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La vérité peut-elle résulter du conflit des opinions et des connaissances ?

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« VOCABULAIRE: CONFLIT (n.

m.) Violente opposition matérielle (conflit social), morale (conflit des devoirs) ou rationnelle (KANT : conflit de la raison avec elle-même) ; contrairement à la concurrence, le conflit suppose divergence de but entre les protagonistes. CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4. — Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. VÉRITÉ La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours. Qualité d'une proposition en accord avec son objet.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.

Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Opinion Jugement sans fondement rigoureux, fondé sur des croyances ou des impressions subjectives et qui se donne abusivement les apparences d'un savoir. Même quand elle tombe juste, « l'opinion pense mal» (Bachelard), car elle ne peut se fonder rationnellement. La philosophie, comme quête de la vérité, est ainsi en lutte contre les opinions. PREMIERE CORRECTION Si connaître diffère d'avoir une opinion comme l'acte volontaire diffère d'un état passif, on peut se demander dans quelle mesure une connaissance acquise, une connaissance dont on disposerait une fois pour toutes comme résultat de son acte de connaître ne retomberait pas bien vite à l'état d'opinion.

Celui qui, après avoir fait l'effort de connaître par démonstrations, se contenterait ensuite d'affirmer le résultat de cet effort en pensant posséder cette connaissance définitivement commettrait une lourde erreur : ce qui assure à la connaissance sa vérité, c'est le mouvement qu'elle effectue vers cette vérité.

La vérité est dans le mouvement, non dans le seul résultat, et d'une certaine manière la connaissance ne se possède jamais : elle n'est qu'en acte.

Bien sûr, cela ne signifie pas qu'on soit en permanence obligé de refaire la démonstration d'un théorème, mais on est fondé à dire qu'une connaissance qu'on croirait posséder se dégraderait aussitôt en opinion. La connaissance court donc toujours le risque, dès qu'elle est prise pour définitive, de se scléroser et de ne plus avoir que l'apparence du vrai.

La vérité n'est pas une « monnaie frappée qui telle quelle, est prête à être dépensée et encaissée ».

Il faut, d'après Hegel, penser le vrai comme résultat d'un mouvement dans lequel les déterminations provisoires sont réfutées comme autant de moments d'un mouvement général dont la vérité est la récollection et le rassemblement.

Ce n'est pas là confondre dans une même grisaille le vrai et le faux, ni faire du faux un moment du vrai.

Hegel tend à montrer que la vérité n'est pas à chercher dans l'accord entre un jugement figé et une réalité en devenir, mais dans le mouvement du réel que le discours philosophique se doit d'articuler et de recueillir.

Surmonter la fixité de l'opinion et de l'erreur en pensant ce qui en elles s'affirme, ce qui se pose dans le mouvement même de la négation, tel est le sens de la méthode dialectique* telle que s'efforce de l'exposer Hegel. Pour que la philosophie commence, il faut que l'opinion devienne une question pour elle-même.

Elle doit s'interroger, s'expliquer, devenir consciente de son propre contenu.

Ceci ne peut s'effectuer sans désagrément, sans douleur, puisque cela signifie que l'opinion cesse d'être elle-même, qu'elle accepte de s'effacer.

Sans quoi elle reste ignorante de ce qui la constitue, de ses origines, de son fondement. Doit alors se poser à l'opinion la question de la vérité, question qui, au lieu d'un vain jeu de la persuasion ou de la séduction, devient une véritable épreuve.

La vérité nous met mal à l'aise, nous tient en échec, nous ébranle dans notre être.

Nous souhaiterions presque ne pas penser, mais cette vérité fait partie de nous. Pour que l'opinion cesse d'adhérer infiniment à elle-même, il faut qu'elle cesse d'apparaître dans cette fausse transparence à soi, nommée d'ordinaire « évidence ; ou bien que cette évidence se fasse plus exigeante.

N'est-elle pas un problème, dans la mesure où chacun est obligé d'interpréter, à tort ou à raison, ce qu'il voit et entend ? L'opinion doit-elle se confronter à quelques normes rationnelles ? Doit-elle se calquer sur la pensée de philosophes patentés ? La liberté de penser peut-elle faire l'économie de la vérité ? Faut-il se taire pour entendre les autres ? Comment juger de la vérité ? Autant d'épreuves qui donnent à la certitude les fondements sans lesquels l'illusion. »

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