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l'amour : pulsion naturelle ou donnée culturelle ?

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« Le sentiment amoureux est propre à l'être humain, l'attachement des couples animaux, parfois exclusif (chez certaines espèces de manchot par exemple) ne se double d'aucun sentiment ; pas d'amour sans conscience, sans représentation possible.

Si l'amour était réductible à un pur état physico-chimique ou hormonal il serait partagé par l'ensemble des espèces animales, c'est à la source du sentiment amoureux qu'il faut réfléchir.

Nous nous demanderons quelle est la part de construit dans l'amour, dans quelle proportion il peut être considéré comme un fait de culture. I- L'amour n'est pas une pulsion. L'animal comme l'homme est sujet à la pulsion, un état d'excitation est provoqué par une rencontre, le manque propre à la pulsion est ainsi crée.

La pulsion s'exprime dans le comportement sexuel, lequel est conjugué à la culture chez l'homme, aux seules lois de l'instinct chez l'animal.

La pulsion se caractérise par sa ponctualité, sa violence, elle est d'une dimension proprement animale. L'amour se concilie avec l'attente, le délai, même l'amour fou peut s'absorber dans la contemplation de l'autre ; tandis que la pulsion exige d'être remplie sans délai, elle correspond à un état physique suscité par un stimulus (une odeur, une couleur,…).

L'amour n'est pas chimique sans quoi les filtres d'amour ne seraient pas une légende. La pulsion de plus se satisfait d'une nourriture générique c'est telle type de chose qui suscite en nous une pulsion, l'amour est une relation véritable, privilégiée et susceptible d'être mutualisée, réciproque. II- L'amour est en partie un fait culturel. L'amour est mis en scène à travers tout les moyens de représentation dont nous disposons : la poésie, le cinéma, le théâtre, la peinture ou même les romans de gare.

Les enfants même sont éduqués plus tôt à la connaissance du sentiment amoureux que de la sexualité, par le biais des contes notamment. L'amour est valorisé culturellement, on l'attend et on met en scène cette attente : rien de commun avec ce qui est impliqué par un mécanisme purement pulsionnel.

Toutefois l'institutionnalisation qui accompagne éventuellement le sentiment amoureux (le mariage, la vie de famille) ne doit pas voiler qu'à sa source l'amour ne paraît pas construit, décidé, et qu'il demeure en son éclosion incompris. Ce n'est pas parce que la culture s'accommode et organise éventuellement l'amour que celui-ci ne transcende pas la culture.

Les caractères sexuels secondaires se plient ainsi à la culture mais celle-ci ne fait que les mettre en scène et ne les crée pas par exemple les femmes se maquillent, soulignant leurs lèvres au rouge, mais la culture ne créer pas l'importance des lèvres, elle ne fait que l'utiliser.

L'amour n'est donc pas tant une donnée culturelle qu'un fait accueilli dans la culture. III- L'amour comme désir. Cependant nous n'avons pas épuisé les solutions possibles : l'alternative pulsion naturelle-donnée culturelle est insatisfaisante.

L'amour est bien plus proche du désir : il vise un objet qui tout en le remplissant l'attise ; le sentiment amoureux n'est pas comblé lorsqu'il est réciproque à la manière dont la pulsion est comblé, tandis que la pulsion s'éteint, l'amour lui se renforce de sa propre satisfaction. L'amour est donc une variante du désir, qui permet de penser l'inclusion d'une certaine négativité propre à l'amour comme l'attente et l'absence de l'autre.

La pulsion porte toujours sur un objet présent, l'amour peut naître pendant l'absence de cela qui le suscite.

C'est le désir qui le mieux permet d'appréhender la dialectique, le mouvement amoureux. L'amour comme désir est à la jonction de la nature et de la culture : son mouvement, sa naissance, ne sont pas choisis et en cela l'amour est naturel, nous est comme imposé, nous saisi en nous retirant l'initiative d'un choix (l'impression possible d'un choix naît d'une illusion d'intention : la conscience croit avoir choisi ce qui lui est imposé, cf.

Ellenberger Le mystère de la mémoire, première partie).

Mais l'amour comme désir est pris dans le lien social et mis en scène par la culture. Conclusion : L'amour est un état que nous ne construisons pas et qui peut donc être dit naturel, toutefois le naturel ne saurait être limité au pulsionnel : le désir est tout autant naturel et qui plus est propre à l'homme.

Mais ce serait allez trop vite : l'amour est également un fait culturel, non à sa source mais en son avoir lieu.. »

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