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L'art roman

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L'expression "art roman" est apparue en France au début du XIXe siècle pour désigner l'art européen des XIe et XIIe siècles. Par cette appellation, l'art roman s'inscrit dans la tradition romaine, lui conférant ainsi son caractère latin, par opposition au terme "gothique" qui est rattaché à la langue germanique. En réalité, l'art roman a des origines complexes: c'est une combinaison d'éléments empruntés aux diverses traditions, romaines, barbares et byzantines et à partir desquels sont élaborés des techniques et des motifs nouveaux, créant ainsi un style original. De plus, l'art roman s'inscrit dans le prolongement des courants artistiques carolingiens (en France et en Allemagne) et othoniens (dans l'empire germanique), qui se sont développés entre le IXe et le Xe siècle. Mais contrairement aux précédents courants artistiques, l'art roman gagne désormais toute l'Europe, de la Scandinavie à l'Italie et de l'Ouest de la France jusqu'aux territoires germaniques. L'apparition de nouveaux ordres qui adoptent la règle de saint Benoît, tels que Cluny et Cîteaux, contribue de façon décisive au regain de la foi. La montée du monachisme favorise la fondation de monastères et un développement prodigieux de l'architecture sacrée. Des chapelles sont construites dans toute l'Europe. L'abbaye de Cluny, établie en Bourgogne au début du Xe siècle et plusieurs fois reconstruite, représente un jalon de l'architecture romane de l'Est de la France et des régions limitrophes. A partir du XIe siècle, avec la diffusion du culte des reliques, les églises de pèlerinage naissent par centaines: elles constituent bientôt entre elles un réseau intense de routes parcourues chaque année par des milliers de pèlerins.

« L'art roman L'expression "art roman" est apparue en France au début du XIXe siècle pour désigner l'art européen des XIe et XIIe siècles.

Par cette appellation, l'art roman s'inscrit dans la tradition romaine, lui conférant ainsi son caractère latin, par opposition au terme "gothique" qui est rattaché à la langue germanique.

En réalité, l'art roman a des origines complexes: c'est une combinaison d'éléments empruntés aux diverses traditions, romaines, barbares et byzantines et à partir desquels sont élaborés des techniques et des motifs nouveaux, créant ainsi un style original.

De plus, l'art roman s'inscrit dans le prolongement des courants artistiques carolingiens (en France et en Allemagne) et othoniens (dans l'empire germanique), qui se sont développés entre le IXe et le Xe siècle.

Mais contrairement aux précédents courants artistiques, l'art roman gagne désormais toute l'Europe, de la Scandinavie à l'Italie et de l'Ouest de la France jusqu'aux territoires germaniques.

L'apparition de nouveaux ordres qui adoptent la règle de saint Benoît, tels que Cluny et Cîteaux, contribue de façon décisive au regain de la foi.

La montée du monachisme favorise la fondation de monastères et un développement prodigieux de l'architecture sacrée.

Des chapelles sont construites dans toute l'Europe.

L'abbaye de Cluny, établie en Bourgogne au début du Xe siècle et plusieurs fois reconstruite, représente un jalon de l'architecture romane de l'Est de la France et des régions limitrophes.

A partir du XIe siècle, avec la diffusion du culte des reliques, les églises de pèlerinage naissent par centaines: elles constituent bientôt entre elles un réseau intense de routes parcourues chaque année par des milliers de pèlerins.

Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, les basiliques paléochrétiennes à Rome, le sanctuaire de Saint-Michel dans les Pouilles et l'église Saint-Sernin à Toulouse sont les centres les plus fréquentés.

La durée de l'art roman varie sensiblement d'un pays à l'autre: en France, il s'éteint vers le milieu du XIIe siècle, en Angleterre et en Allemagne, il dure jusqu'au siècle suivant, tandis qu'en Espagne et en Italie, il se prolonge jusqu'à la fin du XIIIe siècle, et même au-delà.

L'architecture romane est connue presque exclusivement pour ses édifices religieux.

Dérivant de la transformation de la basilique chrétienne et de remaniements postérieurs à l'époque carolingienne, puis othonienne, l'église romane se distingue essentiellement des précédentes par l'utilisation de la voûte en pierre, qui remplace progressivement le chevron en bois, la présence de piliers au lieu de colonnes, l'enchaînement rythmique des parois intérieures et la décoration sculptée.

En outre, la basilique romane est un organisme complexe dont l'agencement en différentes parties correspond à des fonctions différentes: la crypte, où l'on conserve les reliques des saints, le choeur, au centre des activités liturgiques, ainsi que la nef et ses collatéraux, où prennent place les fidèles.

Le choeur est la partie la plus importante et la plus élaborée de l'édifice; dans bien des cas il est surélevé, et se prolonge par une ou plusieurs absides.

Dans les églises de pèlerinage, le choeur est particulièrement développé, puisqu'il peut comprendre un déambulatoire, destiné au défilement des pèlerins, et des absidioles dans lesquelles sont conservées les reliques.

Le volume des nefs est scandé par des points d'appui, en général des piliers simples ou fasciculés; des piliers fasciculés partent les arcs doubleaux, les arcs formerets, et les tiercerons de la voûte.

Parmi les structures caractéristiques des églises romanes, il faut citer les clochers: en Italie, ils sont presque toujours construits à côté de l'église, tandis qu'en France et en Allemagne, ils sont la plupart du temps incorporés au bâtiment.

Un autre élément distinctif de l'architecture romane primitive est la décoration extérieure à base d'arceaux et de pilastres (bandes lombardes): cette décoration, provenant probablement des arceaux aveugles des églises du VIe siècle de Ravenne, est diffusée par les maîtres de Cômes dans toute l'Europe méditerranéenne, en Bourgogne et dans le Sud de l'Allemagne, à partir de la fin du Xe siècle.

