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La valeur d'une civilisation se réduit-elle au développement de sa technique ?

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« VOCABULAIRE: CIVILISATION: Dérivé du latin civis, « citoyen ».

Par opposition à l'état sauvage ou à la barbarie, résultat des efforts de l'homme pour discipliner ses pulsions et domestiquer son environnement.

En sociologie, ensemble des phénomènes sociaux, religieux, intellectuels, artistiques, scientifiques et techniques propres à une société donnée. VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. Développement: extension, progrès, croissance. Le développement technique n'est qu'un des aspects du progrès humain.

Une technique qui est à elle-même sa propre fin n'est pas signe de progrès, surtout si elle aliène les individus. EN QUEL SENS IL N'Y A DE PROGRÈS QUE TECHNIQUE En effet, le progrès technique n'est pas une forme de progrès parmi d'autres possibles.

Il nous semble qu'il incarne à lui tout seul tout le progrès, qu' il est le progrès par excellence.

Tout se passe comme si entre « progrès » et « technique » il y avait un lien essentiel: le progrès est pleinement un progrès, lorsque c'est un progrès technique.

Le progrès semble être technique par nature. Qu'est-ce qui fait pour nous la supériorité de la technique sur toutes les autres activités humaines? C'est que, par la technique, l'homme maîtrise la nature.

La technique se définit essentiellement comme cette prise de possession de la nature où l'homme affirme sa qualité d'être non naturel. Et en asseyant sa maîtrise technique de la nature, l'homme en même temps semble s'accomplir lui-même.

Parce qu'il est un animal perfectible, parce qu‘il n'a pas de nature ou d'essence fixée une fois pour toutes, l'homme peut se faire lui-même au fil du temps, et même doit se faire.

En ce sens, toute évolution technique, malgré la contingence de ce progrès plus ou moins rapide, plus ou moins décisif, n'est possible que parce que l'homme lui-même est par nature appelé à évoluer. On retrouve la trace de ce lien entre le progrès technique et la nature de l ‘homme jusque dans les dénominations des différents stades de l' hominisation.

Chaque étape est baptisée du nom de la percée technique majeure de l'époque en question.

Nous avons ainsi: l'âge de la pierre taillée, celui du bronze, du fer, etc...

jusqu'à l'âge nucléaire.

Il semble donc que ce soit par la technique que l'homme est homme. En outre, il semble bien que tout progrès, en quelque domaine que ce soit, reste subordonné à un progrès technique et en est tributaire. Par exemple, un progrès médical n'est possible que dans la mesure où il y a progrès des instruments médicaux, comme le scanner par exemple.

Tout se passe comme si le progrès technique occupait une place à part parmi toutes les formes de progrès dont l'homme est susceptible. Autre exemple: un progrès dans les sciences qui ne serait pas susceptible de connaître une application technique n'est pas loin d'être considéré comme nul et non avenu.

Le progrès technique semble donc venir achever tous les autres progrès: il les concrétise, les traduit en termes d'efficacité réelle.

Aussi longtemps qu'une avancée scientifique n'est pas applicable techniquement, elle nous semble rester vague, pas loin d'être inutile.

On pourrait presque dire que ce n'est pas un progrès. On voit donc quel est le privilège du progrès technique sur les autres formes de progrès: il est à la fois leur couronnement, ce qui les confirme dans leur qualité de progrès, et ce qui rend possible tout autre progrès. Mais à quoi tient ce privilège du progrès technique sur les autres formes de progrès ? Est-ce qu'il y a un lien essentiel entre « progrès » et « technique »? Est-ce que, par nature, le progrès est un progrès technique ? Si l'on analyse de plus près l'idée de progrès, trouve-t-on en elle quelque chose qui nous renvoie déjà à la technique? Qu'est-ce qu'un progrès ? Ce n' est pas un simple changement.

Le progrès suppose bien changement, il faut qu ‘il y ait un avant et un après, mais il faut aussi le contraire: une permanence dans ce changement.

Il faut que l'avant et l'après gardent une commune mesure, pour qu'on puisse les comparer, et enregistrer ce progrès. Il faut donc que quelque chose ne change pas, faute de quoi il n'y aurait pas progrès, mais révolution.

Si tout change, radicalement, rien ne progresse.

On pourrait dire: c'est toujours le passé qu'on fait progresser. Exemples de progrès en ce sens: produire autant ou plus qu'avant en moins de temps, faire baisser la mortalité infantile, augmenter l'espérance de vie... C'est sans doute la raison du privilège que l'on accorde au progrès technique: le progrès y est le plus clairement visible, parce qu'il y est quantifiable, mesurable.

On peut comparer, par exemple la charge que peut tracter un. »

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