Aide en Philo

L'art est-il utile ?

Extrait du document

« Termes du sujet: UTILE / UTILITÉ (adj.) 1.

— (Sens objectif) Tout ce qui peut servir valablement de moyen en vue d'une fin quelconque.

2.

— (Sens subjectif) Tout ce qui est apte à satisfaire un besoin, ou à contribuer à un résultat désirable.

3.

— (Sens vulg.) Tout ce qui peut servir au développement écon.

d'une société, au progrès, à la vie.

4. — Utilitaire : a) Qui concerne l'utile ; par ext., qui concerne ou considère seulement la vie pratique.

b) Qui concerne l'utilitarisme.

5.

— Utilitarisme.

: a) Sens propre, doctrine de BENTHAM et de son école, qui prend pour principe moral, socio.

et pol.

l'utile au sens 1.

b) Par ext., toute doctrine qui accorde à l'utile une valeur de principe, en part. en morale.

6.

— Utilité : a) Caractère de ce qui est utile.

b) (Écon.) Importance que le sujet attribue à un bien disponible en quantité limitée ; cette utilité est supposée diminuer à proportion de l'augmentation des unités du bien qui sont consommées ; par définition, on appelle utilité marginale l'utilité de la dernière unité de bien disponible ; si le bien satisfait plusieurs besoins, cette utilité est égale à l'utilité de l'unité de bien affectée à la satisfaction du besoin le moins intense.

Rem.

: le néomarginalisme reconnaît que le sujet, s'il peut apprécier les différences d'utilité, ne peut, de façon homogène, les exprimer par une quantité ; d'où le remplacement de la notion par celle de préférence, qui suppose simplement la possibilité d'un ordre. Art: 1) Au sens ancien, tout savoir-faire humain, toute pratique produisant un résultat non naturel (artificiel).

2) Au sens esthétique moderne, production ou création d'oeuvres destinées à plaire (beaux-arts), c'est-à-dire à susciter par leur aspect, une appréciation esthétique positive. Oeuvre d'art : ensemble organisé de signes et de matériaux manifestant un idéal de beauté. UNE ANECDOTE POUR COMMENCER (Art & Utilité): Platon raconte que Socrate, avant son exécution jouait de la flûte.

Un disciple étonné lui demande: "Socrate, pourquoi, joues-tu de la flûte avant de mourir ?" A cela, le condamné à mort lui répondit: "Je joue de la flûte avant de mourir pour jouer de la flûte avant de mourir." Quels seraient les critères valables pour juger de l'utilité ou non de l'oeuvre d'art ? L'art ne doit-il être jugé que pour son utilité ? Le peut-il ? Doit-il avoir une utilité, ou doit-il justement ne pas en avoir pour être art ? Ne pourrait-on pas montrer que l'utilité de l'art, ce serait paradoxalement de ne pas en avoir et le soustraire ainsi à cette catégorie qui détermine tant de choses de notre existence, entravant souvent la liberté, pour pouvoir considérer l'art comme un plaisir purement esthétique, sans temps et sans loi ? Qu'entend-on par utilité : s'interroge- t-on sur l'art comme moyen, ou comme engagement (Sartre, Qu'est-ce que la littérature) ? L'art peut-il seulement être pris comme support de connaissance, de culture, de socialisation (Bourdieu, La Distinction) ? Selon Kant (Critique de la faculté de juger), l'oeuvre d'art exprime une finalité sans fin.

L'utilité de l'art n'est-elle pas de proposer un univers qui ne corresponde pas à la réalité et qui permette un libre jeu des facultés ? Introduction L'oeuvre d'art est le résultat sensible d'une création humaine libre et qui manifeste son originalité et sa grandeur par un style, c'est-à-dire une manière d'être unique.

Surtout, l'oeuvre d'art est une production gratuite, c'est-à-dire qu'elle n'a pas de fonction d'usage. L'oeuvre d'art, en tant qu'elle est un travail sur une matière est donc proche de l'objet technique de l'artisan ; cependant elle s'en distingue radicalement par son caractère d'inutilité matérielle: elle ne satisfait, et ne cherche à satisfaire aucun besoin.

L'oeuvre d'art est-elle alors superflue? C'est oublier que nous sommes des hommes et non des animaux : l'instinct est en nous dominé par la raison qui elle aussi doit être satisfaite, et la sensibilité est la conciliation de notre nature purement sensible avec ce qui en nous est purement rationnel. Ainsi, l'artiste ne crée pas pour lui seul : implicitement il destine son oeuvre à un public, à l'ensemble des autres hommes.

C'est donc que l'oeuvre peut nous apporter quelque chose, mais qui n'est pas de l'ordre de la satisfaction matérielle.

Ce que l'oeuvre d'art nous offre, c'est une satisfaction intellectuelle, mais qui a lieu par le biais des sens. c'est un besoin de l'esprit que l'oeuvre d'art satisferait alors. I- L'oeuvre d'art comme production libre et gratuite *Les termes d'oeuvre et d'art impliquent l'idée d'un travail, d'un savoir faire.

L'artiste, tout comme l'artisan, est détenteur d'une technique qu'il a dû apprendre et qu'il maîtrisera de mieux en mieux au fil du temps.

Contrairement à ce que certains affirment l'artiste ne fait pas n'importe quoi, au contraire il suit un certain nombre de règles.

Mais alors que dans le cas de la technique celui qui produit est conscient des règles et des moyens qu'il doit mettre en place, dans le cas de l'art ces règles et ces moyens sont inconscients.

On peut donc dire qu'alors que l'artisan produit grâce à une méthode, alors que l'artiste laisse libre cours à sa fantaisie créatrice.

C'est pour cette raison d'ailleurs que la notion de progrès est étrangère au domaine de l'art. *Et si l'art n'a pas besoin de suivre des règles déterminées et réfléchies, c'est parce qu'en aucune manière l'art ne vise la rentabilité au l'efficacité.

Ainsi Kant oppose-t-il l'art, activité gratuite, à l'artisanat, activité "mercenaire" :. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles