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La sensation peut-elle servir de fondement de la connaissance ?

Extrait du document

« PREMIERE CORRECTION Se demander si toute connaissance commence par une sensation c'est s'interroger à savoir si la sensation est le point de départ de la connaissance.

Vous pouvez en effet remarquer que nous commençons toujours par sentir, par saisir par nos sens.

C'est d'ailleurs parce que nos nous mettent en rapport avec l'extériorité que nous commençons par nous interroger.

Vous pouvez ici penser d'ailleurs aux analyses de Platon dans le Théétète.

Toutefois, remarquer que la connaissance commence avec la sensation ne consiste pas nécessairement à identifier la connaissance et la sensation.

C'est ici que vous pouvez suivre l'évolution du dialogue que nous venons de citer.

Vous trouverez également cette distinction dans un texte de Kant extrait de la critique de la raison pure.

Il note ainsi que si toute connaissance commence avec l'expérience elle ne dérive pas toute de l'expérience.

Il faut distinguer alors la notion d'origine de celle de fondement, l'ordre chronologique de l'ordre logique. [Platon donne la parole à Protagoras, un sophiste qui professe que l'homme est la mesure de toutes choses».

Selon ce dernier, nous ne pouvons accéder à la connaissance qu'au moyen de nos sens.

C'est pourquoi toute connaissance est relative.] Connaître, c'est percevoir Si je ne disposais pas de la vue, de l'ouïe, de l'odorat, du toucher, du goût, je ne pourrais pas connaître le monde extérieur.

Mais je ne pourrais pas non plus me connaître.

Mon corps est sensation.

Le connaître, c'est le sentir, mais c'est aussi le voir, le toucher. C'est encore sensation que de se souvenir de ce que l'on a été.

Sans la sensation, je n'aurais ni conscience du monde extérieur, ni de moi-même, ni de ma propre pensée. La connaissance est relative à chacun Ce que je vois, ce que j'entends est vrai pour moi, et seulement pour moi.

C'est en quoi «l'homme est la mesure de toutes choses». Il mesure, par rapport à ce qu'il est, ce qu'il sent, la vérité ou la fausseté d'une connaissance.

Belle sera pour telle personne la couleur jaune, laide sera cette même couleur pour telle autre.

Si je suis en bonne santé, le vin que je bois me semblera être le plus doux des breuvages.

L'estomac dérangé, il me semblera aigre et sec. Le sophiste Protagoras, écrit Diogène Laerce « fut le premier qui déclara que sur toute chose on pouvait faire deux discours exactement contraires, et il usa de cette méthode ». Selon Protagoras, « l'homme est la mesure de toute chose : de celles qui sont en tant qu'elles sont, de celles qui ne sont pas en tant qu'elles ne sont pas » Comment doit-on comprendre cette affirmation ? Non pas, semble-t-il, par référence à un sujet humain universel, semblable en un sens au sujet cartésien ou kantien, mais dans le sens individuel du mot homme, « ce qui revient à dire que ce qui paraît à chacun est la réalité même » (Aristote, « Métaphysique », k,6) ou encore que « telles m'apparaissent à moi les choses en chaque cas, telles elles existent pour moi ; telles elles t'apparaissent à toi, telles pour toi elles existent » (Platon, « Théétète », 152,a). Peut-on soutenir une telle thèse, qui revient à dire que tout est vrai ? Affirmer l'égale vérité des opinions individuelles portant sur un même objet et ce malgré leur diversité, revient à poser que « la même chose peut, à la fois, être et n'être pas » (Aristote).

C'est donc contredire le fondement même de toute pensée logique : le principe de non-contradiction., selon lequel « il est impossible que le même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps, au même sujet et sous le même rapport ».

Or, un tel principe en ce qu'il est premier est inconditionné et donc non démontrable.

En effet, d'une part, s'il était démontrable, il dépendrait d'un autre principe, mais un tel principe supposerait implicitement le rejet du principe contraire et se fonderait alors sur la conséquence qu'il était sensé démontrer ; on se livrerait donc à une pétition de principe ; et d'autre part, réclamer la démonstration de toute chose, et donc de ce principe aussi, c'est faire preuve d'une « grossière ignorance », puisqu'alors « on irait à l'infini, de telle sorte que, même ainsi, il n'y aurait pas démonstration ».

C'est dire qu' « il est absolument impossible de tout démontrer », et c ‘est dire aussi qu'on ne peut opposer, à ceux qui nient le principe de contradiction, une démonstration qui le fonderait, au sens fort du terme. Mais si une telle démonstration est exclue, on peut cependant « établir par réfutation l'impossibilité que la même chose soit et ne soit pas, pourvu que l'adversaire dise seulement quelque chose ».

Le point de départ, c'est donc le langage, en tant qu'il est porteur d'une signification déterminée pour celui qui parle et pour son interlocuteur.

Or, précisément, affirmer l'identique vérité de propositions contradictoires, c'est renoncer au langage.

Si dire « ceci est blanc », alors « blanc » ne signifie plus rien de déterminé.

Le négateur du principe de contradiction semble parler, mais e fait il « ne dit pas ce qu'il dit » et de ce fait ruine « tout échange de pensée entre les hommes, et, en vérité, avec soi-même ».

En niant ce principe, il nie corrélativement sa propre négation ; il rend identiques non pas seulement les opposés, mais toutes choses, et les sons qu'il émet, n'ayant plus de sens définis, ne sont que des bruits.

« Un tel homme, en tant que tel, est dès lors semblable à un végétal." Si la négation du principe de contradiction ruine la possibilité de toute communication par le langage, elle détruit aussi corrélativement la stabilité des choses, des êtres singuliers.

Si le blanc est aussi non-blanc, l'homme non-homme, alors il n'existe plus aucune différence entre les êtres ; toutes choses sot confondues et « par suite rien n'existe réellement ».

Aucune chose n'est ce qu'elle est, puisque rien ne possède une nature définie, et « de toute façon, le mot être est à éliminer » (Platon). La réfutation des philosophes qui, comme Protagoras, substrat requis par l'idée de vérité.

Celle-ci suppose stabilité ontologique qui fonde en définitive le principe mesure et condition du vrai, et non l'opinion singulière. blanc que tu es blanc, mais c'est parce que tu es blanc nient le principe de contradiction a donc permis la mise en évidence du qu'il existe des êtres possédant une nature définie ; et c'est cette de contradiction dans la sphère de la pensée.

C'est donc l'être qui est « Ce n'est pas parce que nous pensons d'une manière vraie que tu es qu'en disant que tu l'es nous disons la vérité » (Aristote). Puisque, s'il est vrai que tout est vrai, le contraire de cette affirmation ne saurait être faux, le relativisme trouve sa vérité dans le scepticisme.

Dire que tout est vrai, c'est dire tout aussi bien que tout est incertain et que rien ne peut être dit vrai. Il apparaît que le scepticisme comme le relativisme est une position intenable.

Dès qu'il se dit il se contredit.. »

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