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l'art fait il réfléchir ou fait il rêver ?

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : La contemplation prolongée d'une oeuvre d'art peut être génératrice de méditations de même qu'une lecture assidue de romans est parfois la source d'une évasion onirique.

Ainsi après avoir recherché dans des expériences artistiques ce que le sujet interrogeait, nous nous trouvons face à une difficulté.

En effet l'art semble à la fois source de réflexion et source de rêve.

Ce qui nous amène à considérer le « ou » comme étant inclusif.

La réponse à cette question exigera que l'on affronte cette dualité dans l'art.

Il y a dualité voire contradiction dans le rapprochement de ces deux activités antagonistes.

Réfléchir signifie en effet penser, raisonner ou encore méditer.

L'homme dans ce cas fait l'usage de sa raison et envisage les oeuvres d'art comme étant une matière à sa réflexion.

Le verbe réfléchir suppose que l'on prenne en compte un mouvement réflexif.

L'art pourra alors être compris comme étant un médiateur entre nous et le réel.

Il nous permet de prendre de la distance avec ce qui nous entoure immédiatement et de le regarder différemment.

C'est pourquoi une représentation théâtrale peut par exemple nous éclairer sur nos sentiments, nos émotions.

L'art permet donc en quelque sorte d'objectiver, dans le sens d'extérioriser, ce qui est essentiellement subjectif et donc trop proche de nous.

D'autre part l'art en tant qu'il est la manifestation des pensées de l'artiste peut nous offrir une interprétation, un point de vue différent ou proche du notre.

En ce sens l'art ne nous enferme pas mais au contraire nous ouvre à la fois à la réalité et à autrui.

Au contraire le rêve en tant qu'il est oeuvre de l'imagination et proche de l'évasion ou de la divagation, a tendance à enfermer l'individu dans un monde étranger à la réalité et qui ne laisse pas de place à autrui.

Or l'art semble bien produire ce genre d'effets.

N'est-ce pas ce qui arrive à Don Quichotte, personnage de Cervantès, qui a force d'avoir lu des romans de chevalerie s'est perdu dans un monde imaginaire et s'est coupé par là même de la réalité ? Le sujet nous interroge donc sur la définition à donner de l'art et de sa finalité, sur la nature de la relation non seulement entre l'imagination et la raison mais aussi entre l'art et la réalité. Première partie : L'art créateur d'illusion et de divertissement. 1.1 L'artiste produit une oeuvre qui est éloignée de trois degrés de la réalité.

Il est donc générateur d'illusion qui loin de permettre au spectateur d'avoir un regard juste sur la réalité le fourvoie dans l'apparence, dans l'imaginaire. « Tu appelles donc imitateur l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés [...] - L'imitation est donc loin du vrai, et si elle façonne tous les objets, c'est, semble-t-il, parce qu'elle ne touche qu'à une petite partie de chacun, laquelle n'est d'ailleurs qu'une ombre.

Le peintre, dirons-nous par exemple, nous représentera un cordonnier, un charpentier ou tout autre artisan sans avoir aucune connaissance de leur métier ; et cependant s'il est bon peintre, ayant représenté un charpentier et le montrant de loin, il trompera les enfants et les hommes privés de raison, parce qu'il aura donné à sa peinture l'apparence d'un charpentier véritable.

» PLATON, République, X. 1.2 L'homme se trouve dévié par l'art de sa fonction première. « Imagination – C'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté [...] superbe puissance, ennemie de la raison [...] L'homme est visiblement fait pour penser ; c'est toute sa dignité et tout son mérite, et tout son devoir est de penser comme il faut.

Or l'ordre de la penser est de commencer par soi, et par son auteur et sa fin. Or à quoi pense le monde ? Jamais à cela ; mais à danser, à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague, etc., à se battre, à se faire roi, sans penser à ce que c'est qu'être roi, et qu'être homme.

» PASCAL, Pensées. Transition : Réduire l'art à l'illusion et au divertissement ne prend pas en compte le fait qu'il est aussi vecteur de sens et de réflexion. Deuxième partie : L'art est source de réflexion et expression de la pensée humaine. 2.1 L'art ne nous fait pas quitter le réel mais nous permet au contraire de répondre à certaines interrogations sur lui. Il nous permet une réflexion sur nos sentiments et une libération de nos émotions. « La tragédie est l'imitation d'une action de caractère élevé et complète, d'une certaine étendue, dans un langage relevé suivant les diverses parties, imitation qui est faite par des personnages en action et non au moyen d'un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la purgation, propre à pareilles émotions.» ARISTOTE, Poétique, VI. 2.2 L'art est porteur de signification et expression de l'esprit. « Dans l'art, à ses degrés supérieurs, le contenu interne de l'esprit doit obtenir la forme qui lui convient ; ce contenu est intérieur à l'esprit humain, tel qu'il existe, et possède ainsi, comme tout ce qui est intérieur à l'homme, sa forme. »

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