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La vérité est-elle un idéal périmé ?

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« Introduction : Kant l'a remarqué, il est de la nature de l'homme de se poser inlassablement des questions, de rechercher sans cesse la connaissance, d'atteindre la vérité.

Ce goût de l'homme pour la vérité est le moteur qui permet aux scientifiques de réaliser constamment des découvertes, aux penseurs d'élaborer de nouvelles théories, aux artistes de mettre continuellement au jour des créations inédites.

Si le souhait de chacun d'entre nous est d'avoir accès à la vérité, peut-on seulement l'atteindre ? La vérité n'est-elle pas un idéal vers lequel on tend sans pouvoir jamais la posséder ? Or si la vérité ne nous nous est inaccessible, a-t-elle encore de la valeur ? La vérité ne serait-elle pas un idéal qui a perdu sa valeur, qui est périmé, et qui n'inspire plus personne ? 1ère partie : La vérité est un idéal. - L'homme, en tant que doué de raison, est un être qui s'interroge, raisonne, cherche à connaître.

L'homme a du mal à reconnaître la vérité car les prétentions de sa raison sont trop ambitieuses, et il s'aventure au-delà de ses capacités.

Kant explique ainsi dans la Préface à la 2 nde édition de Critique de la raison pure que la raison humaine recherche toujours l'inconditionné, la vérité absolue et dont on ne peut rendre raison par aucun principes.

Quand bien même l'homme sait qu'il y a des vérités qu'il ne pourra jamais atteindre par sa raison (les questions métaphysiques telles que « l'âme est-elle immortelle ? », « Dieu existe-t-il ? »), il ne peut s'empêcher d'y consacrer sa pensée spéculative.

La vérité est donc un idéal, dont on ne peut se défaire.

Kant explique ainsi que l'homme sait que sa raison est limitée, et cependant l'illusion qu'il pourrait dépasser ces limites à la connaissance persiste, et il continue de chercher la vérité.

La vérité est un idéal proprement humain, ancré dans la raison humaine. - « Je ne sais qu'une seule chose, c'est que je ne sais rien », disait Socrate.

Ce « non-savoir », le constat de son ignorance, constitue pour Socrate le point de départ de la spéculation philosophique.

La vérité est un idéal, pour Socrate.

Il ne prétend pas la détenir, mais seulement la chercher.

L'homme au départ ne détient pas la vérité, il doit l'acquérir par un processus cognitif.

L'homme doit être conscient de son savoir actuel (quand bien même il serait nul) pour mettre en œuvre sa recherche vers un plus ample savoir, pour activer sa pensée.

Socrate, prend la vérité comme un idéal, et questionne, interroge, cherche, remet en cause pour tenter de s'en approcher le plus possible. Mais à aucun moment il ne prétend la saisir.

Il s'agit plutôt de la prendre comme principe d'une règle de méthode pour accéder à un savoir, qui, s'il n'est vrai, est du moins valide. 2ème partie : La vérité est un idéal périmé. Puisque la vérité semble impossible a atteindre, il faut bien que l'homme se débrouille sans.

Pour cela, il a recours à l'opinion, au jugement de bon sens qui lui permet d'agir et de se conduire le plus droitement possible en dépit de la vérité de ses jugements.

Le critère n'est plus la vérité, puisqu'on ne peut jamais avoir de certitude, mais la validité, et la correction des jugement.

Descartes, dans la 3 ème partie du Discours de la méthode, établit une morale « par provision », c'est-à-dire des règles de conduite qui lui permettent de s'assurer une conduite sensée, régie par des lois, qui ne sont pas validée par le critère de vérité mais lui garantissent au moins de ne pas s'en écarter trop.

En effet, Descartes recherche la vérité, et pour cela procède à un doute méthodique qui lui fait rejeter toutes ces certitudes anciennement acquises.

Mais il est pourtant nécessaire que pendant cette « crise » épistémique, il se donne des règles, pour ne pas être « sans logis ».

La vérité n'est donc pas indispensable pour la vie humaine, il suffit juste de se donner des règle de bon sens, qui sont pour Descartes d'obéir aux lois de son pays, de respecter le projet que l'on s'est assigné sans s'en écarter, et de se soumettre à sa raison plutôt qu'à ses passions. - La vérité est un idéal périmé car on ne pourrait l'atteindre et qu'il est inutile.

Husserl montre à travers sa phénoménologie que l'on ne peut jamais savoir si l'on atteint les « choses en soi », réelles, puisque nous ne faisons que l'expérience de leur apparition à travers la perception que nous en avons.

La vérité est impossible, et cependant, cela ne nous empêche pas d'avoir affaire aux choses, qui ne sont pas les choses réelle, mais les choses perçues, et qui suffisent pour mener notre vie.

Ce qu'il faut chercher ce n'est pas la vérité des choses, c'est-à-dire, ce qui est réellement derrière ce qui nous apparaît, mais c'est les manières dont cela nous apparaît, en restant conscient que nous ne pouvons découvrir qu'une vérité pour nous, qui n'est pas une vérité absolue. - Dans bien des cas de la vie courante, la vérité n'est pas le critère ni l'idéal à rechercher.

Pour Hume, la probabilité suffit.

En effet, les hommes prennent pour vérité ce qui n'est qu'une croyance résultant de la répétition fréquente d'un phénomène.

Personne ne se demande si c'est vrai que le soleil se lèvera demain, mais tout le monde se contente de le croire.

En outre la vérité blesse parfois, elle dérange, et la perturbation qu'elle provoque peut entraîner le refus catégorique de cette vérité qu'on ne saurait tolérer.

Au critère de vérité, c'est-à-dire de vrai et de faux, on substitue des valeurs pragmatiques (l'utile et l'inutile), morales (le bon et le mauvais), esthétiques (le beau et le laid), ou psychologiques (le plaisant et le douloureux), souvent bien plus efficaces pour opérer dans nos jugements. 3ème partie : La vérité reste un idéal actif qui est au principe de toute connaissance. - L'idéal socratique de vérité est loin d'être périmé, il constitue le principe de tout savoir et toute science.

Si les chercheurs n'avaient pas l'idéal de vérité, ils ne chercheraient pas.

Le scepticisme conduit à l'immobilisme intellectuel, et il faut donc considérer que découvrir la vérité est possible pour se lancer à sa recherche. - Claude Bernard dans son Introduction à l'étude de la médecine expérimentale nomme cet idéal de vérité « l'esprit philosophique », qui est l'aspiration philosophique, c'est-à-dire ce qui est au principe même des spéculations philosophiques.

C'est le principe premier de la philosophie, avant même la formation de systèmes philosophiques.

Il est donc commun à toute la philosophie en général, et bien plus encore, selon l'auteur, il s'étend à la science et à. »

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