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La responsabilité politique n'est-elle réservée qu'à ceux qui gouvernent ?

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« Ici, il faut justifier la question dans la mesure ou, au demeurant, on est immédiatement tenté de répondre que la responsabilité politique n'appartient de fait qu'à ceux qui gouvernent.

Comment en effet le simple citoyen, voire le sujet s'il ne s'agit pas d'une démocratie pourraient-ils être considérés comme responsables de choix qui ne sont pas issus de leur propre décision ? Les gouvernants gouvernent et les citoyens ne se contentent-ils pas de suivre ce qui est décidé pour eux ? Mais cette position n'est-elle pas trop aisée ? N'est-ce pas nous dédouaner de notre propre responsabilité politique ? Après tout, les chefs et les gouvernants sont à leur place parce que nous les y mettons ou parce que nous tolérons qu'ils y soient.

Même dans un système totalitaire, le chef reste en place aussi longtemps que son peuple ne le renverse pas.

Les choix, les décisions, la volonté d'un gouvernement ne réalisent que parce que le peuple le veut bien et dans certains cas, il y a même une certaine complicité.

Songez à des exemples précis pour illustrer votre devoir.

En 1933 par exemple, n'oublions pas que Hitler est arrivé au pouvoir par les urnes... L'art de gouverner est comparable à l'art de soigner Souvent, Platon compare l'art médical à l'art politique.

Le savoir du médecin permet autant de guérir que de provoquer la maladie.

Dans les deux cas, il est seul responsable de ses actes.

Il en va de même de l'homme politique.

Il possède le pouvoir.

S'il en use mal, il ne doit s'en prendre qu'à son ignorance. Dans la "République", Socrate présente donc l'idée qu'il se fait de la cité idéale.

Il décrit une société fortement hiérarchisée au sein de laquelle les « gardiens » forment une classe dans laquelle règne une communauté parfaite. Au livre V, Glaucon, qui est l‘un de ses principaux interlocuteurs, demande à Socrate si une cité aussi parfaite que celle qu'il a décrite peut exister dans la réalité.

Avec beaucoup de prudence, car il sait ce que sa réponse peut avoir de ridicule et de scandaleux, Socrate répond qu'une seule réforme est nécessaire à qui veut changer radicalement la société: il suffit que se conjuguent le pouvoir politique et la philosophie.

Socrate déclare : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pas dans le même sujet ; tant que les nombreuses natures qui poursuivent actuellement l'un ou l'autre de ces buts de façon exclusive ne seront pas mises dans l'impossibilité d'agir ainsi, il n'y aura de cesse, mon cher Glaucon, aux maux des cités, ni, ce me semble, à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite tantôt ne sera réalisée, autant qu'elle peut l'être, et ne verra la lumière du jour.

Voilà ce que j'hésitais depuis longtemps à dire, prévoyant combien ces paroles heurteraient l'opinion commune.

Il est en effet difficile de concevoir qu'il n'y ait pas de bonheur possible autrement, pour l'Etat et pour les particuliers.

» Pouvoir politique et souveraineté Selon Jean Bodin, «il faut que ceux-là qui sont souverains ne soient aucunement sujets aux commandements d'autrui, et qu'ils puissent donner loi aux sujets, et casser ou anéantir les lois inutiles, pour en faire d'autres».

Nul ne peut et ne doit contester l'autorité du souverain. Machiavel ira encore plus loin en disant que le souci premier du Prince doit être de conserver son pouvoir et même de l'accroître à l'occasion.

Si les hommes étaient bons, il pourrait le faire sans jamais s'écarter des grands principes moraux universellement admis.

Mais les hommes sont pour la plupart méchants quand on ne les force pas à être bons.

En conséquence, le Prince sera vertueux, au sens courant du terme, si le contexte le permet, et il ne le sera pas si la situation le lui impose.

En cas de nécessité, il pourra faire des entorses aux grands principes.

Il lui sera loisible d'agir contre la parole donnée, contre la charité, contre l'humanité (le respect de l'homme) et même contre la religion.

La fin justifie les moyens. Sûreté et Raison d'État Parfois gouverner exige que le politique dissimule aux peuple la vérité.

D'où la nécessité de maintenir des secrets d'État. Raison d'État sonne le plus souvent comme une formule sacramentelle destinée à mettre fin à toute discussion.

On invoque la raison d'État sur un ton impérieux et péremptoire. On se réclame d'elle pour faire admettre ou pour justifier certaines décisions impopulaires.

Il arrive également que ces choix se fassent dans le plus grand secret sans que le peuple ne soit tenu informé.

C'est d'ailleurs là l'expression première de la raison d'État, c'est en son nom que des vérités ou des faits sont maintenus dans la plus grande confidentialité. En ce sens, raison d'État signifie que l'on se réfère à une raison supérieure qui correspond à l'intérêt de l'État. L'intérêt général prévaut sur tout autre considération ou motif, et il impose de fait même, de sacrifier d'autres intérêts.

D'où précisément l'impact formidable de cette formule - raison d'État qui semble nous interdire par avance toute contestation.

Car l'intérêt national déterminé, dans notre esprit, tous les autres. Mais la raison d'État, c'est aussi la raison de l'État, c'est-à-dire la raison ou le motif invoqué par le souverain.

Dans un régime tyrannique, la raison d'État ne serait qu'un vain mot.

Et personne ne s'y tromperait, car il n'y aurait de raisons déterminantes que celles du tyran.

C'est au contraire dans un État républicain que l'existence de la raison d'État fait problème.

Car elle est brandie par les représentants du peuple, le plus souvent contre la volonté. »

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