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La vie morale est-elle liée à la vie biologique ?

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« Sujet : La vie morale est-elle liée à la vie biologique ? [L'homme est le fruit d'une longue évolution biologique.

Qu'il soit intelligent et pensant ne veut pas dire qu'il ne dépende plus de ses instincts.

Respecter ces derniers est le fondement de toute morale positive.] L'homme n'est pas un pur esprit; il a un corps L'homme se situe au sommet de la pyramide de l'évolution.

Cela ne signifie pas qu'il se soit totalement affranchi de son animalité.

Il ne peut pas ignorer le fait qu'il a un corps, qu'il est physiologiquement déterminé. S'il respecte les instincts qui l'animent, il peut espérer trouver un équilibre.

S'il les nie, la vie se retournera contre lui. Il faut dire oui à la vie Nietzsche critiquera avec virulence toute morale qui dit non à la vie. Deleuze a commenté remarquablement Nietzsche en faisant valoir que si la morale aristocratique (dont Nietzsche se réclame) s'énonce « je suis bon donc tu es méchant », la morale des esclaves et des décadents se délivre par « tu es méchant donc je suis bon ». La première formule débute par une pleine affirmation de soi, une autoexaltation, dont le « tu es méchant » n'est que la conséquence.

Les esclaves, les faibles se reconnaissent à ce qu'ils ré-agissent, sont des hommes du ressentiment et de la vengeance.

Pour parvenir à se supporter eux-mêmes, ils ont besoin de s'opposer à d'autres. Ainsi, ils commencent par poser l'autre comme « méchant », et c'est parce qu'ils ne supporter pas l'autre qu'ils se nomment « bons ».

Le caractère de « bon » n'est pas ici une affirmation de soi, mais une réaction, la marque du ressentiment, de la vengeance, devant autrui. Le bien est la puissance.

L'être moral est celui qui renonce à l'amour du prochain, à la pitié, au profit de la cruauté.

En effet, la vie biologique est fondamentalement cruelle.

Elle sélectionne les êtres.

Les plus forts sont conservés, les plus faibles éliminés.

L'homme ne doit pas nier cet état de fait.

Au contraire, ses actes doivent scrupuleusement s'y conformer.

Nietzsche, dans Aurore, décèle sous l'obligation kantienne du devoir l'expression d'une cruauté ascétique.

Le devoir va à l'encontre de nos habitudes, il s'oppose à notre nature sensible, il se définit par la pureté de l'intention.

Pour conserver toute sa valeur, il doit se montrer importun, pénible, voire douloureux.

Ne peut-on observer, sous le commandement du devoir, un goût coupable et douteux pour la souffrance physique, une soumission servile et craintive à l'impératif de la loi ? L'obéissance au devoir s'oppose à la vie et à ses forces puissantes, qui commandent l'égoïsme, la préservation de nous-mêmes et plus encore l'affirmation et la réalisation de nos buts.

L'obéissance au devoir est une mortification.

Il n'apporte d'autre satisfaction que celle de l'obéissance à une loi qui n'est pas nôtre.

L'individu se sacrifie sur l'autel de l'idée et de la raison, sans trouver d'intérêt pour lui ni pour les autres : "Une vertu est nuisible quand elle ne tient qu'à un sentiment de respect pour l'idée de "vertu" comme le voulait Kant." Contre les impératifs exsangues de la raison, Nietzsche proclame les droits de l'instinct et des puissances vitales : l'être humain vise l'affirmation de sa subjectivité et non la soumission à une loi universelle.

Le devoir moral et l'obéissance sont les signes infaillibles d'un déclin et d'une décadence.

La nature commande à chacun de cultiver sa propre force et ses vertus en vue de la conservation de soi-même, tandis que le devoir commande des actions impersonnelles et abstraites.

Toute action saine et vitale ne peut avoir que le plaisir pour preuve.

Le bonheur est la seule caution que l'action est bonne.

Se dresser contre la nature et le plaisir, c'est se détruire : "Qu'est-ce qui vous brise plus vite que de travailler, penser, sentir sans nécessité intérieure, sans option profondément personnelle, sans "plaisir", en automates du devoir ? C'est tout juste là la recette de la décadence, et même de l'idiotie." La vie sexuelle doit servir de fondement à la vie morale Freud, dans Malaise dans la civilisation, montre à quel point les règles sociales et morales des sociétés occidentales s'opposent à la satisfaction des désirs sexuels.

C'est la raison pour laquelle les hommes, vivant dans un état de continuelle frustration, se tournent vers la religion.

Une morale adaptée aux exigences. »

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