la tendance à préférer la tutelle d'autrui à l'exercice de son propre jugement

« Dans son célèbre texte, Emmanuel Kant éclaire un aspect souvent ombragé de la condition humaine : la tendance à préférer la tutelle d'autrui à l'exercice de son propre jugement.

Cette observation soulève des questions essentielles sur l'autonomie et la responsabilité individuelle, invitant à explorer les dynamiques qui façonnent nos choix et actions.

Ainsi, son analyse souligne l'enjeu crucial de l'émancipation personnelle, tandis que sa thèse explore les causes de cette dépendance, engendrant une interrogation centrale : pourquoi tant d'individus évitentils l'exercice de leur propre discernement ? Pour debuter kant cite "La paresse et la lâcheté sont les causes qui expliquent qu'un si grand nombre d'hommes, après que la nature les a affranchis depuis longtemps d'une direction étrangère, restent cependant volontiers, leur vie durant, mineurs, et qu'il soit si facile à d'autres de se poser en tuteurs des premiers !" Kant souligne que la paresse et la lâcheté sont des forces puissantes qui maintiennent les individus dans un état de minorité, même après avoir été affranchis de toute direction extérieure. Cette minorité est caractérisée par une dépendance continue à l'égard des autres pour prendre des décisions et fournir une direction.

Malgré la liberté qui leur est accordée par la nature, beaucoup d'hommes choisissent de rester dans cet état de dépendance volontairement, tout au long de leur vie.La paresse, dans ce contexte, se réfère à la réticence à faire l'effort nécessaire pour penser par soi-même et prendre des décisions autonomes.

Plutôt que d'assumer la responsabilité de leur propre destinée, ces individus préfèrent se reposer sur d'autres pour guider leurs actions et leurs choix.

Cette attitude de complaisance rend confortable le fait d'être dirigé et protégé, ce qui leur permet de se soustraire à l'effort mental requis pour l'autonomie.La lâcheté, quant à elle, représente la peur de l'inconnu et des risques associés à l'émancipation.

Sortir de sa zone de confort et prendre des décisions indépendantes peut être perçu comme effrayant et risqué.

Par conséquent, beaucoup préfèrent éviter de faire face à ces défis en demeurant sous la tutelle d'autrui, même si cela signifie renoncer à leur liberté et à leur développement personnel.En somme, Kant met en lumière le pouvoir de la paresse et de la lâcheté dans le maintien de la minorité chez les individus.

Ces forces les empêchent de réaliser pleinement leur potentiel en les gardant dans un état de dépendance perpétuelle, ce qui facilite le rôle des tuteurs qui assument la responsabilité de leur direction et de leur prise de décision. Dans cette deuxieme partie kant dit « Si j'ai un livre qui me tient lieu d'entendement, un directeur qui me tient lieu de conscience, un médecin qui décide pour moi de mon régime etc., je n'ai pas besoin de me donner de peine moi-même." Dans cette phrase, Kant illustre le concept de dépendance en décrivant différents aspects de la vie où l'individu se repose sur les autres pour prendre des décisions à sa place.

L'image d'avoir un livre qui tient lieu d'entendement suggère que l'individu ne cherche pas à comprendre ou à réfléchir par lui-même, mais plutôt à se fier à des sources externes pour fournir des réponses toutes faites.

De même, avoir un directeur qui tient lieu de conscience signifie que l'individu délègue sa conscience morale à quelqu'un d'autre, évitant ainsi la responsabilité de juger ses propres actions.Le médecin qui décide du régime alimentaire représente une autre forme de dépendance, où l'individu se soumet à l'autorité médicale sans remettre en question ou participer activement à sa propre santé.

Dans l'ensemble, cette phrase met en lumière l'attitude de passivité et de déresponsabilisation qui découle de la dépendance aux autres pour prendre des décisions importantes de la vie.

Au lieu de s'engager dans un processus de réflexion et d'autonomie, l'individu se contente de suivre les directives et les conseils des autres, ce qui alimente la paresse et renforce la minorité décrite par Kant. "Que la grande majorité des hommes tienne aussi pour très dangereux ce pas en avant vers leur majorité, outre que c'est une chose pénible, c'est ce à quoi s'emploient fort bien les tuteurs qui, très aimablement, ont pris sur eux d'exercer une haute direction de l'humanité." Dans cette phrase, Kant révèle le rôle des tuteurs dans le maintien de la minorité chez les individus en les dissuadant de prendre des initiatives pour devenir autonomes.

Il souligne que les tuteurs réussissent bien à accomplir cette tâche en faisant croire à la majorité des hommes que le chemin vers la maturité est à la fois dangereux et pénible.

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