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L'art a-t-il pour fonction d'être beau ?

Extrait du document

« [Pour l'esthétique classique, l'art doit donner une image visible du beau absolu.

Chaque société, chaque culture a sa notion du beau, et nous attendons que l'art soit conforme à cette idée.

Mais le beau de l'artiste ne correspond pas forcément aux goûts du spectateur.] A chacun son esthétique: le beau est une notion relative Chaque société et chaque culture ont une conception particulière du beau: on admire aujourd'hui les peintres impressionnistes, alors que ceux-ci étaient «refusés» par les salons officiels de la fin du XIXe siècle.

Mais il ne s'agit pas ici de savoir ce qui est beau ou ce qui ne l'est pas, mais si l'art doit être beau.

Admettons donc que nous avons en commun une certaine idée du beau, et que c'est l'art qui a pour fonction de nous l'offrir. On attend de l'art qu'il nous apporte la beauté L'art, parce qu'il est création libre, est le mieux armé pour produire du beau.

Il ajoute de la beauté au réel et au quotidien.

Qu'il imite la nature ou qu'il exprime un monde intérieur par des formes abstraites, il ne doit jamais cesser d'avoir le beau comme finalité.

Il ne s'agit donc pas de «représenter une belle chose», mais bien de réussir «une belle présentation». Le beau du spectateur n'est pas celui de l'artiste Parler du beau en art, c'est tenir compte de deux points de vue: celui du spectateur et celui de l'artiste, points de vue qui peuvent se trouver en opposition.

L'artiste n'a pas à faire plaisir au spectateur, il n'a pas à se conformer aux goûts d'une culture et d'une époque.

Son but premier est la création, quels que soient les sujets et les formes qu'il adopte, et son univers, dès l'instant où il réussit à l'exprimer, est beau. [Pour l'esthétique moderne, l'art doit reproduire la vérité ou la subjectivité de l'artiste.

Intermédiaire entre deux ordres de réalités, visibles et invisibles, l'art est d'abord une oeuvre qui vise l'authenticité - le vrai - et la liberté.

S'il atteint ce double objectif, le beau est également atteint.] L'art permet de révéler l'invisible L'artiste de l'Antiquité était plus un intermédiaire entre les hommes et les dieux qu'un véritable créateur et sa fonction était de faire voir l'invisible.

L'artiste moderne est toujours un intermédiaire, mais son champ d'action et de création n'a plus de limites: intériorité, inconscient, surnaturel...

«Il révèle la part nocturne du monde, celle qui échappe à notre regard...» (Malraux) Même lorsqu'il a pour sujet la réalité, l'artiste nous donne à voir sa propre vision du monde. « L'art ne reproduit pas le visible; il rend visible" (Paul Klee). Si l'art se contente de reproduire le visible, il est effectivement , dans le meilleur des cas, divertissement sans consistance et dans le pire, nuisible.

Cette activité, comme le remarque Hegel dans l'introduction à l' « Esthétique » est superflue, Mais l'art n'est -il qu'imitation ? Comme nous venons de le voir, s'il nous touche et nous intéresse c'est parce qu'il a du sens.

C'est ce qu'il nous dit et la manière dont il nous le dit qui nous émeut.

S'il n'était qu'imitation, il pourrait tout au plus provoquer le désir d'aller voir, toucher, sentir, entendre la chose reproduite, comme peut le faire une photographie bien faite dans une revue touristique.

L'art n'est pas qu'imitation, il est création, création d'une forme sensible sensée. Telle est l'interprétation hégélienne de l'art.

(cf.

texte). »

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