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La société dénature-t-elle l’homme ?

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« Introduction On définit la culture comme étant une transformation de la nature, voire comme une « seconde nature ».

Aussi, il apparaît qu'on détermine la nature par l'intermédiaire de la culture.

La culture, comme acte de transformation, est un travail.

La culture désigne les œuvres de l'esprit, un certain savoir permettant de s'orienter dans l'action, et, par extension, la civilisation dans son ensemble.

La culture correspondrait aujourd'hui à l'ensemble de traits communs à toutes les composantes d'une société.

L'homme culturel est par ailleurs considéré comme un homme perfectionné ou, au contraire, déformé, dénaturé.

Ainsi arraché de sa nature par la réflexion et les civilisations, l'homme est-il entièrement un être culturel ? I.

Un retour à la nature impossible. a.

Les pensées dites « contractuelles » présentent l'homme à l'état de nature, puis son adhésion à un groupe social.

Selon Hobbes, dans le Léviathan, l'homme n'est pas un être sociable par nature.

Car dans l'état de nature, tous les hommes ont le droit de faire ce qu'ils veulent.

Tout homme a la liberté d'utiliser ses pouvoirs naturels et tous les moyens pour se conserver.

Comme chacun poursuit son avantage au détriment de l'autre, et comme des hommes de plus en plus nombreux recherchent la même chose, il est clair « que l'état naturel des hommes avant qu'ils se réunissent en un Etat, était la guerre, et […] la guerre de tous contre tous ».

Seul un contrat social permettra aux hommes d'engager la paix et d'obéir à un tiers. En dehors de l'Etat, les hommes jouissent d'une liberté absolue.

Mais chacun disposant de la même liberté absolue, tous sont exposés à subir des autres ce qui leur plaît.

La constitution d'une société civile et d'un État oblige à une nécessaire limitation de la liberté : il n'en reste que ce qu'il faut pour vivre bien et vivre en paix.

Chacun perd de sa liberté cette part qui pouvait le rendre redoutable pour autrui.

Dans l'état de nature, chacun jouissait d'un droit illimité sur toutes choses, mais tous disposant du même droit, nul n'était assuré de ne rien posséder durablement.

L'État garantira la sécurité d'un droit de propriété limité.

Enfin, dans l'état de nature, chacun était exposé à la menace d'autrui : il pouvait être à tout instant dépouillé de ses biens et tué.

Dans une société civile, seul le pouvoir de l'État s'arroge ce droit.

Un Etat capable de protéger tous les citoyens de la violence des uns et des autres, de garantir la sécurité de leurs corps et de leurs biens, de leur assurer la jouissance des fruits de leur travail, de faire régner la paix, la civilité, le savoir et la sociabilité ne peut être que despotique.

Pour sortir les hommes de l'empire des passions, de la guerre, de la crainte, de la pauvreté, de la solitude, de l'ignorance et de la férocité, l'État est une puissance absolue, instituée en vue de la paix et de la sécurité.

"Quiconque a droit à la fin, a droit aux moyens." Chaque homme ou assemblée investis de la souveraineté sont juges absolus de tous les moyens nécessaires pour protéger ou garantir cette fin.

"Une doctrine incompatible avec la paix ne peut pas davantage être vraie, que la paix et la concorde ne peuvent être contraires à la loi de nature." La seule manière d'ériger un État est que tous confient leur pouvoir et leur force à un seul souverain (homme ou assemblée).

Toutes les volontés doivent être réduites à une seule volonté.

L'État n'est pas un consensus ou une concorde, mais une unité réelle de tous en une seule et même personne. b.

Selon Rousseau, dans le Discours sur l'origine de l'inégalité, il pense que l'état primitif de l'homme, cet état de nature où l'être humain connaissait l'innocence et la bonté, n'est peut-être qu'une vue de l'esprit, mais c'est une hypothèse qui doit nous faire regretter un passé qui n'est plus et qui ne reviendra jamais, car l'histoire ne rétrograde pas.

L'homme de la nature est introuvable, on ne peut observer que l'homme social.

L'homme ne peut vivre en dehors de la société, de la cité.

Vouloir imaginer un homme dans l'abstrait, en soi est impossible. L'état de nature est bien plus une fiction que la réalité.

De l'homme, retirée ses qualités naturelles, il ne reste plus qu'un animal.

Les préceptes de sagesse antique recommandent comme le stoïcisme de suivre la nature.

Mais n'est-ce pas réduire la part de culture qu'il y a en l'homme ? Tout retour à la nature supprimerait les avancées culturelles.

Mais en comprenant la culture comme prolongement de la nature, il serait peut-être seulement question de revenir à la source d'un ensemble nature/culture constitutif de la nature humaine II.

La société technique nous rend humain. a.

La technique n'est pas forcément un éloignement de la nature humaine, elle peut en être sa prolongation. Toute la technique ne se résume pas à la technique moderne, elle peut être aussi la simple fabrication d'outils, la création d'appareillage pour soulager l'homme d'efforts difficiles mais pourtant nécessaires.

A ce propos, La Physique d'Aristote dit : « La technè [...] parachève ce que la nature est dans l'impossibilité d'élaborer jusqu'au bout ».

Mais si la technè effectue ce que la nature est dans l'impossibilité d'accomplir, c'est que cette chose était déjà portée par, donc elle est actualisation non naturelle d'un possible qui ne peut pas ne pas être naturel, par l'intermédiaire de cet agent particulier, l'homme, dont la physis propre contient précisément la virtualité d'actualiser le virtuel de la physis en général.

La technique peut être imitation de la nature, elle peut magnifier celle-ci par des ouvrages, elle peut la rendre accessible à l'homme, et simplement par le biais du travail, comme le pense Hegel, que l'homme s'approprie le monde qui l'entoure et le fasse sien afin de s'y reconnaître.. »

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