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La vérité est-elle une erreur commune ?

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« PREMIERE CORRECTION Mise en évidence du problème La vérité, par définition, s'oppose à l'erreur.

La première est une affirmation conforme à la réalité, alors que la seconde présente une non conformité avec ce qui est.

En vertu de cette considération, se demander si la vérité est une erreur commune, c'est-à-dire une erreur faite par tout un chacun, peut sembler paradoxal.

Si la vérité est une erreur commune, il ne s'agit plus à proprement parler de la vérité.

La définir comme une erreur apparaît contradictoire et donc impossible.

Quel sens y a-t-il à se demander si la vérité est une erreur commune ? Cette question prend sens à partir du moment où on remet en cause l'idée de vérité.

La vérité s'oppose à l'erreur, soit, mais la vérité existe-t-elle ? Si celle-ci n'a pas de réalité, il devient sensé de se demander si elle n'est pas une erreur commune.

Le problème que nous invite à considérer la question est ainsi celui de la possibilité de la vérité. Proposition de plan I.

Le dépassement des apparences comme condition de possibilité de la vérité Si l'on considère que la vérité se limite à être ce qui nous apparaît, c'est-à-dire ce qui se présente immédiatement aux sens ou à l'esprit, il y a des chances pour que celle-ci soit une erreur.

Les apparences sont-elles en adéquation avec la réalité ? On peut en douter lorsque l'on pense au fait qu'une même chose peut apparaître différemment à plusieurs personnes.

Une chose peut m'apparaître agréable alors que pour quelqu'un d'autre elle s'avère désagréable. Les apparences ne semblent ainsi pas être en adéquation avec la réalité mais seulement avec les impressions subjectives de chacun.

Si elles étaient en adéquation avec ce qui est, si elles permettaient d'énoncer une vérité autrement dit, tout le monde devrait s'accorder à dire la même chose.

La vérité n'est telle qu'à partir du moment où tout un chacun est à même de la reconnaître.

Un des critères de la vérité est l'universalité.

Si quelqu'un affirme une chose qu'un autre n'est pas prêt à admettre, il ne peut s'agir en aucun cas d'une vérité.

Ce n'est là tout au plus qu'une opinion personnelle qui ne concerne que celui qui l'énonce.

La vérité nécessite en ce sens que les apparences soient dépassées.

Ce n'est pas sur ces dernières qu'il faut s'appuyer mais sur la raison pure, c'est-à-dire épurée de toutes impressions sensibles.

En se servant de la raison, en formant des raisonnements que tout un chacun est à même de faire, il est davantage plausible de trouver un accord unanime. Afin d'appuyer cette thèse, on peut faire intervenir ici la fameuse « allégorie de la caverne » de Platon.

Cette allégorie met précisément en évidence l'erreur commune qui consiste à identifier les apparences à la vérité.

Socrate s'adresse à Glaucon en ces termes : « Représente-toi des hommes dans une sorte d'habitation souterraine en forme de caverne.

Cette habitation possède une entrée disposée en longueur, remontant de bas en haut tout le long de la caverne vers la lumière.

Les hommes sont dans cette grotte depuis l'enfance, les jambes et le cou ligotés de telle sorte qu'ils restent sur place et ne peuvent regarder que ce qui se trouve devant eux, incapables de tourner la tête à cause de leurs liens.

Représente-toi la lumière d'un feu qui brûle sur une hauteur loin derrière eux et, entre le feu et les hommes enchaînés, un chemin sur la hauteur, le long duquel tu peux voir l'élévation d'un petit mur, du genre de ces cloisons qu'on trouve chez les montreurs de marionnettes et qu'ils érigent pour séparer les gens.

Par-dessus ces cloisons, ils montrent leurs merveilles. - Je vois, dit-il. - Imagine aussi, le long de ce muret, des hommes qui portent toutes sortes d'objets fabriqués qui dépassent le muret, des statues d'hommes et d'autres animaux, façonnées en pierre, en bois et en toute espèce de matériau.

Parmi ces porteurs, c'est bien normal, certains parlent d'autres se taisent. - Tu décris là, dit-il, une image étrange et de bien étranges prisonniers. - Ils sont semblables à nous, dis-je.

Pour commencer, crois-tu en effet que de tels hommes auraient pu voir quoi que ce soit d'autre, d'eux-mêmes et les uns des autres, si ce ne sont les ombres qui se projettent, sous l'effet du feu, sur la paroi de la grotte en face d'eux ? - Comment auraient-ils pu, dit-il, puisqu'ils ont été forcés leur vie durant de garder la tête immobile ? - Qu'en est-il des objets transportés ? N'est pas la même chose ? - Bien sûr que si. - Alors, s'ils avaient la possibilité de discuter les uns avec les autres, n'es-tu pas d'avis qu'ils considéreraient comme des êtres réels les choses qu'ils voient ? - Si, nécessairement.[...] - Mais alors, dis-je, de tels hommes considéreraient que le vrai n'est absolument rien d'autre que les ombres des objets fabriqués. - De toute nécessité, dit-il. - Examine dès lors, dis-je, la situation qui résulterait de la libération de leurs liens et de la guérison de leur égarement, dans l'éventualité où, dans le cours des choses, il leur arriverait ce qui suit.

Chaque fois que l'un d'entre eux serait détaché et contraint de se lever subitement, de retourner la tête, de marcher et de regarder vers la lumière, à chacun de ces mouvements il souffrirait, et l'éblouissement le rendrait incapable de discerner ces choses dont il voyait auparavant les ombres.

Que crois-tu qu'il répondrait si quelqu'un lui disait que tout à l'heure il ne voyait que des lubies, alors que maintenant, dans une plus. »

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