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La théorie de la connaissance

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« Définition des termes du sujet: THÉORIE (n.

f.) étym.

: grec theoria : vue d'un spectacle, contemplation, spéculation) 1.

— (Lato) C onnaissance spéculative, abstraite, désintéressée, enchaînant des principes à des conséquences ; opposée à pratique.

2.

— Ensemble d'hypothèses gén.

visant à expliquer soit la totalité, soit une classe déterminée de phénomènes.

3.

— Ensemble d'hypothèses, d'opinions gén.

propres à un auteur.

4.

— Construction achevée d'une doctrine scientifique : « La théorie est l'hypothèse vérifiée après qu'elle a été soumise au contrôle du raisonnement et de la critique expérimentale » (Claude BERNA RD). CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLA C) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— C onnaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Les origines de la connaissance. • Pour les rationalistes idéalistes comme P laton, Descartes, Leibniz, Spinoza, la connaissance dérive d'Idées et de principes innés. – Pour Platon, l'homme fait appel aux souvenirs, à ce que son âme a vu avant de « tomber dans un corps ».

Connaître c'est reconnaître ce que l'on a déjà vu et oublié : la science est donc réminiscence. « Apprendre, c'est se ressouvenir » : la théorie de la réminiscence Pour re connaître un lit particulier, il faut s avoir ce q u'est un lit en général, c'es t-à-dire po sséder l'idée du lit ; mais d'où pourrait bien nous venir l'idée du lit si, à l'inverse, nous ne pouvons la trouver que dans les lits particuliers ? À ce paradoxe de l'acq uisition de l'idée, Platon en ajoute un sec ond : comment c hercher à savoir quelque chose ? Ce que l'on sait déjà, on n'a pas besoin de le chercher ; ce que l'on ne sait pas, on ne peut pas le chercher, puisque l'on ne sait pas ce que l'on cherche. Pour lever ces paradoxes , Platon évoq ue l'immo rtalité de l'âme.

Ay ant co ntemp lé, avant s on incarnation, les idées des c hoses, l'âme les oublierait sous l'effet du choc violent de la rencontre avec un corps – c'est-à-dire la naissance.

L'espèce de notion vague qui se présente à l'esprit à l'occasion d'une rencontre avec les choses dont nous avons l'idée en nous, sans pouvoir en disposer, serait comme un souvenir imprécis, éveillé par ces choses qui lui ressemblent. Déc ouvrir la vérité, c'est retrouver un s avoir oublié que l'on pos sédait d'avance.

Chercher e t apprendre, c 'e st se ressouvenir. – Pour Descartes, nos idées viennent de Dieu.

La réalité du monde est donc dans notre esprit avant même que nous en fassions l'expérience.

La connaissance ne nous est aucunement livrée par l'expérience.

Il va même jusqu'à dire qu'un athée ne peut pas être un bon géomètre. • Pour les empiristes, au contraire, tels Locke au XV IIe siècle et surtout Hume au XV IIIe, toutes nos connaissances dérivent de l'expérience sensible.

En effet, rien n'est inné, ni a priori et l'expérience est la condition nécessaire de toute connaissance, étant à la fois son origine et son développement logique. L'esprit, conçu ici comme pure passivité ne fait que recevoir les informations.

Ainsi, Hume considérait que le raisonnement logique ne consistait qu'en une association d'idées, basée sur une habitude.

C ependant, il ne pouvait expliquer comment fonctionnait cet enchaînement d'idées. La réconciliation kantienne. Dans la C ritique de la Raison Pure, Kant compare sa méthode à celle de Copernic.

Le savant polonais mit enfin l'astronomie sur la voie de la science moderne lorsqu'il plaça le soleil au centre de son astronomie et en délogea la T erre (héliocentrisme).

Kant compare le décentrement opéré par C opernic au sien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autour de l'objet.

Décentrons l'objet, replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie.

A insi, affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites. Kant rejette le rationalisme absolu en parlant d'abus de pouvoir de la raison.

En accord avec les empiristes sur le fait que toute notre connaissance débute bien avec l'expérience, il réfute le fait qu'elle en dérive toute entière.

En effet, l'expérience n'existe que parce qu'un sujet est là pour reconnaître son existence, et l'analyser.

La connaissance ne provient donc pas, comme on le pensait précédemment, des objets (un objet non pensé n'est rien) mais tout part du sujet.

C'est ce que Kant appelait sa « révolution copernicienne » : comme Copernic déplace le centre de l'univers, Kant déplace le lieu de notre connaissance. « L'expérience : c'est là le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leur première origine.

» Locke, Essai sur l'entendement humain, 1690. « Toute connaissance est d'expérience.

Entendez que celui qui voudrait ne consulter que son esprit et fermer tous ses sens ne pourrait rien penser du tout.

» Alain, Propos du 3 février 1934. « Tout a été primitivement empirique et la théorie n'est venue que plus tard éclairer la pratique.

L'empirisme n'est donc pas le contraire de la science; c'est une période nécessaire qui précède la science et qui l'accompagne.

» Claude Bernard, Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, 1865. « Si toute notre connaissance débute A V E C l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute DE l'expérience.

» Kant, Critique de la raison pure, 1781. Pour Kant en effet, toute connaissance est un composé de ce que nous recevons par impressions sensibles et des conditions d'exercice de notre propre pouvoir de connaître.. »

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