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L'ART EST-IL AU SERVICE DU BEAU ?

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« Corrigé envoyé par: Laure Lauriston Classe: TS3 Année: 2002-2003 Corrigé demandé en échange: Quelle conception de l'homme l'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause ? L'ART EST-IL AU SERVICE DU BEAU ? Longtemps, le même homme s'est proclamé artisan, artiste, technicien, parfois même ingénieur ou entrepreneur. Longtemps, les qualités techniques de production, la nature des matériaux ont été les critères premiers de la valeur esthétique d'un objet.

Un temple, une cathédrale, un château rassemblaient l'ensemble des savoir-faire technologiques d'une époque.

C'est dire que la séparation que nous établissons aujourd'hui entre technique, artisanat, industrie, beaux-arts est un fait récent.

Est-ce un fait définitivement acquis ? LA CONCEPTION ANTIQUE: L'ART COMME SIMPLE TECHNIQUE Longtemps, l'art et le beau ont formé deux sphères distinctes, ne se recoupant que sur une frange étroite.

L'art, pendant des millénaires, c'est essentiellement la technique, c'est-à-dire l'ensemble des moyens artificiels utilisés par l'homme pour produire des objets.

Dans cette perspective, le métier de peintre ou de sculpteur est un métier parmi d'autres : produire du beau n'est pas essentiellement différent que fabriquer des chaises, ou faire du pain.

Si, pour l'homme antique, l'art se réduit à une technique, c'est qu'il ne pense pas que le beau dépende essentiellement des goûts des individus : le beau est dans le monde.

Monde se dit Cosmos : le Cosmos, c'est l'ordre, l'harmonie.

C'est ainsi qu'aujourd'hui, dans notre vocabulaire, la cosmologie désigne la science de l'univers, tandis que la cosmétique désigne l'industrie des produits de beauté.

Ajoutons que le beau n'était pas perçu comme foncièrement différent du bien, donc du vrai.

L'honnête homme était l'homme « bel et bon ».

Lorsque Platon cherche à transcrire l'expérience de la beauté, il passe naturellement de la beauté des corps à la bonté des âmes, et de la bonté des âmes à la vérité des sciences.

Ce passage peut nous sembler aujourd'hui «forcé»; mais n'est-ce pas nous qui avons perdu cette complicité ancienne entre le beau, le bien et le vrai ? Faire de la beauté une réalité objective de l'univers implique plusieurs conséquences : L'artiste-artîsan doit dévoiler la beauté qui l'entoure.

Peut-il faire autre chose que l'imiter, peut-il être autre chose qu'un manoeuvre, plus ou moins maladroit ? Reconstruire la beauté revient à retrouver les mesures harmonieuses dans la nature.

Qu'il concerne les mensurations du corps humain, ou les proportions d'un temple, un discours sur le beau peut-il ne pas être normatif, technicien ? Le statut de l'artiste est ambigu : de la beauté-véritable du monde, il ne retiendrait que la surface; aussi belle que soit la statue d'un athlète, pourrait-elle rivaliser avec sa stature même, son corps vivant ? C'est ainsi que Platon, dans La République, conçoit l'art comme une imitation d'imitation.

Il est étrange qu'une civilisation, si longtemps admirée et imitée pour ses oeuvres d'art, ait pu à ce point dévaloriser ses artistes.

Il est également étrange que, si créatrice, elle ait pu ignorer l'idée même de création.. »

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