature.

A-t-on jamais vu, par exemple, des cyprès noueux comme Van Gogh les a peints ? On ne peut pas non plus dire que l'art se borne à imiter platement le donné.

Hegel : "Lorsque l'art ne va pas au-delà de la simple imitation, il est incapable de nous donner l'impression d'une réalité vivante ou d'une vie réelle : tout ce qu'il peut nous offrir, c'est une caricature de la vie".

Alain écrit que la différence entre l'artiste et l'artisan réside précisément en ce que, pour l'artisan, "l'idée précède et règle l'exécution", alors que pour l'artiste, "l'idée lui vient à mesure qu'il fait".

Et d'ajouter : "il serait même rigoureux de dire que l'idée lui vient ensuite, comme au spectateur, et qu'il est spectateur aussi de son oeuvre en train de naître," (Système des Beaux- Arts, Gallimard, coll.

Idées, pp.

38-39).

Il ajoute : "Ainsi la règle du beau n'apparaît que dans l'oeuvre et y reste prise, en sorte qu'elle ne peut servir jamais, d'aucune manière, à faire une autre oeuvre." C'est dire qu'il n'y pas de modèle en art (voir Kant également, dans la Critique de la faculté de juger, § 46).

Une oeuvre n'est qu'une réplique ne représentant pas parfaitement le modèle.

Néanmoins, elle est tout de même considérée comme oeuvre d'art.

Ce n'est donc pas grâce au modèle qu'elle a atteint cette qualité, ce qui permet de dire qu'un modèle n'est pas fondamental à la conception d'une oeuvre d'art et donc à l'artiste. Prenons l'exemple de Cézanne, dont on sait qu'il peint bien.

Lorsqu'il peint des pommes, il a face à lui des fruits qu'il pourra manger après les avoir peintes : il prend pour m des objets concrets.

Mais il a aussi en tête la pomme peint par Holbein le Jeune (celle qu'Eve présente à Adam, qui porte la trace de ses dents et de laquelle sort un petit ver) : C est issu d'une tradition qu'il revendique lui-même.

Son m est ici un maître ancien.

En outre, par sa peinture, il manifeste un certain rapport au monde et son travail est le reflet d'un certaine conception du réel tel qu'il se donne à la perception (cf.

Merleau-Ponty, L'oeil et l'esprit).

Son m est ici un mode de pensée.

L'a semble donc avoir b de m.

Est-ce à dire qu'il n'invente rien ? Et s'il n'invente rien (reproduit un objet, s'inspire de ses prédécesseurs, obéit à un système de pensée), peut-on encore parler d'artiste ? Dans le cas analysé plus haut, il s'agit bien d'un artiste qui est à la source d'un acte créateur fondamentalement original : il fait advenir au réel du nouveau.

Avait-il vraiment b de ces m ou alors avons-nous avancé une explication totalement réductionniste d'un phénomène qui nous échappe ? [ stratégie : on pourra soit embrasser ces trois acception de m (la difficulté étant d'articuler les 3 parties afin d'éviter le catalogue et de donner un certain dynamisme à la démarche) soit emprunter une des 3 voies ouvertes dans l'intro de manière à montrer la pénétration de sa réflexion(ce qui en soi est difficile)] 1.

L'a et l'Idéal : l'a prend-il pour m la Beauté, ou toute autre forme d'idéal esthétique, fût-ce la laideur (cf. le kitsch voire le trash)? a.

les 3 lits de Platon (Rép, 596 e sq) Il y a 3 sortes de lits : celui que le menuisier fabrique, celui que l'artiste peint et celui qui existe vraiment.

Le menuisier ne construit que des lits particuliers en se référant néanmoins à l'idée que chacun peut avoir du lit.

Or, de même qu'il y a une multitude de cercles particuliers et une seule définition correcte du cercle, il y a une multitude de lits et une seule idée de lit, demeurant tjrs une et identique : la forme du lit qui fait qu'un agencement matériel donné est un lit et non une chaise.

Pour P, l'artiste ne fait qu'imiter le lit conçu par le menuisier, mais si ce dernier agit en fonction de l'idée de lit, nous pouvons concéder-contre P- que l'a peut se référer à cette idée quand il crée. b.

la Beauté absolue peut-elle être un m ? Le Beau peut au moins être défini par un rapport harmonieux entre les choses, lequel rapport peut être pris pour m par l'a .

Que l'on songe au Panthéon : il ne s'agit que d'une sphère comprise dans un carré .

[On poursuivra ici en s'appuyant sur l'esthétique platonicienne] c.

l'exemple de l'art non figuratif.

Cette conception de l'art paraît bien fumeuse.

Néanmoins la modernité offre un. »

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