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La vie est-elle dénuée de sens ?

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« Cette question existentielle peut se poser à tout à chacun lorsqu'il réfléchit à sa propre existence.

Vous pouvez, en effet, partir d'une banalité qui est en même temps une certitude : nous sommes mortels et nous le savons.

Vivre, pour un homme, c'est savoir qu'il est mortel même s'il ne le croit pas vraiment, ou même s'il espère secrètement le contraire.

Dès lors, si vivre c'est se savoir mortel, se pose immédiatement la question du sens de la vie.

Mais ce n'est peut-être pas seulement d'un point de vue individuel que la question se pose mais aussi d'un point de vue collectif.

Nous savons aussi que les civilisations sont mortelles et même que l'humanité est mortelle.

La question peut donc de nouveau se poser.

D'un point de vue individuel quel est le sens de la vie si elle conduit irrémédiablement à la mort et quel est le sens de la vie si même l'humanité toute entière est vouée un jour à disparaître ? En d'autres termes, la conscience de notre existence ne nous conduit-elle pas inexorablement à un sentiment d'absurde ? Néanmoins, le fait que l'existence soit finie conduit-il nécessairement à penser qu'elle est étrangère à tout sens ? Commencez donc par analyser la notion de sens pour saisir ce que la question signifie.

Vous pouvez dans cette perspective lire " Le mythe de Sisyphe " de Camus qui commence d'ailleurs par poser cette question.

Si la vie n'a pas de sens, quelle peut être sa valeur alors ? On peut en effet être conduit à affirmer que la vie n'a pas de sens car nous sommes condamnés à mourir.

L'évidence de la mort peut donc ruiner tout sens à l'existence.

Mais est-ce à partir de ce constat qu'il faut s'interroger sur le sens de l'existence ? Le sens n'est-il pas à trouver ailleurs que dans la dimension purement biologique de la vie ? Ici, vous rejoignez la question qui guide sans doute la célèbre tirade d'Hamlet : « Etre ou ne pas être ».

De même vous pouvez penser au roman de Sartre, la Nausée puisqu'il aborde, à son tour aussi la question du sens et de la mélancolie.

Cette nausée que décrit Sartre est ainsi le sentiment éprouvé par son héros face à la conscience de l'existence et dans son rapport au monde.

Ainsi, toute une tradition interroge le sens de l'existence.

N'est-elle pas absurde à partir du moment où on refuse de lui imposer un sens de l'extérieur ? En effet, vous pouvez montrer en quoi les croyances peuvent donner un sens.

Ainsi, la religion chrétienne va s'attacher à voir la vie comme un passage dans l'attente de la vie éternelle.

Mais toute forme d'espoir en une vie meilleure peut peut-être contribuer aussi à lui donner un sens.

En d'autres termes, la vie n'a-t-elle pas un sens à partir du moment où nous lui en donnons un ? L'existence, l'histoire sont absurdes.

Une seul issue : celle du pessimisme Schopenhauer, philosophe du milieu du XIX ième, est rigoureusement athée.

Il en tire les conséquences radicales : si Dieu n'existe pas, la vie est absurde ; en effet, nous vivons, nous souffrons, nous faisons des efforts, tout cela pour finir par mourir, cad pour rien.

Aucun paradis, aucune récompense ne nous attend.

De plus, la vie est essentiellement faite de souffrance.

Si nous examinons lucidement notre expérience de la vie, sans la brouiller de faux espoirs, et que nous faisons le compte des biens et des maux, nous découvrons que la somme totale des souffrances est très supérieure à la somme des plaisirs éprouvés dans une vie.

Donc la vie ne vaut pas la peine d'être vécue.

Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est échapper à la souffrance en tuant en nous le désir de vivre... Il n'y a pas de réponse à la question: «A quoi bon?» La civilisation judéo-chrétienne a sombré dans la dévaluation de toutes les valeurs, dans la perte irrémédiable du sens.

Quant à Dieu, il est mort, assassiné par ceux-là même qui prétendaient le servir.

Et, avec lui se sont écroulées toutes les anciennes valeurs.

Les hommes ne croient plus en rien, ils ne respectent plus rien. Critique du pessimisme de SChopenhauer Il y a bien, dans cette possibilité affirmée de se libérer de sa volonté, de se retourner même contre elle, un certain optimisme chez Schopenhauer.

Mais dans cette vision de la libération, on retrouve les vertus chrétiennes d'ascèse. »

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