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L'art fait-il réfléchir, ou fait-il rêver ?

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« VOCABULAIRE: RÊVE Succession d'images qui se déroulent dans la conscience pendant le sommeil et que le sujet endormi vit comme des événements réels.

Pour les anciens, le rêve est un signe qui vient de l'Au-delà.

Pour les scientistes du XIX' siècle, c'est la mécanique nerveuse, libérée du contrôle de la conscience vigilante, qui explique cette succession d'images peu cohérentes.

Ni l'explication magique, ni l'application physiologique ne découvrent au rêve un sens humain.

Le sens du rêve est situé en quelque sorte soit au-dessus, soit au-dessous de l'homme : les dieux parlent en mes songes ou bien c'est mon corps qui rêve, mais ce n'est pas moi qui rêve.

Mes rêves, si l'on peut dire ne me concernent pas.

Freud, le premier, donne au rêve un sens humain : Le rêve est la satisfaction d'un désir.

La censure (voir ce mot) qui, à l'état de veille, refoule les désirs scabreux, interdits, se trouve pendant le rêve non pas supprimée mais affaiblie.

Les désirs interdits se satisfont dans le rêve, mais d'une façon encore détournée, voilée, symbolique.

Le rêve nécessite donc une interprétation et son incohérence n'est qu'apparente.

Sous les images manifestes, patentes, du rêve, le psychanalyste doit découvrir des significations cachées. Art: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. POUR DÉMARRER Voici un sujet qui nous interroge sur l'essence et la finalité de l'art.

L'activité produisant des choses belles, ou la simple contemplation de ces dernières nous suggèrent-elles de concentrer notre pensée sur un objet précis ou bien, au contraire, nous conduisent-elles à nous évader de la réalité, laissant à la pensée un libre cours spontané ? CONSEILS PRATIQUES Ce sujet, en apparence simple, se traite sur plusieurs plans différents qui s'enchevêtrent.

D'une part, il oppose deux vues sur l'art, selon qu'il s'agit de la production des oeuvres d'art ou de leur contemplation.

Mais il soulève aussi la question de la relation de l'art avec la nature humaine, à travers les pouvoirs de séduction et de suggestion qu'il contient.

Un plan progressif, examinant successivement la réflexion et le rêve sous ces différents angles, semble ici recommandé. BIBLIOGRAPHIE HEGEL, Esthétique, Textes choisis, PUF. KANT, Critique de la faculté de juger, Vrin. Réfléchir et rêver seraient-ils deux fonctions complètement différentes ou opposées de l'art ? L'art ne peut-il faire réfléchir et rêver ? Cette disjonction repose-t-elle sur une distinction radicale entre un ordre unique rationnel et entièrement maîtrisé et un ordre irrationnel, dominé par les associations d'idées analogiques et métaphoriques ? Cette distinction est-elle pertinente ? Quel rapport a-t-elle avec celle, hautement contestable, établie entre "fond" et "forme" ? Comment distinguer à coup sûr le rêve de la réflexion ? Comme disait Bachelard, "le rêve a ses avenues" ; même si la rêverie est une pensée dont l'ordre nous échappe, elle ne peut pas aller n'importe où.

De même, la réflexion à laquelle peut pousser une oeuvre d'art n'est jamais unique, et est fonction à la fois de l'oeuvre et de l'interprétation.

Finalement, laisser le choix uniquement entre rêve et réflexion, n'est-ce pas réduire le rapport à l'oeuvre ? À quelque chose de plus banal et de plus rassurant ? La réflexion que pourrait engendrer l'art est-elle une réflexion sur l'oeuvre même ? L'art ne peut-il pas faire réfléchir sur autre chose que lui-même ? Ce rapport critique à l'oeuvre est-il le seul pertinent ? De même, rêvons-nous sur l'art ou à partir de l'art ? Introduction La destination de l'art est décidément difficile à cerner, et, parmi les thèses qui circulent à son sujet dans l'opinion, il est fréquent de rencontrer des affirmations concernant sa capacité à nous émouvoir, ou à nous faire réfléchir, ou encore nous procurer des moyens d'échapper aux dures lois du réel.

Mais l'art fait-il véritablement réfléchir ou rêver ? Le mode d'existence des oeuvres fournit-il des éléments favorables à l'élaboration d'une réflexion ou d'une rêverie ? 1 — Caractère non conceptuel de l'oeuvre d'art • Qu'est-ce que réfléchir ? Quels éléments sont nécessaires à la réflexion ? Sur quoi peut-on réfléchir ? • Pour qu'une réflexion s'élabore, elle a besoin de concepts — faute de quoi elle reste floue et vaine. • Or, Kant et Hegel s'accordent pour souligner que l'oeuvre d'art n'est pas de nature conceptuelle : elle ne peut être confondue avec un apport de connaissance, et la façon dont elle nous présente les choses reste ancrée dans leur singularité, alors même que le concept vise par définition l'universalité. • L'objet d'une authentique réflexion ne peut d'autre part être fourni par l'art pour la simple raison que ce dernier. »

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