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La sympathie permet-elle de connaître autrui ?

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« VOCABULAIRE: SYMPATHIE: Du grec, sun-pathein: éprouver avec.

Participation aux sentiments d'autrui. AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. [Introduction] Qu'est-ce que la sympathie ? Si elle est essentiellement un état affectif partagé avec quelqu'un à qui l'on veut du bien, puis-je affirmer pour autant que je connais celui ou celle qui m'est sympathique ? Notre quotidien est plein d'exemples qui semblent attester le contraire: combien de fois n'avons-nous pas été déçus par la personne que l'on prétendait connaître par cceur « Ça n'est pas toi », « Qu'est-ce qui t'as pris ? », sont autant d'expressions qui manifestent notre désarroi face au caractère insaisissable d'autrui, même (et surtout) lorsqu'il s'agit de l'ami(e). Connaître signifie en effet saisir un objet par la pensée, en avoir une représentation exacte, c'est-à-dire adéquate à ce qu'est l'objet.

Le problème est de savoir si l'on peut réduire l'homme à un objet.

Car comment connaître du dehors l'intimité de quelqu'un ? En quoi la sympathie nous permettrait-elle un accès privilégié aux ressorts cachés de l'être humain ? On remarquera alors qu'il existe une contradiction à considérer la sympathie - qu'on ne saurait expliquer -, comme un mode de connaissance. Certes, la sympathie est toujours fondée de manière plus ou moins consciente sur la reconnaissance d'un quelque chose que l'on a en commun avec la personne avec qui nous sympathisons.

Mais l'homme n'est pas transparent.

Il semble difficile de réduire la complexité de l'être humain à une approche extérieure, c'est-à-dire à des marques apparentes de sympathie, telles que la cordialité, le sourire ou le plaisir d'être ensemble.

L'ami ne reste-t-il pas, envers et contre tout, un Autre que moi, avec la part d'imprévisibilité qui lui est propre ? [I.

La sympathie est trait d'union entre autrui et moi] La sympathie est un phénomène affectif étrange où deux ou plusieurs individus ont l'impression de se connaître déjà, ou de s'être toujours connus.

C'est là une reconnaissance plus ou moins inconsciente de quelque chose que l'on partage, que l'on a en commun.

Quelqu'un, un ami ou un inconnu envers qui j'ai un préjugé favorable me convient, sans que je sache toujours pourquoi. Si la connaissance discursive et médiatisée ne peut saisir autrui dans son originalité irréductible, ne doit-on pas recourir à une forme de connaissance intuitive comme la sympathie (dont l'amitié et l'amour seraient des formes particulières) ? — Selon Bergson, la sympathie est bien un mode de connaissance, qui ne relève pas de l'intelligence, mais de l'instinct : « l'instinct est sympathie », et lorsque cette sympathie devient conscience d'elle-même, elle est intuition. — Selon Max Scheler, en revanche, la sympathie n'est pas un mode de connaissance, car la connaissance paraît devoir toujours la précéder : « Ce n'est pas par sympathie que j'acquiers la connaissance des souffrances d'autrui, mais cette connaissance doit déjà exister en moi pour que je puisse la partager.

» Le rôle de la sympathie est de détruire l'illusion du solipsisme : « Sa fonction consiste moins à nous fournir une connaissance positive qu'à supprimer une illusion qui fait partie de notre conception primitive du monde.

Elle supprime cette illusion naturelle que j'appellerai égocentrisme.

» Grâce à la sympathie, autrui devient pour moi aussi réel que moi-même. [1.

À travers la sympathie, autrui est un autre moi-même] Comment pourrais-je ne pas connaître autrui lorsqu'il m'est sympathique? Cette sympathie, qui repose sur la reconnaissance d'un quelque chose en commun, me rappelle moi-même chez autrui.

En ce cas, c'est un peu de moimême que je retrouve en autrui.

On a souvent cette impression, fréquente entre personnes amies, que l'on s'est toujours connus : « on est sur la même longueur d'ondes », ensemble, on se sent bien.

Comme si la sympathie était le moyen par lequel chacun retrouve sa patrie d'origine, comme quelque chose de perdu ou de lointain dans le. »

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