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La transidentité, juste une histoire de sexe ?

Publié le 25/08/2022

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« 1/ Problématique : La transidentité, juste une histoire de sexe ? Pour introduire un sujet aussi délicat et vaste qu’est la transidentité, un certain nombre de connaissances du sujet sont requises.

Aussi bien au niveau de l’histoire et les différentes notions que ce sujet traite qu’au niveau vocabulaire.

Pourquoi ne pas entamer ce sujet par les bases du vocabulaire pour mieux comprendre de quoi nous parlons ? Nous le savons, les mots ont une importance sur notre façon de percevoir les choses et impacte notre vision du monde.

La transidentité signifie une dérive de l’identité.

En latin le mot trans peut se traduire par « de l’autre coté ».

On peut dire que la transidentité est le fait, pour une personne transgenre, d'avoir une identité de genre différente du genre assigné à la naissance, contrairement à une personne cisgenre.

Dans cette problématique vient aussi le sujet de la question éthique dans un domaine médical.

Dans certaines situations, une dysphorie de genre peut se manifester plus ou moins tôt.

Il est alors important de s’intéresser à l’âge et la maturité intellectuelle de l’individu.

Quand est t-il permis d’entamer diverses démarches et surtout quelles sont-elles ? Comment se passent les différentes procédures pour arriver à un statut de genre en accord avec une identité de genre à laquelle la personne se sent appartenir ? Le féminisme peut-il être une aide pour certains individus transidentitaires ou au contraire ce mouvement créerait une discrimination à leur égard ? Nous pouvons distinguer deux notions dominantes dans le concept de transidentité : l’individu transgenre et celui transsexuel.

Comment différencier ces deux notions ? Pour une personne transgenre, son genre assigné à la naissance n’est pas en accord avec son identité de genre.

Par exemple lorsque le sexe définit à la naissance est le sexe « femelle » mais que le genre dans lequel la personne se sent appartenir et s’identifie est masculin ; alors c’est une personne transgenre.

Les personnes transgenres ne sont pas à confondre avec les personnes inter-sexe qui, elles, sont nées avec des caractéristiques sexuelles qui ne correspondent pas aux définitions typiques de « mâle » et « femelle ».

Elles peuvent donc parfois être classées selon un genre ressenti comme inadapté ou étranger.

Le genre est à différencier avec l’identité de genre d’une personne qui est la catégorie de genre dans laquelle elle s’estime appartenir.

Qu’est ce que le genre ? Le genre est tout d’abord un concept multidimensionnel qui provient des études sur les inter-sexes (John Money se référait ainsi à l’identité sexuelle des enfants inter-sexe).

Donc, ce concept naît dans un domaine médical.

Aujourd’hui le genre serait l’expression d’un sexe social tout simplement.

Il ne dit rien sur l’orientation sexuelle d’une personne.

Lorsque le sexe 1/ définit à la naissance est « femelle » et que l’individu s’identifie et se sent appartenir au genre féminin alors c’est ce que l’on appelle une personne cisgenre.

Une personne transsexuelle, elle, a modifié son corps par la prise d'hormones ou à l'aide de la chirurgie. Nous en venons aux problèmes éthiques posés par la chirurgie de redétermination du sexe dans le cadre de la dysphorie de genre.

Le questionnement posé est immense tant il peut bouleverser nos certitudes sur la condition humaine.

Lorsque Simone de Beauvoir disait " On ne naît pas femme, on le devient "1, elle songeait à la spiritualité féminine.

Les progrès de la science ont rajouté un sens anatomique à cette assertion. Le transsexualisme interroge sur le corps que nous sommes et le corps que nous avons, sur l'être et l'avoir, sur l'être et le paraître.

Il remet en cause notre conception cartésienne de la séparation du corps et de l'esprit.

Il pose des problèmes éthiques considérables.

Un être humain peut-il décider de son propre sexe ? Peut-il disposer de son corps, de son état de personne ? Les théories étiopathogéniques ( théorie psychohormonale, socio-éducative, oedipienne) confluent pour situer l'origine du trouble dans la sphère cérébrale.

La logique voudrait que l'on opère une modification au niveau de l'organe atteint et non au niveau des organes sexuels.

Or, en l'état actuel de nos connaissances le corps est plus plastique que le psyché.

Par essence, la volonté du demandeur est, elle aussi, cérébrale.

Faut-il récuser cette demande puisqu'elle semble illogique ? A cause de leur physique dit " normal " les personnes transsexuelles se sentent niées dans leur existence.

Le meilleur choix éthique n'est-il pas de diminuer la souffrance ? A quel âge peut subvenir cette souffrance, cette dysphorie de genre ? Tous les enfants, quelle que soit leur identité de genre, commencent à comprendre leur propre sexe généralement entre 18 et 24 mois.

Par l’observation du monde qui l’entoure, l’enfant prend conscience des deux sexes qui différencient le monde.

« C’est à travers les autres que je me construis moi ».

Habituellement, ils peuvent étiqueter et commencer à partager cela entre 18 et 24 mois et jusqu’à 30 mois.

Le phénomène d’explorer et jouer avec le genre est une action que les enfants pratiquent souvent.

Ce que nous savons des enfants transgenres, c’est qu’ils peuvent adopter ces types de comportements non conformes, mais ils disent aussi généralement à ce moment-là: « Hé, je suis une fille ! » ou « Hé, je suis un garçon ! » ou « Je ne me sens pas vraiment comme un garçon ou une fille ».

Ils vont le verbaliser.

Il sera persistant et cohérent dans le temps.

Mais comment être persuadé que ces enfants qui se disent « garçon » ou « fille » soit conscient de ce que cela représente ? Car durant l’enfance les filles aiment aussi jouer au ballon avec les garçons et les garçons peuvent aussi 1 Simone.

B : Le deuxième sexe, Gallimard, Paris, 1949 1/ bien être fascinés par les jouets dits (pour filles) et tout ça est totalement dans les normes de l’enfance.

Il ne serait pas étonnant qu’une petite fille pense vouloir devenir un garçon parce qu’elle aime jouer au ballon et à assimiler le genre masculin au ballon.

En se disant qu’elle aime jouer au ballon, la petite fille va peut-être se dire qu’elle veut être un garçon car la distinction entre aimer jouer au ballon en tant que fille et être un garçon car elle joue au ballon ne peut se faire correctement pendant la petite enfance.

L’enfant à cet âge là n’est pas encore assez mature et n’a pas atteint l’âge de raison que pour se rendre compte qu’aimer jouer au ballon ne veut pas forcement dire vouloir devenir un garçon (dans l’exemple de la petite fille).

Il est important d’écouter son enfant, mais il est aussi indispensable de comprendre le développement de celui-ci et ne pas voir des signes pouvant être potentiellement liés à la transidentité trop rapidement. Le parcours pour les enfants reconnus transidentitaires est assez compliqué.

Pour comprendre cette complexité, un petit détour historique est nécessaire.

Pour justifier les nombreux refus de changement de nom ou de sexe, la Cour de Cassation se référait au principe d’indisponibilité de l’État des personnes.

Datant de Napoléon, ce principe juridique stipule qu’un individu ne peut disposer entièrement de sa personnalité juridique, cette.... »

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