En Italie du Nord, l'un des exemples les plus illustres de décoration "lombarde" figure dans l'abside de Sant'Ambrogio à Milan.

Les plans des églises romanes peuvent être très variés: on distingue d'une part les édifices à plan central, les plus rares, et d'autre part, les édifices à plan longitudinal.

Ces derniers peuvent être pourvus ou non d'un transept, et être composés, soit d'une nef unique, soit de trois ou cinq vaisseaux (nef et collatéraux).

Dans les églises à plan en croix latine, les plus fréquentes dans l'art roman, une coupole ou une tourlanterne est généralement prévue à la croisée du transept et de la nef.

Si dans l'architecture romane on peut distinguer des éléments communs, malgré les variantes adoptées localement, il est plus difficile de parler d'un style bien défini en sculpture.

Celle-ci se détache de l'abstraction géométrique des formes de l'art barbare et du hiératisme sévère du style byzantin, pour une représentation plus naturaliste de l'homme et du monde.

Le monde d'ici-bas redevient partie intégrante de la représentation, comme l'illustrent clairement les Travaux des Mois et les scènes profanes.

Les sujets de la sculpture romane présentent en fait une synthèse de la conception théologique et de la culture encyclopédique du Moyen Age.

Née en rapport étroit avec l'architecture, la sculpture romane répond à un double objectif: animer les murs des églises, et éduquer les fidèles en leur racontant l'Histoire Sainte par le biais des images.

A partir du début du XIIe siècle, la décoration sculptée, limitée dans un premier temps à l'intérieur de l'édifice et à certains éléments architecturaux, notamment les chapiteaux, se répand désormais à l'extérieur.

La sculpture romane monumentale se développe en France, en Bourgogne et en Aquitaine: les plus importants témoignages se trouvent à Moissac, Autun, Cluny, Vézelay.

En Italie, le berceau de la sculpture romane est l'Emilie (cathédrale de Modène) et les principaux maîtres de cette époque sont Wiligelmo et Niccolò, opérant tous deux dans la région de la plaine du Pô: le premier à Modène, le deuxième entre l'Émilie, la Vénétie (San Zeno) et le Piémont (Sacra de San Michele).

Des manifestations tout aussi significatives sont également présentes dans les Pouilles et en Sicile, où les influences de l'Italie du Nord et du Centre s'harmonisent admirablement avec les influences normandes, arabes et byzantines.

En Espagne, les premiers exemples de la sculpture romane se trouvent dans l'ensemble de San Isidoro à León, en Catalogne et en Aragon.

L'art roman parvient en Angleterre par la Normandie et la Bretagne, et s'affirme dans des édifices grandioses tels que les cathédrales de Durham, de Winchester et d'Ely.

Bien que beaucoup moins riche que la sculpture française et italienne, la sculpture anglaise comprend des oeuvres importantes, comme les deux reliefs de Chichester (vers 1125) et les épisodes bibliques de Lincoln (1145).

Dans les pays germaniques, l'art roman reste d'une part lié à la grande tradition othonienne et assimile d'autre part de nombreux motifs de l'architecture et de la sculpture lombardes.

Plusieurs églises sont des remaniements en style lombard de précédents édifices othoniens, comme la cathédrale de Spire ou l'abbaye de Maria Laach.

La sculpture conserve elle aussi, à l'exception du vaste courant d'inspiration lombarde (à Ratisbonne, Saint-Michel d'Hildesheim, et ailleurs) une expression d'emprunte othonienne.

La peinture a la même fonction illustrative que la sculpture.

Les régions où la peinture romane atteint les résultats les plus aboutis sont la France et la Catalogne.

L'Italie du Nord conserve de nombreux cycles de fresques romanes en Lombardie et dans le Haut-Adige (San Vincenzo di Galliano, San Pietro al Monte di Civate, San Michele di Oleggio, San Jacopo a Grissiano, Malles).

En Italie centrale, un échantillon de très grande qualité est offert par les fresques de la crypte d'Anagni (Latium).

En France, la peinture romane comprend toute une série de fresque des XIe et XIIe siècles, parmi lesquelles il faut toutefois distinguer: le cycle de Saint-Savin-sur-Gartempe, ainsi que celui du baptistère de Poitiers (vers 1080-90) s'inscrivent encore dans la tradition des siècles précédents tandis que l'on peut définir les fresques de Berzé-la-Ville (début du XIIe siècle) et celles de la crypte de Tavant sont plus proprement romanes.

On relève de fortes influences françaises dans la peinture anglaise du XIIe siècle, mais les rapports de cette dernière avec l'art de la miniature de cette époque sont tout aussi importants: l'art de l'enluminure aboutit avec la Bible de Winchester à une admirable fusion entre exigences ornementales et vigueur expressive.

En Espagne, la peinture murale et la peinture sur bois de Catalogne jouissent d'une grande renommée (Santa Maria de Tahull, Panteon de los Reyes).

L'Allemagne ne conserve que très peu de cycles de fresques, parmi lesquels il faut signaler celui de Schwarzheindorf et celui de facture plus byzantine, de Prufening.

La miniature et les arts appliqués - orfèvrerie, ivoires, bronzes, émaux - occupent une place très importante dans l'art roman, non seulement pour l'extrême qualité de l'exécution, mais aussi parce que la facilité de transport de ces objets favorise la circulation de thèmes et de courants stylistiques en fournissant d'importants modèles de référence à la peinture et à la sculpture ornementale.. »

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