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L'art et l'esprit ?

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« Esprit Du latin spiritus, « souffle ».

Désigne, au sens large, par opposition au corps matériel, le principe immatériel de la pensée. Chez Pascal, l'esprit, qui permet la connaissance rationnelle, s'oppose au coeur, par lequel l'homme s'ouvre à la charité et à la foi. Chez Hegel, l'esprit est le processus qui consiste à se reprendre soi-même dans l'altérité.

Il désigne ainsi le mouvement même de la conscience. 1.

La médiation du langage En effet, la médiation du langage permet, dans l'oeuvre d'art, l'accord du sensible et du spirituel (Hegel).

L'oeuvre d'art laisse entrevoir l'esprit qui s'y manifeste : les statues grecques reflètent la découverte de la raison (du logos). 2.

Art et expression Contrairement à la science, l'oeuvre d'art ne vise pas à la transparence.

Elle suppose, pour exister, une certaine confusion, une richesse des symboles.

En ce sens, elle a une fonction intermédiaire, avec laquelle l'art moderne a tenté de rompre. 3.

L'art et l'absolu Le cubisme ou l'art abstrait découvrent la possibilité de créer une nouvelle réalité, qui n'est pas une imitation de l'espace en trois dimensions, mais la production d'un nouvel espace.

Alors que l'impressionnisme avait tenté de recréer le mouvement et l'aspect fugitif de l'instant, le cubisme (Apollinaire, Les Peintres cubistes) construit un cadre indépendant, qui semble affranchi de l'espace et du temps.

De même, le peintre abstrait inscrit directement sur la toile la réalité conçue par l'esprit.

L'art abstrait peut ainsi être considéré comme le véritable art concret, car il est une création et une élaboration, et non une idéalisation de la réalité extérieure au tableau. « Le but de l'art, son besoin originel, c'est de produire aux regards une représentation, une conception née de l'esprit, de la manifester comme son oeuvre propre; de même que, dans le langage, l'homme communique ses pensées et les fait comprendre à ses semblables.

Seulement, dans le langage, le moyen de communication est un simple signe, à ce titre, quelque chose de purement extérieur à l'idée et d'arbitraire. L'art, au contraire, ne doit pas simplement se servir de signes, mais donner aux idées une existence sensible qui leur corresponde.

Ainsi, d'abord, l'oeuvre d'art, offerte aux sens, doit renfermer en soi un contenu.

De plus.

il faut qu'elle le représente de telle sorte que l'on reconnaisse que celui-ci, aussi bien que sa forme visible, n'est pas seulement un objet réel de la nature, mais un produit de la représentation et de l'activité artistiques de l'esprit. L'intérêt fondamental de l'art consiste en ce que ce sont les conceptions subjectives et originelles, les pensées universelles de l'esprit humain, qui sont offertes à nos regards.» Situation. Hegel (Stuttgart, 1770 - Berlin, 1831) a prononcé à plusieurs reprises des leçons sur l'art, après avoir obtenu la chaire de philosophie à Berlin (1818). Peu de temps après sa mort, ses disciples les plus fidèles publient le texte de ces cours, prononcés sur plusieurs semestres, à partir des notes du philosophe et de ses élèves, dans l'édition allemande de ses oeuvres, en 1835, rééditée en 1842.

Très vite, l'oeuvre esthétique est traduite en français (éd.

Bénard IM-1851), puis à nouveau en 1945 par S.

Jankélévitch. La réflexion sur l'art ne se détache pas, chez Hegel, d'une vision d'ensemble du système philosophique.

Aussi bien lorsqu'il suit la voie sensible allant de l'architecture à la sculpture, de celle-ci à la peinture, puis à la musique, en passant ainsi du plus matériel au plus spirituel , que lorsqu'il fait de l'art une étape de la manifestation de l'esprit, conduisant à la religion, puis à la philosophie dans un mouvement à chaque fois plus réussi vers la transcendance ou, encore, lorsqu'il établit les moments progressifs de l'art, comme art symbolique (architecture), art classique (sculpture), art romantique (peinture). C'est dans cette perspective globale qu'il faut placer ce texte qui expose le but de l'art, à la fois dans sa ressemblance et dans sa différence d'avec le langage, au moment où Hegel montre que l'architecture est un art symbolique. Le texte présenté est extrait de « Esthétique » (1835), traduction de S.

Jankélévitch, Paris, Aubier, 1945, repris par Flammarion, coll.

« Champs », 1979, tome I, p.

3 1. Remarques pédagogiques. Ce texte n'est pas difficile à comprendre.

Il faut bien expliciter ce qui rapproche et ce qui différencie l'art du. »

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