Aide en Philo

La valeur d'une civilisation se reconnaît-elle au développement de sa technique ?

Extrait du document

Tout d'abord, la valeur est ce que vaut un objet ou une personne, ce qui fait son prix ou sa qualité, son ajustement à la perfection d'un concept pour un objet ou sa conformité dans l'action d'un type idéal qui pourrait servir de critère pour juger la valeur de l'homme, et ainsi de sa civilisation. Mais de quelle valeur s'agit-il qui fasse sens et cohérence avec la notion de développement technique ? Ici, on ne peut pas inclure la valeur artistique, culturelle ou sociale mais plutôt la valeur économique et militaire qui correspond à l'évolution de la technicité atteinte par une civilisation. De même que la technique est une activité concrète, destiné à produire quelque chose d'utile. De cette façon, on peut dire que la technique est liée à la culture ainsi qu'au progrès d'une civilisation, celle-ci étant un ensemble de caractéristiques définissant une société donnée qu'elles soient morales, religieuses, esthétiques ou encore techniques.

« Les termes "valeur" et "fonction" portent la problématique.

Si la valeur est fonction du progrès, alors on déduirait la valeur du progrès.

Mais comment juger l'un et l'autre, et surtout l'un de l'autre ? Les critères de jugement ne sont-ils pas différents ? Le progrès technique peut-il tenir lieu de critère de valeur de la civilisation ? N'y a-t-il pas d'autres enjeux (moraux, culturels, artistiques) ? Une civilisation très avancée techniquement ne peut-elle être extrêmement rétrograde, voire inhumaine sur le plan moral ? La progression technique accompagne-t-elle la progression de la société, ou peut-elle être au contraire un facteur de régression ? Quelle conséquence une telle limitation a-t-elle pour la définition d'une civilisation.

les progrès humains sont-ils les progrès techniques ? Quelle est l'ambition d'un classement ; pourquoi prendre la technique comme référent (elle semble être dans ce cas une sorte d'image exagérée de ce qu'est la raison triomphante, mais une raison définie comme instrumentale et qui plus est, définie du point de vue des pays développés) ? Peut-on faire dépendre la valeur de la technique ? N'est-ce pas limiter la civilisation à un but utilitaire ? Le développement technique n'est qu'un des aspects du progrès humain.

Une technique qui est à elle-même sa propre fin n'est pas signe de progrès, surtout si elle aliène les individus. EN QUEL SENS IL N'Y A DE PROGRÈS QUE TECHNIQUE En effet, le progrès technique n'est pas une forme de progrès parmi d'autres possibles.

Il nous semble qu'il incarne à lui tout seul tout le progrès, qu' il est le progrès par excellence.

Tout se passe comme si entre « progrès » et « technique » il y avait un lien essentiel: le progrès est pleinement un progrès, lorsque c'est un progrès technique.

Le progrès semble être technique par nature. Qu'est-ce qui fait pour nous la supériorité de la technique sur toutes les autres activités humaines? C'est que, par la technique, l'homme maîtrise la nature.

La technique se définit essentiellement comme cette prise de possession de la nature où l'homme affirme sa qualité d'être non naturel. Et en asseyant sa maîtrise technique de la nature, l'homme en même temps semble s'accomplir lui-même.

Parce qu'il est un animal perfectible, parce qu ‘il n'a pas de nature ou d'essence fixée une fois pour toutes, l'homme peut se faire lui-même au fil du temps, et même doit se faire.

En ce sens, toute évolution technique, malgré la contingence de ce progrès plus ou moins rapide, plus ou moins décisif, n'est possible que parce que l'homme lui-même est par nature appelé à évoluer. On retrouve la trace de ce lien entre le progrès technique et la nature de l ‘homme jusque dans les dénominations des différents stades de l' hominisation.

Chaque étape est baptisée du nom de la percée technique majeure de l'époque en question.

Nous avons ainsi: l'âge de la pierre taillée, celui du bronze, du fer, etc...

jusqu'à l'âge nucléaire.

Il semble donc que ce soit par la technique que l'homme est homme. En outre, il semble bien que tout progrès, en quelque domaine que ce soit, reste subordonné à un progrès technique et en est tributaire. Par exemple, un progrès médical n'est possible que dans la mesure où il y a progrès des instruments médicaux, comme le scanner par exemple.

Tout se passe comme si le progrès technique occupait une place à part parmi toutes les formes de progrès dont l'homme est susceptible. Autre exemple: un progrès dans les sciences qui ne serait pas susceptible de connaître une application technique n'est pas loin d'être considéré comme nul et non avenu.

Le progrès technique semble donc venir achever tous les autres progrès: il les concrétise, les traduit en termes d'efficacité réelle.

Aussi longtemps qu'une avancée scientifique n'est pas applicable techniquement, elle nous semble rester vague, pas loin d'être inutile.

On pourrait presque dire que ce n'est pas un progrès. On voit donc quel est le privilège du progrès technique sur les autres formes de progrès: il est à la fois leur couronnement, ce qui les confirme dans leur qualité de progrès, et ce qui rend possible tout autre progrès. Mais à quoi tient ce privilège du progrès technique sur les autres formes de progrès? Est-ce qu'il y a un lien essentiel entre « progrès » et « technique »? Est-ce que, par nature, le progrès est un progrès technique? Si l'on analyse de plus près l'idée de progrès, trouve-t-on en elle quelque chose qui nous renvoie déjà à la technique? Qu'est-ce qu'un progrès? Ce n' est pas un simple changement.

Le progrès suppose bien changement, il faut qu ‘il y ait un avant et un après, mais il faut aussi le contraire: une permanence dans ce changement.

Il faut que l'avant et l'après gardent une commune mesure, pour qu'on puisse les comparer, et enregistrer ce progrès. Il faut donc que quelque chose ne change pas, faute de quoi il n'y aurait pas progrès, mais révolution.

Si tout change, radicalement, rien ne progresse.

On pourrait dire: c'est toujours le passé qu'on fait progresser. Exemples de progrès en ce sens: produire autant ou plus qu'avant en moins de temps, faire baisser la mortalité infantile, augmenter l'espérance de vie... C'est sans doute la raison du privilège que l'on accorde au progrès technique: le progrès y est le plus clairement visible, parce qu'il y est quantifiable, mesurable.

On peut comparer, par exemple la charge que peut tracter un cheval, avec celle d'un tracteur! Le résultat est sans ambiguïté. Nous avons donc vu que, même s'il y avait d'autres formes de progrès possibles, le progrès technique garde un privilège incontestable.

Tout progrès, dans quelque domaine que ce soit, vient culminer en un progrès technique ou a été rendu possible par lui. LA TECHNIQUE COMME SIMPLE ENSEMBLE DE MOYENS: CRITIQUE DU PROGRES TECHNIQUE Mais cela est-il une raison suffisante pour valoriser la technique comme nous le faisons? Nous en sommes peut-être arrivés à une telle valorisation que l'idée même de progrès technique rencontre ses limites. Par exemple, longtemps, on a considéré que dès qu'un progrès technique était possible dans un domaine donné,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles