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L'an 2000 a suscité de multiples réactions et manifestations ; en ce qui vous concerne quelle signification lui donnez-vous ?

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A quelques secondes du passage à l'an 2000, devant des milliers de personnes, le compte à rebours placé sur la tour Eiffel a cessé de fonctionner, provoquant une déception générale. Personne parmi les gens assistant au spectacle ne put goûter le plaisir de connaître l'instant du basculement, ou du moins d'en avoir parfaitement conscience. Retransmis sur les télévisions du monde entier, cet incident est très révélateur du passage à l'an 2000, à savoir un non-événement attendu par tous et partout. En effet, l'an 2000 était attendu avec beaucoup d'anxiété, en raison de la crainte qu'une catastrophe survienne. A ces angoisses millénaristes répondait la volonté de considérer le passage à l'an 2000, non comme une fin, mais comme un terme demandant une mise au point. Pourtant, l'an 2000 semble avoir été un leurre, voire une erreur à l'échelle planétaire, qui a contribué à vider l'événement de son sens. De l'an 2000, il ne resterait alors qu'un simple nombre.

« Technicien des services culturels Dissertation Sujet : « L’an 2000 suscite de multiples réactions et manifestations ; en ce qui vous concerne quelle signification lui donnez-vous ? » A quelques secondes du passage à l’an 2000, devant des milliers de personnes, le compte à rebours placé sur la tour Eiffel a cessé de fonctionner, provoquant une déception générale.

Personne parmi les gens assistant au spectacle ne put goûter le plaisir de connaître l’instant du basculement, ou du moins d’en avoir parfaitement conscience.

Retransmis sur les télévisions du monde entier, cet incident est très révélateur du passage à l’an 2000, à savoir un non-événement attendu par tous et partout.

En effet, l’an 2000 était attendu avec beaucoup d’anxiété, en raison de la crainte qu’une catastrophe survienne.

A ces angoisses millénaristes répondait la volonté de considérer le passage à l’an 2000, non comme une fin, mais comme un terme demandant une mise au point.

Pourtant, l’an 2000 semble avoir été un leurre, voire une erreur à l’échelle planétaire, qui a contribué à vider l’événement de son sens.

De l’an 2000, il ne resterait alors qu’un simple nombre. I-a Le fait le plus marquant du passage à l’an 2000 à l’échelle mondiale a été la crainte du "bug", ou "bogue" : les ordinateurs, croyait-on, n’auraient pas été programmés pour supporter le passage à la date "00", et leur mémoire s’effacerait lors du changement d’année.

L’année 1999 a vu s’installer la crainte que la planète entière soit paralysée par la faillite de tous les systèmes informatiques existants. Or tout, depuis les transports jusqu’à la distribution de l’eau et de l’électricité, est régi par l’informatique.

Déjà certains dressaient des tableaux apocalyptiques où l’homme, privé de la technologie, reviendrait à un état antérieur à la civilisation, à l’image des survivants de La Planète des singes de Pierre Boulle.

Ils préconisaient le stockage de biens de premières nécessités, afin de pouvoir survivre dans un monde en ruines.

Pour prévenir ce cataclysme, 1999 a fait des informaticiens les sauveurs de l’humanité, puisque ces derniers étaient les seuls à détenir le savoir qui permettrait aux ordinateurs de supporter le passage à l’an 2000.

La crainte du "bogue" a ainsi été l’occasion pour l’homme de réfléchir au fonctionnement des sociétés modernes, victimes du tout-technologique, et lui a rappelé les faillites de ce système.

Il a pu prendre conscience qu’il était l’esclave consentant de machines, comme l’avait prédit dans les années 60 Stanley Kubrick dans son film 2001, l’odyssée de l’espace, film dans lequel l’ordinateur tout-puissant HAL était capable par sa volonté de conduire à la catastrophe la mission spatiale vers Mars.

Mais de même qu’un astronaute réussit à "débrancher" HAL, la terre a survécu au passage à l’an 2000, et la réflexion sur l’empire de la technologie a été vite oubliée. I-b Le passage à l’an 2000 a créé la résurgence d’une peur plus profonde, de dimension religieuse, qui renaît à la fin de chaque siècle, s’appuyant sur la croyance de l’arrivée de l’Apocalypse. Cette croyance a en effet pour fondement une lecture du livre de la Bible, L’Apocalypse de Jean, qui développe l’affrontement du Bien et du Mal.

Dans le Livre XX, versets 1 à 3, il est écrit : « Puis je vis un ange descendu du ciel tenant à la main la clef de l’Abîme ; il maîtrisa le Dragon, l’antique Serpent – c’est-à-dire le diable- et l’enchaîna pour mille années.

Il le jeta dans l’abîme, tira sur lui les verrous, apposa des scellés, afin qu’il cessât de foudroyer les nations, jusqu’à l’achèvement des mille années. Après quoi il doit être relâché pour un peu de temps.» Le film de Hal Hartley, le Livre de la vie, diffusé sur ARTE dans le cadre de la série "2000 vu par…" retranscrivait ce combat entre Dieu et Satan dans le New York d’aujourd’hui, le soir du 31 décembre 1999.

L’an 2000, d’après de nombreuses sectes millénaristes, marquerait soit l’enfermement du Mal, soit son déchaînement, selon la lecture qu’elles firent de l’Apocalypse.

Une crainte diffuse se répandit sur la terre entière, de voir l’humanité disparaître, châtiée par Dieu pour ses crimes passés.

Cette peur répondait aux prétendues peurs de l’an Mil, qui auraient touché les hommes du Moyen Age.

Le passage à l’an 2000 provoqua ainsi un sursaut de conscience religieuse, et rappela aux chrétiens que l’on fêtait avant tout les deux mille ans de la naissance de Jésus. I-c Dans un monde déchristianisé, les doctrines millénaristes trouvèrent un écho "païen", la peur e d’un cataclysme détruisant la terre.

La célèbre prédiction d’André Malraux, « le XXI siècle sera religieux ou ne sera pas » semblait se réaliser dans une société considérée comme décadente, privée. »

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