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L'Amoralisme et l'Immoralisme contemporain ?

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« A.

— Exposé de l'Immoralisme contemporain.

— Ce n'est pas seulement la morale théorique des philosophes que l'on a attaquée à la suite de J.-J.

Rousseau, niais la morale elle-même, telle que l'entend le commun/des hommes, et dont on conteste soit l'utilité, soit même la légitimité. a) La morale est inutile.

— D'après Bayle.

Stendhal et beaucoup d'autres„.

« la conduite des hommes est inspirée beaucoup plus par leur propre tempérament et leur état de sauté ou de maladie, que par les idées qu'on leur suggère...

» Nous nous faisons grandement illusion, quand nous attribuons aux prédications des moralistes une influence appréciable sur la moralité (les individus et celle (les sociétés. b) La morale est nuisible.

— D'autres philosophes comme Max Stirner et Nietzsche, pensent au contraire que la morale a une influence considérable, mais que cette influence est désastreuse.

Que nous enjoint-elle, en effet ? — De dompter notre naturel, de fausser nos tendances les plus profondes, d'étouffer ou de dissimuler nos sentiments les plus personnels.

« C'est un narcotique, qui endort tout ce qu'il y a en nous de puissance vive et créatrice.

» Ce qu'il faut, d'après Nietzsche, c'est réhabiliter la seule vertu vraie, la vertu de puissance, l'égoïsme intégral et intransigeant. Et Nietzsche conclut que « il faut pendre tous les moralistes », car la morale est « la formé la plus maligne de la volonté de mentir, la Circé de l'humanité. La lutte de la morale contre les instincts fondamentaux de l'humanité est la plus grande immoralité qu'il y ait jusqu'à présent sur la.

terre.

» B.

-- Discussion.

— Il suffit d'exposer ces deux formes de l'Immoralisme pour en voir l'erreur grossière, et la grossière immoralité. a) Sans doute la moralité dépend en partie de l'organisme ; mais qui peut nier la puissance d'une bonne éducation morale, la puissance des idées et des convictions dans la conduite de la vie. b) Quant aux critiques de Nietzsche, elles sont tout uniment révoltantes par leur brutalité: Lévy-Bruhl veut bien y voir une énergique protestation contre la routine, « un effort pour secouer les consciences qui s'endorment.

sur les formules toutes faites d'une philosophie attardée et complaisante.

» Mais veut-on avoir une idée assez exacte du Surhomme de Nietzsche.

» La voici : Qu'est-ce en résumé qu'un surhomme dégagé de cette morale vulgaire ? C'est un homme qui ne croit ni à Dieu, ni à l'immortalité de l'âme, ni e, la liberté ; qui s'est fait, une mentalité transcendante, d'après les doctrines de Luther, de Kant, de Hegel et surtout de Nietzsche lui-même : qui se passionne de philosophie, de science et de poésie ; qui adore l'art et la musique ; qui s'applique aux vertus fortes, qui se rit des « petites prudences », et s'affranchit de ces « petites vertus rapetissantes », la charité, la fraternité, l'humilité, le désintéressement, la douceur et la pitié ; dont lame est pétrie d'orgueil ; dont le coeur est dur d'égoïsme, etc.

» (E.

Caule).

Bref, le surhomme de Nietzsche est quelque chose comme un Frédéric II ou un Bismarck. Qu'est-ce que le Surhomme ? Le Surhomme est une forme d'humanité supérieure qui laisse parler en lui la totalité des instincts, et précisément ceux-là mêmes que la Culture christianisée a étouffés parce qu'ils étaient des formes de la volonté de puissance, « ce qu'il y a de pire » en l'homme : égoïsme, instinct de domination, sexualité.

Mais il convient ici de souligner un point important. L'homme est de toute façon un être de culture.

Il n'est donc en aucun cas possible de retourner au moment où les Barbares étaient encore indemnes des effets de la volonté de puissance de leurs esclaves, moment fondateur de la culture.

Les instincts doivent être libérés pour être spiritualisés : « L'homme supérieur serait celui qui aurait la plus grande multiplicité d'instincts, aussi intenses qu'on peut les tolérer.

En effet, où la plante humaine se montre vigoureuse, on trouve les instincts puissamment en lutte les uns contre les autres...

mais dominés.

» Ce surhomme parvient à la connaissance véridique de l'humanité, qui est la connaissance « tragique » qui a été décrite précédemment.

Il se réalise dans les seules issues que Nietzsche a réservées : celle de l'art, qui est une fiction connue comme telle, ou celle de la connaissance intellectuelle.

Il réalise ainsi le sens de l'humanité même, car il est celui qui adhère à la doctrine de l'Éternel Retour et qui donc est le sommet de la volonté de puissance.. »

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